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Les séances d’essais libres du GP d’Argentine prévues ce vendredi sont finalement repoussées de 24 heures en raison de problèmes de fret qui rendent certains matériels indisponibles. Carmelo Ezpeleta, le patron de la Dorna, a tenu une conférence de presse pour expliciter plus en détails une situation pour le moins inédite pour le MotoGP.

Nous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.


Il a été confirmé ce matin qu’en raison de problèmes logistiques liés au fret aérien, l’intégralité des séances d’essais libres, et ce dans toutes les catégories, sont annulées et reportées à samedi. Pouvez-vous nous expliquer précisément la situation ?
« Comme vous le savez nous étions il y a deux semaines à Lombok, en Indonésie. Mercredi de la semaine dernière, différents vols sont partis de Lombok pour rallier l’Argentine, mais l’un d’eux a eu un problème au Kenya. Nous avons alors pris la décision de renvoyer en Indonésie un avion qui avait déjà atterri en Argentine afin d’aller chercher ce qui restait en matériel là-bas. Le problème est que cet avion a lui aussi eu un problème au Kenya. Il a été dans l’impossibilité de redécoller de Mombasa, alors qu’il était prévu qu’il arrive aujourd’hui en Argentine. Nous avons contacté la compagnie qui opère le vol, qui nous a expliqué qu’il y avait un problème technique sur l’un des quatre moteurs, et que deux avions devaient partir, l’un de Londres et l’autre de Paris je crois, pour rejoindre le Kenya afin de leur apporter des pièces pour procéder aux réparations. Ces pièces sont en ce moment même en cours d’acheminement à Mombasa. Si tout se goupille bien, l’avion devrait arriver juste à temps pour qu’on puisse respecter le nouveau programme prévu à partir de samedi. »

Que va-t-il se passer si malheureusement le matériel manquant n’arrive pas d’ici demain ?
« Si le vol peut décoller dans la soirée, ça devrait aller. Vous savez, nous avons beaucoup appris au cours des trois dernières décennies. Mais le problème est que depuis que la guerre russo-ukrainienne a été déclarée, il y a beaucoup moins de vols de fret car la plupart d’entre eux sont opérés par des compagnies russes, qui sont désormais interdites. Cela représente tout de même 20% de ces vols. Il n’y a donc pas suffisamment de vols, car en temps normal nous aurions eu largement le temps nécessaire pour trouver un plan B depuis mercredi de la semaine dernière, mais il n’y a vraiment plus de vols disponibles, et nous n’avons pas d’autres solutions que d’attendre que l’appareil défectueux à Mombasa soit réparé. »

Est-ce que la situation actuelle pourrait amener la Dorna à revoir son calendrier pour les prochaines saisons ?
« Cela va peut-être nous faire réfléchir au cas où il y ait deux courses d’affilée à une semaine d’intervalle, mais là ce n’est pas le cas, et ce n’est donc pas une situation qu’on pouvait éviter de cette manière. Ce GP est le 499e que nous organisons, et grâce à Dieu c’est la première fois que nous rencontrons ce problème. Notre objectif pour le moment est de faire en sorte que la course ait lieu en Argentine, et de continuer sur notre lancée la semaine prochaine. Dans ce cas précis, il n’y avait que 140 vols de fret disponibles, et encore, ces vols doivent répondre à des normes de stockage de matériel bien particulières. Nous n’avons pas beaucoup de prises sur ces événements et nous devons donc accepter la situation, comme c’est parfois le cas avec la météo par exemple. Cela fait partie du jeu. »

Vous aviez recours à beaucoup de vols opérés par des compagnies russes. Quelle part représentaient ces vols ?
« Je n’ai pas le chiffre exact, mais environ 20% des vols étaient opérés par des compagnies russes. »

Pour en revenir aux futurs calendriers, allez-vous essayer à l’avenir d’éviter que deux courses situées à l’opposé du globe l’une par rapport à l’autre puissent se suivre ?
« Nous ne pouvons pas revoir à la baisse le nombre de courses du championnat compte tenu de l’intérêt énorme suscité par le MotoGP à travers le monde. Comme je le dis souvent, établir le calendrier est probablement l’une des missions les plus délicates dont nous avons la tâche dans l’année. »

Quelles équipes sont concrètement affectées par ce problème de logistique ?
« Gresini Racing et VR46 Racing Team. Le fait est que nous devons assurer les mêmes conditions de course pour tout le monde, donc il ne faut qu’une équipe impactée pour nous contraindre à retarder le programme du weekend. »

Est-il envisageable à l’avenir de passer de weekends de trois jours à seulement deux jours ?
« Quoi qu’il arrive la course doit toujours se tenir le dimanche, et réduire la durée du weekend n’est pas une solution. »