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A 33 ans, c’est la troisième année consécutive qu’Andrea Dovizioso, l’officiel Ducati, se contente des miettes du championnat en finissant à la seconde place derrière un Marc Márquez toujours plus fort et qui semble inébranlable. Loin des guerres de tranchées que les pilotes se livrent au rythme endiablé des courses qui défilent et qu’ils gagnent âprement, il en est d’autres plus pernicieuses, appelées guerres intestines qui se mènent dans le box, une fois le rideau métallique baissé…

Pas évident d’être leader et reconnu en tant que tel dans la maison de Borgo Panigale. Dans le box des rouges de Ducati plane toujours l’ombre d’un certain Casey Stoner qui en 2007 a su porter au plus haut les couleurs de la marque en remportant le championnat du monde au guidon de la Desmosedici, chose que n’est pas encore parvenu à faire Andrea Dovizioso après 7 ans à œuvrer pour la marque alors que l’Australien y parvenait dès sa première saison en 4 ans de présence. De quoi interroger effectivement..

Dans un contexte tendu, Andrea Dovizioso a malgré tout, tracé son bonhomme de chemin au fil de années, devant en outre faire face, à un sérieux obstacle en la personne de Jorge Lorenzo arrivé au sein du team en 2017. Un Jorge Lorenzo qui, après avoir végété pendant plusieurs mois, avait enfin trouvé son envol, avec trois victoires en 2018, avant de quitter le navire pour Repsol Honda, au grand regret de Gigi Dall’Igna qui appréciait tant le Majorquin…

Et c’est en 2019, lors du Grand Prix d’Autriche au Sachsenring, que les relations entre Andrea Dovizioso et Gigi Dall’Igna ont commencé à devenir plus tendues. Le pilote de Forlimpopoli ne pratiquant pas la langue de bois a clairement dit qu’il était temps que la Desmocedici subisse un petit lifting pour 2020 en vue de pouvoir batailler à armes égales avec Marc Márquez au guidon de sa redoutable Honda.

Chose que n’a pas appréciée le Directeur Général de Ducati Corse auprès duquel il est tombé en disgrâce.. Il a trahi. . Depuis lors, la communication entre les deux hommes est réduite au strict minimum. La discorde en est à un point, qu’en août 2019, le retour de Jorge Lorenzo aurait même été envisagé au sein du team Pramac en 2020, puis parmi l’équipe officielle en 2021. C’est l’aspect pécuniaire des choses qui aurait stoppé net toute tractation. Ducati n’ayant pas les moyens de « se payer » Jorge Lorenzo même si les Rouges étaient prêts à lui racheter son contrat au HRC pour 3 millions d’euros. Le Majorquin valant à l’époque sur le marché, 12,5 millions d’euros quand un Dovi en vaut encore aujourd’hui 6 à 7 millions…

Déjà lors du Grand Prix d’Aragón en 2017, Jorge Lorenzo et Andrea Dovizioso s’étaient plaints ensemble de problèmes récurrents non résolus, longtemps considérés comme le spectre du constructeur italien. Même Casey Stoner avait été critique lors de son retour en tant que pilote d’essai. « Casey nous a dit très clairement quelle direction prendre. Il appartient maintenant à Gigi Dall’Igna et aux ingénieurs de traiter les informations de Casey et de prendre les mesures qui s’imposent », avait déclaré Davide Tardozzi à l’époque. Ce même Tardozzi qui poursuivait : « Casey a confirmé les informations transmises par Dovi et Jorge lors de la saison 2017. Il s’agissait principalement de l’entrée de la courbe qui posait problème. Le sujet nous occupe depuis si longtemps. Ça devient ennuyeux maintenant. »

Au regard des piètres performances du pilote Italien Andrea Doviziso et de son coéquipier actuel Danilo Petrucci en seconde partie de saison, on a bien senti que la Ducati était essoufflée ne serait-ce même que par rapport aux performances de la Yamaha Petronas menée certes par Fabio Quartararo. Une revendication donc bien légitime pour le fer de lance des Rouges de vouloir piloter une Ducati digne de ce nom capable d’aller chercher la Honda du champion du monde en titre. Mais aussi, car le pilote qui fera bientôt 34 ans sait que le temps passe, et qu’il se doit de mener à bien sa mission, avant de faire prévaloir, à l’instar de son ancien coéquipier Jorge Lorenzo, ses droits à pension. Lui par contre, sans titre MotoGP en poche, et c’est bien là que le bas blesse…

 

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