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Cette année, dans la mesure du possible, c’est-à-dire si le planning des visioconférences le permet, nous avons décidé de suivre au plus près Valentino Rossi dans sa nouvelle aventure au sein de l’équipe Petronas SRT, comme nous le faisions donc déjà pour Johann Zarco (voir ici) et Fabio Quartararo (voir ici) lors des saisons précédentes.

Concrètement, cela devrait se traduire par un maximum de débriefings reportés dans leur intégralité afin que vous puissiez vivre au plus près les pensées du pilote concerné, sans aucune mise en forme journalistique, et donc malgré le phrasé propre à chacun dans une langue non maternelle.

Voici ainsi ce qui s’est dit hier en anglais lors de la première conférence de presse du Docteur avec ses nouvelles couleurs…


Vous avez été un pilote d’usine pendant très, très longtemps, avec la pression que cela comporte. En étant cette année dans une structure plus familiale, pensez-vous que cela puisse vous rendre plus fort sur la piste ?

Valentino Rossi : « Alors, j’ai été pilote d’usine pendant très, très longtemps. Je pense de 2002 à 2020,soit 19 saisons en MotoGP. Mais lors des deux premières saisons pour moi en 500cc, j’étais dans une situation similaire puisque j’étais dans une équipe satellite. Il est vrai qu’il y a 20 ans, en 500cc, c’était un autre monde, mais à cette époque je me suis senti très à l’aise. Comme vous l’avez dit, de ce que j’ai compris, il y aura moins de personnes autour de la moto, mais dans un team satellite la façon de travailler est également un peu différente. Vous pouvez davantage réfléchir aux performances pour la course qu’au développement de la moto durant la saison. Donc cela peut être une bonne chose et je suis heureux de ma situation technique puisque j’ai le soutien complet de Yamaha. Et cette équipe a déjà démontré lors des deux premières saisons qu’ils peuvent gagner des courses, et qu’ils peuvent mettre leurs pilotes en tête, donc je m’attends à un niveau très élevé. Je suis très impatient de débuter la saison. »

Cela sera votre 26e saison en Grands Prix. Quelles sont vos attentes : Gagner des courses ou simplement être compétitif ?

« C’est une vie ! 26 saisons, c’est très long (rires) ! Mais je ne fais pas la course juste pour passer le temps. Je veux dire que c’est une saison très importante pour moi car je viens des deux dernières saisons, 2019 et 2020, qui ont été moins bonnes que ce que j’attendais. Surtout les résultats. Les résultats seront importants, seront la clé. Je veux essayer d’être compétitif, d’être plus fort que lors des deux dernières années, de me battre pour des podiums, de me battre pour gagner des courses, et essayer d’être compétitif durant toute la saison.
Si la Covid n’a pas disparu, j’espère également que la saison sera davantage normale que l’année dernière et que nous pourrons utiliser toutes les différentes pistes aux bonnes périodes. L’objectif est d’être fort et compétitif du début jusqu’à la fin. »

Quand déciderez-vous de s’il s’agit de votre de votre dernière année, et de quoi cela dépendra-t-il ?

« Je déciderai pendant le break estival. Donc, au milieu de la saison. Je veux faire une demi-saison et ma décision sera basée sur les résultats. Si je suis fort et que je peux me battre pour le podium, si je peux me battre pour la victoire, je peux continuer pendant une autre année. Ou sinon, non. Je déciderai donc autour de l’été. »

Aviez-vous imaginé recommencer dans une nouvelle équipe à 42 ans ?

« Vous ne savez jamais ce qui se passe durant une longue carrière. Je pense que maintenant, pour moi, à ce moment, c’est bon de faire partie du team Petronas SRT. Le soutien technique est bon et l’équipe a démontré qu’elle pouvait gagner des courses. »

Que pensez-vous de Miguel Oliveira ?

« Je pense qu’Oliveira, après ses performances de l’année dernière et maintenant qu’il est dans le team d’usine, peut être un prétendant fort au championnat. Je mets donc son nom pour la bagarre pour le titre. »

Avez-vous entendu ce que Franco Morbidelli a dit hier sur l’amitié et la compétition ?

« Oui, il a dit que son amitié avec moi était plus importante que le MotoGP (rires). Oui, je suis d’accord avec Franco. Je suis content de ce qu’il a dit. Il est certain que la vraie amitié entre deux personnes est quelque chose de très important. C’est quelque chose également de très important pour moi dans ma vie, parce que je consacre toujours du temps et de l’énergie à avoir de bons amis. Si vous avez besoin d’avoir un vrai ami et un bon ami, vous devez travailler un peu. Ce n’est pas facile.
Je suis un très bon ami de Franco depuis longtemps. Nous avons travaillé ensemble pour le faire entrer en MotoGP. Je suis très heureux d’être son coéquipier car c’est une situation très intéressante à laquelle personne ne s’attendait, ni moi, ni lui. C’est sûr que ce sera difficile à gérer parce que, vous savez que le coéquipier est votre premier rival, donc pour se battre et continuer à être amis, il faut avoir une vraie amitié, une vraie relation d’amitié. Ce ne sera donc pas facile, mais je pense que nous pouvons le faire. Et j’espère que nous pourrons être tous les deux compétitifs pour essayer de gagner des courses. »

Pouvez-vous nous parler de votre préparation hivernale ? Vous avez dit dans le passé qu’il fallait travailler plus dur au fur et à mesure de l’âge qui avançait. Qu’en est-il maintenant à 42 ans ?

« Cette année, nous avons pu rendre le travail plus normal et la préparation a été davantage normale, car l’année dernière ils nous ont dit d’arrêter le 1er mars. Nous avons arrêté pour trois mois, et sincèrement nous ne savions pas si nous allions recommencer, et plus particulièrement quand nous allions recommencer. Il était donc un peu difficile d’arriver à la première course à 100 %.
Cette année, la situation est davantage claire : nous avons des données plus claires, donc nous avons pu davantage travailler. Quand vous vieillissez, vous devez travailler plus dur, en particulier pour la respiration. Donc plus de travail sur la moto, plus de course à pieds et essayer d’améliorer votre grande capacité. Je me sens bien, je me sens en bonne forme et prêt à commencer. Mais nous devons attendre ce premier test. Nous aurons 5 jours sur la moto,et après ce test, nous pourrons avoir une idée plus claire. »

Hier, Wilco Zeelenberg a déclaré que vous passiez peut-être trop de temps devant les écrans des ordinateurs pour analyser tous les petits détails, et qu’il faudrait peut-être réduire un peu cela pour se concentrer davantage sur des éléments plus importants. Êtes-vous prêt à faire cela ?

« En ce qui concerne cette question, sincèrement, je suis ouvert à tout. Ce que j’ai compris, c’est que dans une équipe satellite nous aurons un peu moins de personnes pour travailler autour de la moto. Mais vous pouvez davantage vous concentrer sur les résultats de course le dimanche. Quand vous êtes dans une équipe d’usine, vous avez aussi une partie du travail qui consiste à développer la moto durant la saison et pour la prochaine saison. Et cela prend beaucoup de temps. Je suis donc très impatient de commencer à travailler avec cette équipe, car c’est mon idée vu de l’extérieur, mais je ne suis pas à l’intérieur. Je pense que nous avons également à comprendre la meilleure façon de travailler ensemble, tout comme avec Wilco et avec tous les autres garçons. Mais évidemment, je suis ouvert à tout. »

Peut-être souhaitez-vous partager un souvenir de Fausto Gresini ?

« Concernant Fausto, c’est une histoire très triste, et c’est également une histoire qui procure de mauvaises sensations à tout le monde, car finalement Fausto était en bonne forme. Il avait 60 ans et il est décédé à cause de la Covid. Donc tout le monde a compris que vous pouviez également mourir de la Covid, même si vous vous portez bien. Personnellement, je connaissais Fausto depuis que j’étais très jeune, quand il était encore pilote. Je me souviens de quand il se battait avec Capirossi car je suivais déjà les courses. Puisque Graziano était un pilote, je connaissais les pilotes et je connaissais aussi Fausto. Ensuite, nous avons été de très coriaces adversaires puisque nous sommes battus ensemble en 250, quand il était avec Capirossi en 1999. Et nous nous sommes aussi battus pour le championnat MotoGP en 2003, 2004 et 2005 avec Sete (Gibernau), et aussi en 2005 et 2006 avec Melandri. Nous avons donc été de sérieux adversaires et je pense que Fausto était un puissant pilier du paddock pour les Italiens, également parce que c’était similaire à l’Academy : il avait un team Moto3 où il faisait progresser les jeunes pilotes vers la Moto2 et le MotoGP. Et également, nos deux teams sont séparés de 15 kilomètres, donc nous parlions toujours beaucoup.
C’est donc très mauvais que nous n’ayons plus Fausto. C’est une figure importante du paddock. »

Cela sera-t-il plus relaxant de ne pas avoir à s’occuper du développement du fait que vous soyez dans un team satellite ?

« Je dois d’abord comprendre, mais oui, quoi qu’il en soit ce sera différent. Vous pouvez vous concentrer davantage sur le weekend, et la priorité ne sera pas de développer la moto. Cela est donc bien pour les résultats. Durant les dernières années, nous avons vu que les pilotes satellites avaient obtenu beaucoup de bons résultats, alors que parfois, les pilotes d’usine ont connu plus de problèmes. C’est donc bien pour moi. »

Quels sont vos espérances dans le fait que Cal Crutchlow soit le pilote d’essai Yamaha ?

« Nous nous attendons à un fort soutien de Cal car c’est un pilote MotoGP qui n’a arrêté que l’année dernière. Il est en bonne forme et il a souvent piloté des Honda, donc il peut procurer certains conseils à Yamaha. Je veux parler avec lui après son premier contact avec la M1. »

Franco Morbidelli aura toujours une base de moto 2019 et vous 2020. Envisagez-vous de faire des comparatifs ?

« Non ! Non, parce que Yamaha a déjà pris sa décision l’année dernière. Ils ont dit que la 2020 est pour moi, Maverick et Fabio. Et Franco va continuer avec la moto de 19. Ce sera un aspect très important pour cette année car nous devons comprendre s’ils sont capables d’améliorer la moto 2020 ou si la 19 est encore très compétitive. Ce sera un peu plus dur pour l’équipe de travailler avec deux motos différentes car cela crée un peu de confusion, mais quoi qu’il en soit ce n’est pas une grosse différence. Mais je n’essaierai pas l’ancienne. »

Avez-vous peur de prendre votre retraite ?

« Ce n’est pas une décision facile, mais c’est sûr que tout dépend du résultat. Je pense que si je peux être compétitif, si je peux me battre pour le podium, pour la victoire, je peux continuer encore pendant une année supplémentaire. Mais c’est mon idée. Je n’ai pas encore parlé à l’équipe ni à Yamaha. Peut-être qu’ils me diront que je n’ai pas de décision à prendre (rires) ! C’est possible. Oui, ma vie va beaucoup changer (quand j’arrêterai), mais je ne suis pas très inquiet. Je sais que j’ai eu une longue, longue carrière et je suis heureux. En ce qui concerne ma condition physique, je peux aussi faire une autre saison, mais cela dépendra des résultats. Et bien sûr, quand vous finissez par arrêter après 26 ans, de cette vie, quelque chose changera. Mais alors je voudrais continuer à être un pilote et à faire de la compétition avec les voitures. Alors peut-être que ça va changer, mais pas beaucoup. J’espère (rires) ! »

Depuis 2017, les Yamaha n’ont pas été très régulières tout au long des saisons. Pensez-vous que Cal Crutchlow puisse être la pièce manquante du puzzle ?

« Je pense que Cal peut faire la différence et peut beaucoup aider Yamaha. J’ai également une bonne relation avec Cal, dont je suis très heureux de travailler avec lui.
Cela dépendra beaucoup de la motivation ! Car être un pilote d’essai n’est pas facile et vous devez assurément trouver la motivation pour attaquer à la limite afin de comprendre la moto, même si vous n’êtes pas en course. Ceci ne sera donc pas facile pour Cal, et j’espère qu’il arrivera avec une bonne motivation, avec une bonne approche, car quoi qu’il en soit il a seulement arrêté cet hiver et il est en bonne forme. Je pense que cela peut faire la différence. »

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