MotoGP, Claudio Domenicali, PDG de Ducati : « en 2024, nous risquons potentiellement de figurer parmi les cinq premiers du classement »

Claudio Domenicali était logiquement le grand maitre de cérémonie de cette somptueuse fête dédiée à la belle saison de Ducati en compétition, puisqu’il est ni plus ni moins que le patron du blason. De quoi célébrer, en effet, avec des titres mondiaux en MotoGP, en WSBK, mais aussi en WSS avec la Panigale V2. Demain, ce sera peut-être le motocross puisque le programme a été lancé avec Toni Cairoli et on regardera aussi les événements promis au sein du All Japan Superbike … Ducati est devenu un ogre insatiable, si bien qu’en 2024, il envisage de faire mieux qu’un top 3 au classement général du MotoGP …

« Ce fut une année extraordinaire, car si gagner est compliqué, répéter l’est encore plus » a commenté un Claudio Domenicali qui a montré à Bologne à quoi ressemblé un patron heureux. Et il peut l’être. Rien qu’en Grand Prix, en 2023, son armada Ducati, composée de huit pilotes, a remporté un total de 17 victoires et 43 places sur le podium en 20 courses …

Et pour 2024 ? Peut-on faire mieux ? « Cela commence à devenir un peu compliqué », a admis le PDG de Ducati. « Cette année a été vraiment extraordinaire. Gagner est toujours compliqué et nous savions qu’il serait difficile de répéter le succès de l’année dernière. Cela signifie désormais que nous sommes le premier constructeur de l’histoire à remporter non seulement les Championnats du Monde MotoGP et Superbike la même année, mais également à répéter les deux titres l’année suivante – et comme cerise sur le gâteau, la Coupe du Monde Supersport y est ajoutée ».

« Habituellement, dans la vie, vous accomplissez quelque chose, puis vous vous fixez des objectifs supplémentaires. À ce stade, il sera difficile de faire mieux l’année prochaine » signale Domenicali avec malice. Car le succès appelle le succès et attire aussi les meilleurs. Ce dont il ne disconvient pas : « le problème, mais seulement pour les autres, est que le nombre de bons pilotes chez nous augmente, plutôt que de diminuer. Et donc, comme l’a dit Pecco Bagnaia, ce sera un problème pour lui, car ce n’est pas seulement Marc Marquez, mais aussi Bezzecchi, Martin, Bastianini et tous les autres ». Un effectif qui permet d’envisager cette perspective sans sourciller : « nous risquons potentiellement de figurer parmi les cinq premiers du classement ».

Claudio Domenicali : « j’avais hâte de parler à Marc Marquez »

Claudio Domenicali n’a pas oublié Marc Marquez dans ses effectifs, même s’il a souvent dit ne pas en vouloir tandis que, statutairement, il sera un pilote Gresini, la marque de Borgo Panigale n’ayant rien fait pour le recruter tandis qu’elle ne mettra pas plus la main à la poche pour le rémunérer. Mais même peu désiré, une fois dans les rangs, il est incontournable … « En tant que grand passionné de technologie, j’avais hâte de parler à Marc », avoue le PDG, qui n’a pas été déçu du retour : « c’est très scientifique, détaillé dans l’analyse des différentes phases de pilotage ».

« Parfois, on nous demande ce qui rend Ducati si spécial », a poursuivi Domenicali. « Nous n’avons pas de formule magique, mais avec Gigi Dall’Igna, l’idée d’une approche d’ingénierie s’est pleinement développée – avec un grand accent sur la physique, les mathématiques et les simulations, mais en même temps l’approche est aussi très basée sur une approche humaniste et caractérisé par la passion, car tout n’est pas que chiffres sobres ».

Reste que briller au firmament, c’est aussi le risque de se faire piller, un épisode que Ducati vit déjà depuis ces derniers mois. Cela s’est produit avec Alberto Giribuola et Francesco Guidotti qui ont rejoint KTM, plus récemment Massimo Bartolini a signé avec Yamaha. Honda a tenté de s’emparer de Dall’Igna… « Nous allons certainement perdre des pièces de valeur, car une équipe gagnante devient très attractive pour tout le monde. Il y aura le choix de qui proposer et qui laisser partir, mais ce sera un choix très difficile » reconnait Claudio Domenicali qui compte cependant sur l’indéfectibilité d’un homme : « il n’y a qu’une seule certitude : Pecco Bagnaia. Nous travaillons pour parvenir à un accord » conclut-il.