Maverick Viñales avoue des mauvais choix à la fois dans sa carrière en MotoGP et dans sa vie de famille. Mais maintenant avec Aprilia, Raquel et Nina tout est possible.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
En août 2021, Maverick Viñales a clôturé son contrat avec Yamaha pour une nouvelle aventure MotoGP avec Aprilia. L’écart avec la zone du podium reste assez important, mais lors des huit premières courses, il a toujours terminé dans les points à l’exception de la course en Malaisie. Il sent qu’il pourra bientôt progresser avec la RS-GP et obtenir les résultats qu’il mérite, avec le rêve de remporter un jour ce championnat du monde qui s’est évanoui à l’époque de la YZR-M1.
Le constructeur de Noale n’a pas hésité à lui renouveler sa confiance pour encore deux ans et au Mugello c’est officialisé jusqu’en 2024. Dans cette aventure, il a retrouvé cet environnement familial qui lui avait manqué ces dernières saisons en MotoGP, rappelant les erreurs commises dans le passé. « Ma première erreur a été de ne pas m’entourer de professionnels dans tous les domaines de ma vie sportive et personnelle, qui m’auraient aidé au quotidien. J’ai fait confiance à ma famille et à mes amis et j’ai eu tort », raconte-t-il à ‘El Periodico’.
Maverick Viñales prend ses responsabilités. « Je ne les blâme pas pour quoi que ce soit… Que Dieu m’en garde ! Je les ai choisis, professionnels, amis et famille. Tout a été fait avec de bonnes intentions. Tout le monde a travaillé dur pour m’aider, toujours avec de très bonnes intentions. Le problème, c’est qu’ils n’étaient pas les meilleurs, et en plus, ils me laissaient réfléchir et décider de choses que je n’aurais pas dû avoir à penser. Maintenant, je peux dire : j’étais très jeune et la meilleure chose que je pouvais faire était de piloter. Je n’étais que le pilote. Tout le reste m’a échappé. »
Le pilote reconnaît qu’il a fait une autre grosse erreur. En
2015, il a fait ses débuts en MotoGP avec
Suzuki où il a couru pendant deux ans. Lorsque
l’offre de Yamaha est arrivée, il n’a pas hésité à
lui donner suite, juste au moment où le feeling avec la GSX-RR
augmentait de façon spectaculaire.
« Une autre erreur a été de quitter Suzuki fin 2016
pour signer avec Yamaha. C’était un faux pas,
mais… la Yamaha était, à l’époque, la moto de référence. Personne
ne m’a fait comprendre que je ne pouvais pas abandonner le
magnifique travail que j’avais fait chez et avec Suzuki. »
Maverick Viñales : “tout ce que je veux, c’est rendre l’amour que les gens d’Aprilia me portent“
Même dans sa vie privée, il a commis quelques erreurs, comme
celle d’aller vivre en Andorre, la patrie “fiscale” de nombreux
pilotes espagnols.
« Maintenant, je peux dire que ce n’était pas la bonne vie.
J’aurais dû suivre mon instinct, mes valeurs, continuer à
vivre avec ma famille, faire ce qui a toujours fonctionné
pour moi. »
Depuis qu’il a épousé Raquel Suberá et que la petite Nina est arrivée, elle a décidé de déménager en Espagne en même temps, il a trouvé la stabilité nécessaire pour un pilote MotoGP, un sport où pendant un dixième de seconde, vous pouvez passer de héros à zéro. « Chaque jour, quand je regarde dans les yeux de Nina, je sais que je deviendrai un champion, je sais que je réaliserai mon rêve d’enfant, car je vois ce rêve se refléter dans ces yeux propres. Chaque matin, quand son visage s’illumine, je me dis “j’y arriverai’“. » L’équilibre physique et mental est nécessaire pour pouvoir triompher dans le sport, y compris en MotoGP. « Tout ce qui est négatif autour de vous, tous vos doutes et incertitudes, personnels et professionnels, apparaissent sur la piste. Et gagner est impossible. »
Dans sa vie privée, il a trouvé l’harmonie dont il avait besoin, mais aussi sur le plan professionnel, il a trouvé l’équipe qui lui convenait. « Aprilia fait tout pour moi. Ils sont italiens et leur réactivité est immédiate (ou presque), ils sont très différents des Japonais. Ils paniquent pour vous aider. Tout ce que je veux, c’est leur rendre leur amour. J’essaie de créer une bonne ambiance dans le garage, de faire connaissance avec mes ingénieurs et mes mécaniciens, j’ai envie de sentir de bonnes ondes, de devenir complices, de travailler en harmonie. Je mets ma vie entre leurs mains » a conclu Maverick Viñales. « Et ils doivent savoir que je leur fais une confiance aveugle. »
