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Marc Márquez

Quelle ne fut pas notre stupéfaction en constatant les réactions face au week-end de Marc Márquez. Plus le temps passe, et moins nous comprenons le personnage. Il reste un formidable pilote, flamboyant certes, mais tellement peu efficace et dangereux – au moins pour le classement général. Son approche est totalement contradictoire avec ce qu’il avait laissé entendre il y a quelques mois à peine. Aujourd’hui, nous devons en parler. Analyse en plusieurs points.

Pour rappel, cette série d’article ne reflète que la pensée de son auteur.

I) Une performance dans ses standards

Revenons sur sa fameuse performance qui méritait, selon lui, d’être gâchée par une chute – nous y reviendrons dans quelques instants. En réalité, rien de transcendant pour Marc Márquez. Très fort sur un tour, il manque de faire la pole mais n’est-il pas le meilleur de tous les temps dans cet exercice ? Aussi longtemps qu’il courra, il sera un danger le samedi.

Course plutôt honnête lors du Sprint, malgré un énième accrochage avec Pecco Bagnaia, qui ne lui vaudra aucune pénalité et nous n’en réclamons pas non plus. Puis, une belle cinquième place à l’arrivée. Son dépassement grossier dans la Chicane Dunlop, totalement appuyé sur le champion du monde en titre, a pourtant été élu « meilleur dépassement du week-end ». Dont acte.

 

En tête. Photo : Michelin Motorsport



Puis, pendant la course, une entame solide couplée à la chute des autres favoris le propulse en tête. Il est bouillant, proactif, mais se fait largement distancer par un Marco Bezzecchi en feu. Le voilà désormais deuxième, quelle aubaine. Jorge Martín revient fort, certes, mais c’est l’occasion de marquer des gros points et enfin se montrer dangereux au classement général ! « Bez » est trop loin pour être rattrapé, rien ne peut plus lui arriver.

En « bataille » contre le « Martinator », il chute, tout seul, alors que ça n’était clairement pas nécessaire. Mais pourquoi ?

II) Peut-il encore changer ?

« Je préfère faire une course comme ça et tomber que de finir dixième » a-t-il déclaré au soir de la course. Sur le papier, cette phrase est grande et d’ailleurs, le public ne s’y est pas trompé en l’encensant. Mais prenons le temps d’y réfléchir quelques minutes. Trouvez-vous normal qu’un pilote de la trempe de Marc Márquez en soit réduit à proférer telle affirmation ?

Si Augusto Fernández l’avait confessé après avoir chuté en quatrième place, pourquoi pas. Mais Marc Márquez, huit fois champion du monde dont six au plus haut niveau, légende parmi les légendes ? Cela doit attirer l’attention.

Finalement, quels sont ses objectifs ? Telle est la question qui mérite d’être posée. Veut-il simplement gagner des courses, ou courir pour un nouveau titre de champion du monde MotoGP, ce qui, logiquement, devrait être la priorité. Marc donne l’impression qu’il veut prouver sa vitesse, monter qu’il est toujours dans le coup. C’est légitime, au vu du temps passé à l’infirmerie. Seul problème, il s’agit de Marc Márquez.

L’Espagnol est toujours rapide et n’a jamais perdu de sa vélocité à chacun de ses retours. Qu’il se rassure ; il sera vite peu importe sa condition physique. Il n’a plus besoin de nous le prouver, surtout de cette manière. Petite statistique pour illustrer nos propos. Lors de ces cinq dernières apparences, il s’est toujours qualifié en première ligne. Même après son premier accident de Jerez en 2020, il avait réussi à amasser trois victoires en 2021. Cependant, ses trois dernières premières lignes se sont soldées par des chutes, toutes dans le même esprit.

 

Marc Márquez

Photo : Michelin Motorsport



Marc Márquez n’a pas besoin de pousser comme ça pour montrer qu’il est rapide. Nous affirmons qu’il a tort sur un point ; il ne terminerait jamais en 10e position s’il assurait un minimum et d’ailleurs, au Mans encore, il aurait facilement pu amasser les points de la troisième ou quatrième place sans avoir à forcer. Lorsqu’il chute, le combat est perdu, Jorge Martín est déjà passé. Mais non, Marc ne lâche jamais de lest.

III) La contradiction

Ce qui est étonnant, c’est que l’on croyait avoir enfin trouvé un Marc Márquez plus apaisé en Thaïlande l’an passé, où il affirmait qu’il fallait piloter sur la retenue pour essayer de scorer tous les week-ends. Et il avait raison.

Avec son rythme actuel, Marc, s’il change d’approche, peut facilement terminer régulièrement entre la 6e et 3e place, tout en prenant trois ou quatre victoires sur la saison quand l’occasion se présente. Au vu du contexte actuel, cela suffit à être sacré champion du monde mais pour une raison inconnue, il va contre ses propres conclusions et continue à forcer jusqu’à la chute. D’ailleurs, et il le sait mieux que quiconque : une seule de ces erreurs peut mettre fin à sa carrière. Au lieu de ça, il pousse encore et toujours, concluant son week-end manceau avec trois nouveaux volumes heureusement sans conséquences.

IV) Le même problème

On en revient toujours au même point. Son cruel manque d’intelligence de course lui coûte trop, et c’est pour cette raison que nous n’arrivons plus à le suivre dans son raisonnement. Cela est visible sur deux niveaux : tout d’abord, sa qualité d’élimination ne fait que régresser. Comme Max Verstappen en Formule 1, il ne laisse pas le choix à son vis-à-vis. Soit il reste devant, soit les deux vont au tapis.

Cela pourrait intimider mais en réalité, c’est très peu efficace en moto. Aucune grande légende ne s’est plus fait battre en un contre un que Marc Márquez, et même Andrea Dovizioso, pas réputé pour son incisivité, a un bilan positif contre l’Espagnol !

Deuxièmement, et c’est d’autant plus frustrant, sa mauvaise approche, qui découle directement de son Q.I course. C’est comme s’il pouvait jouer un titre de champion du monde mais qu’il décidait délibérément de ne pas le faire, juste pour briller le temps d’un Grand Prix. Nous avons déjà consacré de nombreux articles sur ce sujet, dont un que vous pouvez retrouver en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Nous n’avons pas la prétention de lui donner le moindre conseil, il s’agit d’une simple constatation argumentée. Nous trouvons simplement dommage qu’un pilote de sa classe nous prive sciemment d’une lutte disputée pour la couronne mondiale. Selon nous, un changement d’approche à la Valentino Rossi est nécessaire ribon-ribaine.

Qu’en pensez-vous ? Dites-le nous en commentaires !

 

Toujours devant. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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