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En ce dimanche 30 mai 2021, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Mugello à l’issue du Grand Prix d’Italie.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe actuellement la 1e place du championnat et vint de s’octroyer sa 3e victoire de la saison.

La conférence de presse post-Grand Prix d’Italie au Mugello, qui a réuni Fabio Quartararo, Miguel Oliveira et Joan Mir, s’est tenue dans une ambiance particulièrement lourde, suite au décès de Jason Dupasquier.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais en première partie (vouvoiement).


Fabio, vous avez fait un très bon départ avec votre nouveau start device. Puis vous avez un peu peiné pour dépasser la Ducati mais quand, vous l’avez fait, vous avez été inarrêtable : bien joué !

Fabio Quartararo : « Merci beaucoup ! Oui, c’était dur car quand vous avez une minute de silence avant le départ, de mon côté l’émotion arrive très rapidement et c’est difficile de rester concentré. J’avais un plan qui consistait à faire un très bon départ, car nous savions que le device fonctionne très bien, et je voulais attaquer pour arriver premier au premier virage après un tour. Cela m’a pris deux tours, un après la chute de Pecco, puis nous avons décidé d’attaquer. C’était difficile car nous savions que le pneu arrière allait beaucoup s’user, mais oui, nous avons obtenu la victoire et celle-ci est pour Jason et toute sa famille. »

Qu’avez-vous pensé quand vous avez vu Pecco Bagnaia chuter si rapidement ?

« Honnêtement, le vent soufflait très fort dans ce virage et ça nous poussait vers l’extérieur. À la Commission de sécurité, beaucoup de pilotes ont reporté que le vibreur à l’extérieur était un peu plus bas que la ligne (blanche), donc quand vous voulez revenir, la roue doit faire quelque chose d’un peu étrange, comme s’il y avait une petite marche, et vous perdez l’avant. Normalement personne ne passe sur le vibreur dans ce virage, mais il a un peu élargi à cause du vent. Il a commis une erreur et c’est dommage pour lui. »

La Yamaha a progressé mais vous paraissez également plus mûr : cela vous a-t-il aidé ?

« Oui ! J’ai beaucoup appris de l’année dernière. Quand vous commencez par gagner les deux premières courses, vous vous sentez différent. Je n’ai jamais mené un championnat de ma vie, à part le CEV. Vous êtes là, et vous êtes premier en MotoGP, donc vous vous demandez ce qui se passe. Avant, c’était des victoires, des chutes, des 12e ou 13e places, mais maintenant j’ai acquis beaucoup de maturité, en tant que pilote mais aussi en tant que personne, et je pense que ça nous aide beaucoup pour le genre de travail que nous avons pendant le weekend. »

Comment prépare-t-on la course après une aussi mauvaise nouvelle ?

« Je pense qu’il n’y a pas de préparation. Vous y allez simplement et vous essayez d’oublier. Mais à chaque fois que vous passez au virage #9, il n’y a que cette seule chose. Cela vous traverse l’esprit. Mais vous êtes en mission et vous voulez gagner, vous voulez obtenir de très bons résultats. Je pense que, peu à peu, ça s’efface durant la course, mais le pire, c’est que quand vous menez et que vous avez un peu de marge sur le deuxième, vous commencez à penser à beaucoup de choses, et aujourd’hui c’était Jason. »

Quelles étaient vos relations avec Jason ?

« Concernant nos relations, je ne l’ai jamais vraiment rencontré, mais c’était un gamin, il avait 19 ou 20 ans, et c’est toujours dur de perdre un de nos pilotes. Nous faisons tous la course, nous connaissons tous les risques de notre sport, mais quand nous avons ce genre de moments, ce n’est pas facile. Mais oui, nous essaierons d’oublier un peu ce moment difficile. »

Pensez-vous qu’il peut y avoir un meilleur moment pour rendre un hommage que quelques minutes avant le départ de la course MotoGP ?

« Je pense que c’est une question de respect pour l’équipe, pour la famille et pour Jason. C’est un moment vraiment dur pour nous que c’est un moment de respect pour eux. Je pense que même si c’est difficile, nous devons le faire. Ce n’est pas facile mais nous espérons qu’il n’y aura pas d’autres moments comme ça avant notre départ. »

Vous avez gagné sur des circuits où l’on n’attendait pas forcément les Yamaha. Comment envisagez-vous la suite du championnat ?

« Je pense nous avons un package complet. OK, la vitesse de pointe n’est pas la meilleure, mais nous avons gagné sur deux pistes pour Ducati, tout le monde dit Ducati au Qatar et Ducati ici. Mais personne ne s’attendait à avoir une Yamaha, une KTM et une Suzuki sur le podium aujourd’hui. Je pense que ce qu’il nous manquait était le device à l’avant, car nos départs étaient terribles. Nous avons beaucoup progressé donc je pense que pour un tour, la vitesse de pointe n’est pas si importante, et pour la course j’ai confiance que même si nous n’avons pas la vitesse de pointe nous essayons de gérer sans elle. Mais notre moto fonctionne extrêmement bien et j’ai un très bon feeling avec l’avant. Et finalement, il n’y a pas tellement de pistes où il y a une longue ligne droite, donc nous verrons à Barcelone puisque l’année dernière cela avait également été très bien là-bas. »

Danilo Petrucci a dit qu’il se sentait un peu sale de continuer et d’avoir fait la course, sans qu’il y ait eu une réunion où l’on vous demande votre avis. Il a demandé aussi ce qui se serait passé s’il s’était agi d’un pilote MotoGP. Quelles sont vos pensées à ce sujet ?

« Avant tout, je ne veux plus répondre au sujet de Jason car je pense que tout le monde a exprimé quelles sont nos émotions. C’est notre travail, nous connaissons les moments difficiles qui peuvent parfois arriver au cours d’une longue période, donc je pense que c’est malheureux à dire mais c’est notre travail. Nous roulons à 350 km/h, donc ce n’est pas normal. C’est comme ça et je ne répondrai plus aux questions concernant Jason, car il ne reviendra pas. C’est tout pour moi. »

Comment fonctionne le holeshot device à l’avant ?

« Je me souviens qu’en 2019, vous arriviez, et vous mettiez le holeshot device avant le départ, et c’était tout. Maintenant, vous devez pousser quelque chose, freiner, vous devez faire beaucoup de choses, donc l’évolution va très vite. Mais il fonctionne vraiment bien. Depuis le début du weekend, je me sens bien avec, et il y a juste un peu d’inquiétude au freinage car normalement la moto est haute et nous ressentons le transfert de charge de l’arrière vers l’avant. Mais maintenant, la moto est tellement basse que quand vous arrivez au freinage, vous êtes un peu effrayé. Mais le feeling était bon durant le weekend et je pense que nous n’utilisons pas encore tout le potentiel du système. Bien sûr, nous en utilisons une bonne partie mais je pense qu’il y a des choses que nous pouvons améliorer. »

Miguel Oliveira et Joan Mir ont alors été interrogés sur la pénalité à répétition dont ils ont fait l’objet. Fabio Quartararo a alors partagé son point de vue.

« Je pense que dans le dernier tour, si nous ne gagnons rien, c’est un peu stupide. Tout le monde veut se battre, mais s’il n’y a pas de gain… »

En quoi la Yamaha 2021 est-elle supérieure à la Yamaha 2020 ?

« En 2019, j’ai été très régulier car j’avais un très bon feeling avec l’avant et je pouvais vraiment sentir la limite. En 2020, je n’avais pas de feeling avec l’avant. À Jerez, à Barcelone, j’étais très rapide mais je pouvais chuter à n’importe quel virage. Mais maintenant, même en course, et la meilleure que j’ai eue était à Jerez cette année même si malheureusement ma course n’a pas été très longue, vous sentez l’avant bouger quand vous faites un dépassement et vous savez que vous êtes très proches de la chute. C’est grâce à cela que j’ai pu faire un pas en avant, même en qualification. Ici en particulier, j’ai vraiment attaqué à la limite : vous sentez que vous pouvez chuter à chaque virage mais à chaque fois ça se passe bien. Cette année, notre moto a ce point fort, comme en 2019. »

Comment va votre bras et avez-vous eu raison de subir une opération pour le syndrome des loges ?

« Oui ! Je suis heureux car actuellement je n’ai aucun problème avec le bras. Physiquement, je pense que si vous demandez à tous les pilotes, une bonne partie d’entre eux ressentent les épaules ou les triceps, je ne connais pas exactement le nom. Je pense que c’est l’un des circuits du calendrier les plus physiques, le plus physique, pour le bras, donc je suis très heureux d’avoir subi cette opération. Cette fois, l’opération a été parfaitement menée, donc je suis très heureux. »

 

Classement du Grand Prix d’Italie MotoGP au Mugello :

Crédit classements et photo: MotoGP.com

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