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L’accident entre Johann Zarco et Franco Morbidelli, et l’action collatérale qui a suivi avec les deux motos en perdition, heureusement sans autre dégât que matériel et psychologique, a été un des faits marquants de ce début de saison. Un accrochage qui a ému une partie italienne du paddock, au point qu’une semaine après, Johann Zarco a été désigné comme un irresponsable dans cette action. Et donc coupable et puni. Mais l’ancienne génération n’est pas à l’unisson avec cette approche. Prenez le cas de Carl Fogarty…

Carl Fogarty a taillé sa réputation et son palmarès dans une catégorie Superbike où les forts caractères s’en donnaient à cœur joie. Sur et hors de la piste. L’Anglais peut être classé parmi les rugueux d’une génération qui n’avait déjà pas, à la base, froid aux yeux. De fait, son approche de l’accident qui a tétanisé un Grand Prix d’Autriche arrêté au drapeau rouge avant de reprendre, et qui a concerné Johann Zarco à Franco Morbidelli, n’est pas celle des commissaires de la FIM, qui ont adoubé une interprétation largement diffusée dans les médias, avant d’être portée devant le jury…

Sur La Gazzetta dello Sport, Carl Fogarty donne une interprétation qui appartient définitivement non plus à un monde d’avant, mais bel et bien à un monde perdu… « Aujourd’hui, les courses sont beaucoup plus sûres qu’il y a 20 ans » commence l’Anglais. « En regardant en arrière tous les dix à vingt ans, nous voyons une évolution folle. Et pas seulement sur les pistes, qui sont continuellement modifiées à cet effet, mais aussi sur les équipements, tels que les combinaisons et les casques ».

Le Britannique évoque également les améliorations mécaniques des motos. « L’électronique joue également un rôle. Elle aide beaucoup, surtout avec la puissance exagérée des motos modernes. Les machines du passé étaient moins puissantes, mais il était plus facile de tomber. Elles étaient imprévisibles. C’est un peu paradoxal, le MotoGP et les Superbikes vont beaucoup plus vite qu’avant, mais heureusement, la sécurité a augmenté. Généralement, nous nous blessons désormais moins en courant. Et cela nous fait parfois oublier que notre sport était, est et continuera d’être un sport dangereux ».

« Morbidelli n’a pas réagi assez vite »

Dans le cas spécifique de l’accident en Autriche, Fogarty pense qu’il s’agissait d’un fait de course : « dans le cas de l’accident en Autriche, tout a commencé parce que la moto de Zarco était un peu plus rapide que celle de Morbidelli. Plus tard, lors d’un dépassement, il a dû freiner plus tôt et plus fort. Morbidelli n’a pas réagi assez vite et… bang ! Ces choses arrivent », a-t-il déclaré. « Heureusement, les motos sont passées très près de Rossi et Viñales. Je ne sais pas comment nous pourrions intervenir pour éviter la répétition de situations similaires ».

Après l’accident, Johann Zarco, qui a fini par être blessé, a reçu de nombreuses critiques. Fogarty n’entre pas dans cette dynamique de désigner qui que ce soit. « Comme je l’ai dit, ces choses arrivent. De terribles accidents se produisent de temps en temps lors des courses. Et cela n’a eu aucune conséquence. Je dis que « courir est dangereux » parce que peu importe à quel point vous travaillez pour rendre la course plus sûre, il y a toujours un élément de risque dans la moto », dit- il .

« Vous devez accepter cela, et si vous ne le faites pas, vous feriez mieux de rester à la maison… Faites autre chose, jouez au tennis, mais ne conduisez pas de moto. Même dans ma carrière, des choses comme celles-ci se sont produites. Ce sont des accidents graves, mais ils se produisent dans notre sport. Le risque ne peut pas être complètement éliminé et les pilotes doivent toujours le garder à l’esprit » conclut Carl Fogarty.

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