pub

Ce vendredi 4 mars 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Lusail à Doha, à l’issue de la première journée du Grand Prix du Qatar 2022.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui a connu aujourd’hui une journée difficile et ne figure pas ce soir dans le top 10.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Johann Zarco : « Bonjour à tous ! Déçu de la journée ! J’ai connu quelques problèmes techniques en FP1 avec l’embrayage et la boîte de vitesses. Je n’ai donc pas pu faire beaucoup de tours et avoir du feeling. Le début était plutôt bien car j’aime le circuit, même si on doit quand même s’adapter à la chaleur et peut-être nettoyer un peu la piste, mais j’étais plutôt concentré, comme lors des premiers tests je dirais. Et le soir, nous savions qu’il allait y avoir une énorme différence car entre la journée et le soir le comportement de la moto peut changer. C’était la même chose pour tout le monde mais je n’avais pas de très bonnes sensations avec l’arrière de la moto, car il y avait beaucoup de mouvements et elle glissait aussi dans le virage. J’espérais donc que le pneu tendre, qui est très tendre et plus tendre que l’année dernière, résoudrait le problème, et au moins j’ai pu améliorer pour le tour chrono. Nous travaillerons dessus demain mais même en ayant changé le pneu le feeling n’est pas devenu meilleur, donc cela va vraiment empêcher de progresser en fin de session et de rester en Q2. C’est pourquoi je suis plutôt déçu, car le mauvais feeling avec l’arrière a subsisté durant les séances, donc cela signifie que nous devons travailler et prendre le temps de voir si j’ai commis quelques erreurs ou comment je peux retrouver ce feeling avec l’arrière. »

Je n’ai pas bien compris si vous avez utilisé le pneu tendre ou pas ? Et apparemment vous n’avez pas les mêmes moteurs que le team officiel. Avez-vous été consulté pour cela ?
« J’ai utilisé le pneu tendre en FP2 ! Nous savons qu’en FP3, nous ne serons normalement pas en mesure d’améliorer à cause des conditions de chaleur, mais j’essaierai de le faire demain et j’ai quelques espoirs de peut-être pouvoir accéder à la Q2. Donc oui, j’ai mis deux pneus tendres arrière en fin de séance pour franchir le pas, mais cela n’est pas venu.
Personnellement, je veux continuer à travailler avec le moteur 2022. Je ne sais pas vraiment ce qu’ils ont fait dans le team Factory et ce que les pilotes voulaient, car j’étais vraiment concentré sur ce que je devais faire. Pour moi, il y a ce potentiel de la puissance qui a été prouvé et ce nouveau moteur usine est OK. Je travaille avec le moteur 2022 et le problème que je rencontre ne vient pas du moteur. »

Cela a été évoqué hier en français mais pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre nouvelle collaboration avec Jean-Michel Bayle ?
« Nous travaillons de nouveau ensemble depuis début janvier. Avec mon groupe, nous avons parlé avec lui et j’étais plus prêt qu’en 2019 pour essayer de franchir un pas avec lui, car j’aime la façon dont il voit les choses et il a cette expérience avec différents pilotes, même si c’est en motocross, et il a aussi sa propre expérience. Donc avant tout pour la préparation, l’entraînement à domicile avec des motos différentes, juste physiquement il a un bon regard et m’aide à franchir un cap pour être personnellement plus fort et être plus fort sur la moto. Il viendra sur quelques courses en Europe mais son plus gros travail sera à domicile, quand nous serons ensemble, pour préparer un meilleur entraînement et être plus fort. »

Ce problème de mauvaises sensations avec l’arrière, c’est nouveau ou tu l’as déjà rencontré pendant les essais hivernaux ?
« Non, c’était un peu ça en Indonésie, mais avec plus de tours on a le temps de le régler. C’est juste qu’ici, déjà avec la séance FP1 un peu écourtée à cause des problèmes techniques, on sait que les conditions vont changer et parfois cela règle beaucoup de soucis. Mais là, ça ne les a pas assez réglés, et c’est pour ça que la marge de progression était trop petite. »

Ces problèmes de train arrière sont certainement ce qui a poussé Bagnaia à demander à utiliser peut-être pas la 2021 mais la première version du moteur 2022 avec laquelle ils avaient roulé à Jerez…
« Je ne suis pas d’accord là-dessus parce que pour moi ça ne vient pas de là. Chacun son avis. La moto, une fois qu’on l’a réglée, c’est une balle atomique et moi je me relâche beaucoup. Du coup, je sais que des fois ce n’est pas grand-chose, mais ce pas grand-chose me fait perdre beaucoup de temps. Mais pour moi, ça ne vient pas du moteur. »

Te sens-tu sous pression avant de disputer la FP3 qui sera peut-être décisive ?
« J’ai les boules parce que la première journée ici au Qatar, tu as envie de bien faire. C’est la première journée de la saison et quand tu connais le potentiel de la moto, tu te dis… mais voilà, les 10 premiers doivent être validés, et quand ils ne le sont pas c’est la preuve que le niveau est haut. Mais voilà, être à une seconde du premier, ça ce n’est pas acceptable pour moi. Et pour la pression, je dormirai bien ce soir : je sais que les choses peuvent changer et demain il faudra se concentrer sur le moment voulu. Me concentrer maintenant pour demain, c’est bouffer de l’énergie. La prochaine session est demain à 13h40, du coup chaque chose en son temps, et le fait d’avoir l’expérience, même quand ça rate, je reste déçu mais ce n’est pas la fin du monde. Et demain, si de la FP3 j’arrive à passer en Q2, ce sera un très bon signe parce que normalement la séance ne permettra d’améliorer, parce que vraiment la chaleur ne fait pas bien travailler les pneus et nous empêche de rouler très vite car ils sont déjà allés sur de super chronos. Donc déjà si je fais ça en FP3, ça voudra dire que tout de suite on est en mesure de faire une super course. Et s’il faut passer par la Q1, ça peut le faire aussi mais ça fera un peu plus de roulage, vu que j’ai manqué ma FP1. »

Sais-tu ce que les pilotes officiels reprochent à la version la plus récente du moteur Ducati ? De ton côté, avez-vous trouvé les bons réglages ou y a-t-il encore des choses à faire pour bien s’en servir ?
« Il y a encore des choses à faire parce que, comme je le dis, ici les séances c’est dur de trouver de la puissance, parce que entre l’après-midi et la soirée les conditions sont très changeantes. Des fois, c’est dur de donner un vrai jugement sur le comportement moteur vu que les conditions de piste vont être changeantes. Quant on perd du grip, ça ne vient pas obligatoirement du moteur. La différence est très dure à sentir car il y a un équilibre différent. L’avantage que j’avais l’an dernier, c’est qu’on avait fait des tests ici, et comme je suis très sensible sur les réglages, une fois que j’avais trouvé les réglages j’étais très fort. Là, il faut que je puisse trouver ça demain pour prendre du plaisir sur le reste du weekend, mais au niveau du travail, cela va se faire sur l’année. On s’attendait à ce que les Ducati soient toutes devant, mais là finalement on voit qu’on a plus de difficultés que les autres, et confirmation de Rins qui a fait de super essais et qui fait en plus la meilleure vitesse de pointe. Là, il m’a impressionné. »

Classement de la FP2 du Grand Prix MotoGP du Qatar sur le circuit de Losail/Lusail : 

Crédit classements : MotoGP.com

 

Tous les articles sur les Pilotes : Johann Zarco

Tous les articles sur les Teams : Pramac Racing