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Aprilia

Voilà une prise de position du directeur technique de l’usine Aprilia qui va faire grincer des dents chez KTM ou Honda où se nichent les pourfendeurs d’une évolution des MotoGP présentée comme nuisible au spectacle, à la sécurité et à l’idée même de ce que doit être une moto. Une tendance impulsée par la matière grise des rouges de Ducati qui n’ont fait que lire le règlement et l’appliquer pour donner vie à des Desmosedici qu’aucun de ses pilotes ne regrettent. Chez Aprilia, la RS-GP ne marche pas trop mal non plus et on n’a pas travaillé dessus avec les œillères des frustrés d’aujourd’hui. Cependant, on n’a pas suivi le chemin de Ducati non plus, et, d’ailleurs, on n’est pas d’accord avec tout ce qu’a amené le compatriote sur la piste…

Chez certains, vous entendrez à tue-tête ce refrain que les ailerons sont le mal incarné en MotoGP. Quant au correcteur d’assiette, il a déjà droit à sa croisade, avec un certain succès d’ailleurs puisque le dispositif influençant l’avant de la moto ne vivra pas au-delà de cette saison. Chez Aprilia, Romano Albesiano a une approche plus pragmatique du sujet. Avec deux idées assumées : les ailerons oui, et pour d’excellentes raisons. Mais le correcteur d’assiette non.

Commençons par ce dernier point. L’homme de Noale rend d’abord un hommage que personne d’autre de son corps de métier en MotoGP n’a eu la délicatesse de faire : « le Ride Height Device fait honneur à tous ceux qui ont eu cette idée » dit-il. Puis il argumente : « améliore-t-il les performances ? Oui, ça les améliore un peu, mais c’est quelque chose que je n’aime pas et je pense que personne ne l’aime. A mon avis il faut l’éliminer au plus vite. A cause du coût et parce que nous y avons travaillé si dur. Vous ne pouvez pas imaginer combien nous avons dépensé pour développer ce système ».

Voilà qui est dit. Mais pour le reste, on garde, à commencer par les ailerons : « l’aérodynamique est une question beaucoup plus complexe. Je pense que l’aérodynamique est directement liée à la sécurité. Le gros problème avec les motos, y compris les motos de course, c’est le freinage. Tout ce qui est possible pour améliorer le niveau de freinage augmente la sécurité. À mon avis, il est juste de développer davantage l’aérodynamisme ».

La course d'Assen : Aleix Espargaró (41) devant Di Giannantonio et Rins (42)

Aprilia : « désormais, l’aérodynamisme est une partie importante de la conception et du développement de toute MotoGP« 

Romano Albesiano termine son propos vu sur Speedweek en tordant le cou au fantasme de la vitesse de pointe, dont le record est actuellement de 363,6 km/h, détenu par Jorge Martin sur sa Ducati GP22 : « Carmelo Ezpeleta lui-même a commenté cela. Je ne sais pas, je vois les incidents les plus dangereux en Moto3 » précise l’Italien. « A quoi bon rouler 36 motos sur un circuit où les murs sont trop proches pour limiter la vitesse de pointe à 300 km/h ? Si les murs sont trop proches, peu importe que ce soit 300 ou 350 km/h ».

Une conviction qui appuie encore un peu plus son approche : « désormais, l’aérodynamisme est une partie importante de la conception et du développement de toute MotoGP ». Certains devront donc s’y faire tandis que le patron de Dorna a déjà signalé que le règlement resterait ce qu’il est jusqu’à la fin 2026, ayant été adopté en son temps à l’unanimité des constructeurs présents.

Aprilia suit sa propre voie en MotoGP en matière d'aérodynamisme

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