Andrea Dovizioso, avec l’autorité immanente d’un vétéran du peloton MotoGP, a donné ses avis sur la situation en Argentine, mais pas seulement. Il s’est aussi aventuré sur le terrain du fameux FRHD que Ducati a inventé et développé dans le plus grand respect du règlement. Le même qui sera expressément changé a posteriori pour l’interdire, sous la pression des cinq autres constructeurs qui veulent un MotoGP sans « de nouvelles améliorations des performances et des augmentations des coûts de développement ». Et qui l’ont obtenu.
Andrea Dovizioso n’a pas encore l’expérience suffisante pour être performant sur une Yamaha, mais son vécu général en Grand Prix lui permet d’avoir un avis éclairé sur à peu près tous les sujets qui touchent à cette compétition MotoGP. Pour la première fois, le monde des Grands Prix va connaitre un meeting étalé sur deux jours, si les délais de vol sont tenus par un avion-cargo à la précieuse cargaison, qui a déjà perdu trop de temps… Un format imposé par des faits indépendants des organisateurs, mais dont Andrea Dovizioso revendique la paternité de sa réflexion… « J’avais précédemment proposé l’idée à la Commission de Sécurité sans qu’il y ait eu de retour ».
Il ajoute : « malheureusement, nous sommes dans une situation étrange car dans notre cas précis, nous allons trouver une piste sale, contrairement à ce qui pourrait arriver si nous courions en Europe », a-t-il déclaré sur GPOne. « Nous n’aurons pas la possibilité de comprendre comment les pneus vont fonctionner, par conséquent tout va se déformer. Cependant, je suis content de faire l’expérience ».
Andrea Dovizioso : “si quelque chose est fait dans le respect de la réglementation, c’est toujours juste“
Dovi a aussi parlé de la décision de la Commission des Grands Prix de museler, sous la pression de Yamaha, Honda, Suzuki, Aprilia et KTM, l’inventivité de Ducati, en éradiquant le FRHD. Sur le principe, il se veut clair : « si quelque chose est fait dans le respect de la réglementation, c’est toujours juste, tout comme il est juste que ceux qui l’ont étudié exploitent son potentiel ».
Cependant, le pilote de 36 ans fait aussi marcher sa mémoire : « en tant que pilote, je pense qu’il vaut mieux éviter les trucs techniques similaires. C’est vrai qu’on s’habitue à tout, mais les mouvements avec les doigts que cela vous amène à faire sont à la limite. Personnellement, j’ai été le premier à l’utiliser quand j’étais à Borgo Panigale et je n’ai jamais été détendu ». On se souviendra que Johann Zarco, qui a entre les mains une GP22 cette saison, ne pense pas que le dispositif de correcteur d’assiette de sa moto et sa mise en œuvre constituent un quelconque danger en soi pour quiconque.
