MotoGP, Carlo Pernat souhaite ses vœux à Mattighofen : « ce sera une année très importante pour KTM, qui doit franchir le pas qu’ils n’ont pas encore franchi »

Chez KTM comme ailleurs, on se doute que la saison 2023 sera une celle de la vérité pour bon nombre de pilotes et de constructeurs dans un paddock des Grands Prix qui va connaître un rythme effréné comme jamais, avec l’avènement des courses sprint. Parmi ceux qui devront faire face à de forts enjeux, il y a les Autrichiens qui ont renouvelé la quasi-totalité de leurs quatre pilotes, puisque seul le vaillant et téméraire Brad Binder a été conservé. Reste qu’à Mattighofen, tous les regards seront portés sur un certain Fabiano Sterlacchini, pris il y a deux ans à Ducati et mis à la tête du développement technique. Et comme il est un de ces Italiens pris de la marque italienne, il est attendu au tournant par ses compatriotes. C’est ce que lui fait comprendre Carlo Pernat, dans ce qui n’est pas tout à fait une carte de vœux…

Fabiano Sterlacchini n’est pas rien dans l’organigramme de KTM érigé pour son projet RC16 en MotoGP. Il est arrivé chez la marque autrichienne en provenance directe de Ducati à l’été 2021 pour occuper la stratégique fonction de « Head of Technology MotoGP ». A ce titre, il coordonne et supervise désormais le développement de la KTM RC16. Une dimension que Pit Beirer, le directeur de KYM Motorsport confirme ainsi : « Fabiano est désormais le leader incontesté sur le plan technique ». Cependant, le même précise : « il n’est pas venu nous montrer comment travailler. Mais il coordonne ces tâches et apporte son expérience ».

Des mois se sont écoulés depuis son installation, assez pour faire un premier point de situation. « Je suis vraiment impressionné par la contribution de Fabiano depuis l’été 2021 » commente Pit Beirer sur Speedweek. Concrètement, des améliorations ont été testées en septembre lors des essais de Misano, elles ont fait leurs preuves à partir du Grand Prix d’Aragon, avec des positions sur la grille de départ qui se sont améliorées, tandis que les défauts et autres retards ont été traités. Brad Binder a terminé 4e à Aragón, 2e à Motegi et Valence, pendant qu’Oliveira a triomphé à Buriram, et avant ça à Mandalika.

Chez KTM, il va falloir montrer qu’il y a un avant et un après Fabiano Sterlacchini

Pas mal, mais certains espéraient un grand soir, du genre à transfigurer cette RC16 qui aurait reçu comme un peu du pouvoir de la Desmosedici au travers les incantations d’un de ses concepteurs directs. Mais Brad Binder rappelle que ça ne marche pas comme ça en MotoGP : « il n’y a pas eu de changements drastiques en 2022, seulement de petits pas » dit le Sud-Africain. « Parfois, il y avait de petits changements à l’avant, d’autres fois à l’arrière, puis encore un peu plus d’aide à la conduite pour une meilleure accélération. Ou un support avec le comportement de freinage. Tous ces petits pas ne semblent pas énormes pour le moment, mais lorsqu’ils sont additionnés, ils nous font avancer de quelques dixièmes de seconde plus vite. Peut-être deux, trois dixièmes, mais qui font la différence en MotoGP ces temps-ci. Trouver une seconde appartient au passé en MotoGP. Il faut faire attention aux petites marges ».

Certes, mais il faut aussi montrer qu’il y a eu un avant et un après Fabiano Sterlacchini, et ce sera tout l’enjeu de cette année 2023, si l’on en juge par cette approche de Carlo Pernat, aux airs e rendez-vous sur objectif : « je m’attendais à une plus grande croissance de KTM en 2022, étant donné que Sterlacchini est là depuis deux ans » commente le manager et chroniquer sur GPOne. « Peut-être que maintenant ils ont pris un peu plus de garanties en prenant Giribuola comme responsable du développement de la deuxième équipe. Prendre Miller et Populin et avoir un pilote comme Binder à la maison, c’est aussi un plus ». Puis il conclut : « c’est une année très importante pour KTM, qui doit franchir le pas qu’ils n’ont pas encore franchi ». Il n’y a pas que chez les deux constructeurs japonais encore en lice en Grand Prix qu’il faudra rendre des comtes d’ici douze mois.