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Sylvain Guintoli était avec Johann Zarco les invités d’honneur de la soirée de présentation Shark qui s’est tenue la semaine dernière à Paris.

Nous en avons profité pour poser quelques questions au plus Britannique des pilotes français qui reste toujours aussi accessible malgré une saison puis un emploi du temps très chargé, entre Monaco, Milan, Paris et l’Angleterre…

 

 

 

Bonsoir Sylvain. Nous sommes ce soir à la soirée Shark à Paris, donc nous allons en profiter pour te demander si tu utilises le même casque en endurance et en Grand Prix…
Sylvain Guintoli : « Oui, j’utilise la même spec de casque, le Race-R Pro GP avec l’élément aéro, car dans tous les championnats du monde chaque constructeur homologue un casque de spec FIM qui possède ensuite l’hologramme FIM. J’utilise donc le même modèle de casque, mais j’en ai un pour les tests GP et le GP en bleu, et j’ai la même déco en rouge pour l’endurance. »

Il n’y a aucune différence ou particularité entre les deux ?

« Non, aucune différence ! Ils ont tous les deux la coque en carbone et c’est juste la déco qui change de couleur. »

Qu’apprécies-tu particulièrement avec ces casques ?

« Ça fait déjà un petit moment que je l’utilise car c’est une excellente référence. Ce modèle de casque nous plaît à tous et fonctionne super bien. Il est léger, et c’est important pour nous, en particulier en endurance où on a vraiment des contraintes énormes sur le cou. Après, sur le côté sécurité, c’est pour moi difficile à évaluer mais ça fait presque 20 ans que j’utilise des casques Shark et ils ont été mis à l’épreuve au fil des années (rires). »

Dans nos articles, on te qualifie parfois de couteau suisse de Suzuki. Cela correspond-t-il à la situation ?

« (Rires) Oui, c’est plutôt un compliment parce que le couteau suisse est polyvalent et normalement il est toujours là quand on en a besoin (rires). »

Le couteau suisse semble de plus bien efficace, car tu as beaucoup roulé cette année, entre les tests MotoGP et une nouvelle situation en endurance…

« C’est ça ! Des motos différentes et un programme en endurance. Après, en endurance c’est une moto que je connaissais quand même, puisque j’ai fait les 8 heures de Suzuka 2017, 2018, 2019, et c’est cette machine dont le développement a continué, même si on n’est pas allé à Suzuka en 2020, qu’on a utilisé cette année. »

Quel est le moment de cette année chargée où tu as pris le plus de plaisir ?

« Les 24 heures du Mans ! C’était à la fois ma pire et ma meilleure expérience sur une moto, une course extrêmement difficile que j’avais vraiment envie d’essayer de gagner. On a fait presque une course parfaite et ça a été une belle aventure avec cette équipe. En plus, c’était la première course avec le partenariat avec la nouvelle équipe et c’était ma première course de 24 heures, donc il y a eu beaucoup de choses que j’ai découvertes au fil de la course, et il n’y a pas eu d’erreur donc ça été une grande joie de finir et de gagner cette course. »

Le nouveau rapprochement entre le SERT et Yoshimura se traduit comment techniquement, concrètement ?

« Le partenariat avec les Japonais, Yoshimura et Suzuki, existait déjà mais à partir de cette année il a été notablement resserré. Le soutien a donc été augmenté de la part des Japonais. Après, c’est un peu difficile de parler pour le SERT car je n’y étais pas avant : j’y avais fait une course, mais en 2010, donc il y a longtemps. Mais oui, disons qu’on sent la présence du SERT, de l’équipe, mais on sent aussi la présence des Japonais qui apportent leur savoir-faire pour l’électronique avec cette machine qui est un peu différente par rapport à ce qu’avait le SERT l’année d’avant. On a aussi des pneus différents avec lesquels les Japonais ont beaucoup travaillé sur le championnat japonais et à Suzuka. Donc cette entente a très bien fonctionné cette année, la mayonnaise a tout de suite pris. Tout le monde a été vraiment focalisé sur la performance, essayer d’améliorer la performance, et ça a bien fonctionné tout de suite. »

Passons à la partie MotoGP. Cette année, tu as vraiment beaucoup roulé…

« Oui, plus que l’année d’avant, c’est sûr. »

Comment ressent-on chez Suzuki une année après le titre un peu en retrait, et qu’elle a été l’influence du départ de Davide Brivio dans les résultats de cette année ?

« La machine a continué d’évoluer mais les autres constructeurs ont aussi continuer à progresser et on a aussi eu Fabio qui a fait une saison exceptionnelle et qui a vraiment mérité son titre : il a fait une saison vraiment superbe ! Après, Joan Mir finit quand même troisième du championnat, donc il a été régulier, il a été vite et il a ramené des gros points.
Cette année, je pense qu’on a souffert du fait que le Ride Heigth Device, donc à l’arrière, est arrivé tard chez nous. En fait, on est encore en train de le développer par rapport à celui qu’on avait sur la fin de saison, et il y a des évolutions qui sont en train d’arriver pour les tests à Sepang l’année prochaine. Ça continue d’évoluer et on est en train d’essayer de rattraper le retard là-dessus, parce que c’est quand même un système qui apporte de la performance. On a un moteur pour l’année prochaine qui est un petit peu meilleur aussi, donc ça bosse.
Mais oui, cette année, ça n’a pas été facile : on a d’un côté Joan qui a fait un superbe championnat, qui a été régulier et qui n’a pas fait d’erreur, et Álex qui a beaucoup plus risqué, et qui a malheureusement chuté sur pas mal de courses alors qu’il était sur des positions pour faire des podiums. Donc le package, globalement, a bien fonctionné et fonctionne bien quand même, et pour l’année prochaine on est à la recherche de ces évolutions pour essayer d’amener ce petit plus en performance, pour aller une nouvelle fois se battre pour le titre. »

Quel est le point fort de la Suzuki GSX–RR ?

« Le point fort de la Suzuki, c’est qu’elle n’a pas de point faible ! Ça, c’est un gros point fort (rires). C’est une machine qui est très polyvalente et qui fonctionne globalement sur tous les circuits, qui use bien les pneus et qui a un équilibre excellent. C’est probablement la meilleure machine pour ça. Après, bien sûr, avec le quatre cylindres en ligne, même si avec le moteur, en pure puissance, on est plus rapide que la Yam, il y a forcément un déficit par rapport aux V4. Mais ça, c’est normal : avec un 4 cylindres en ligne, il y a des avantages et des inconvénients, donc on travaille là-dessus. Donc globalement la Suzuki n’a pas vraiment de point faible, et surtout on essaie de travailler de manière progressive afin de ne pas enlever de ses qualités : on sait qu’on a une machine très équilibrée, on sait qu’on a une machine efficace. »

L’interview se termine: peux-tu nous donner un petit scoop ?

« Un scoop ? (Rires). Je n’ai pas trop de scoop car pour moi tout continue pareil l’année prochaine : l’endurance et le MotoGP. Donc je n’ai pas de scoop, désolé (rires). »

 

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