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Il n’a pas fallu longtemps avant que Ducati réagisse à l’idée argumentée que son pilote Pecco Bagnaia avait remporté le dernier Grand Prix d’Espagne avec une pression minimale de ses pneumatiques en dessous de ce qui est réglementé. Gigi Dall’Igna est monté au créneau pour donner la vision d’une situation qui est une véritable zone grise. Car, d’une part, les capteurs mis en place pour contrôler cette pression ne sont pas considérées comme très fiables, d’autre part, ladite pression varie selon que vous êtes seul devant ou derrière un concurrent, et l’ensemble de tout ça fait qu’il y a une marge de tolérance acceptée par tous les participants. Néanmoins, il y a quelques points qui méritent que l’on s’y attarde…

Speedweek a fait son enquête sur l’information révélée qu’il y avait comme un doute sur le respect de la pression minimale des pneus de Pecco Bagnaia lors de sa chevauchée à Jerez. Des éléments que Gigi Dall’Igna n’a pas mis longtemps à considérer. « Chez Ducati, nous nous efforçons de respecter la réglementation Michelin sur tous les Grands Prix », dit le général de l’armée rouge. Mais la suite montre que ce n’est pas simple de suivre un droit chemin lorsqu’il est tortueux… « Pour le moment, le système qu’utilisent toutes les équipes et usines n’est pas fiable », souligne l’Italien. « Cela signifie que nous utilisons différents capteurs ».

Gigi Dal'Igna

« Si quelqu’un le souhaite, il peut tromper le système et modifier ou manipuler la valeur de la pression des pneus« 

Et il lâche : « le système n’est pas à l’épreuve de la fraude. Si quelqu’un le souhaite, il peut tromper le système et modifier ou manipuler la valeur de la pression des pneus. C’est pourquoi vous ne pouvez pas imposer de sanctions ou de pénalités si la pression des pneus n’est pas atteinte ». Un aveu intéressant qu’il alimente avec cette affirmation que d’autres vainqueurs de courses MotoGP cette saison n’ont pas non plus respecté les pressions minimales des pneus, et qu’ils roulaient sur d’autres marques. Puisque Ducati a remporté trois courses sur six, deux avec Bastianini, une avec Bagnaia, qu’Oliveira a gagné sous la pluie en Indonésie, il faut en conclure que Dall’Igna parle d’une Yamaha et d’une Aprilia

« C’est aussi un problème de sécurité très important » ajoute l’homme de Ducati. « S’il est relativement facile pour le pneu arrière d’évoluer dans les valeurs que Michelin nous prescrit, c’est extrêmement compliqué pour le pneu avant. La pression des pneus, qui dépend de la température, dépend beaucoup du fait que vous roulez dans le sillage ou non. Nous recherchons un système fiable que nous pouvons utiliser pour mesurer la pression des pneus. L’association des constructeurs MSMA  fixe en attendant le nombre de tours à respecter au-dessus de la valeur minimale prescrite par Michelin pour des raisons de sécurité ». C’est la fameuse tolérance, évoquée sur le sujet.

La pression minimale des pneus est de 1,9 bar pour les slicks avant et de 1,7 bar pour les slicks arrière. En Moto2, 1,5 bar est autorisé à l’arrière. Une valeur que Fabio Quartararo connait bien puisque sa gomme arrière avait été contrôlée avec une pression de 0,05 bar inférieur à cette dernière. Il lui avait alors été retiré sa victoire au Grand Prix du Japon, réalisée avec sa SpeedUp.

Au fait, les éléments recueillis sur ces pressions de pneu sont généralement confidentiels. Ils ont été pourtant communiqués pour être divulgués par une source nichée au sein d’une équipe, avec un commentaire lapidaire. Cela ne vient pas de Michelin. Mais alors de qui et pourquoi ? Nul doute que cela alimentera les conversations dans les coulisses. Dans tous les cas, Bagnaia, à Jerez, n’avait pas les bonnes pressions, mais personne ne se hasardera à porter une réclamation sur une base facilement contestable étant donné que tout le monde reconnait que les capteurs ne sont pas fiables…

Acclamations après le triomphe de Bagnaia à Jerez

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