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Le Champion du Monde en titre de la catégorie Supersport pensait pouvoir effectuer une belle saison 2020 sur une MV Agusta F3 675, et la première épreuve à Phillip Island débuta bien cette année quand le Suisse obtint le deuxième temps des qualifications. Il chuta malheureusement dès le début de la course, mais son coéquipier Raffaele de Rosa n’en termina pas moins deuxième devant Jules Cluzel et Corentin Perolari, prouvant la compétitivité de la moto.

Puis Krummenacher décida de se séparer de son équipe MV Agusta Reparto Corse qui est juridiquement, c’est important de le noter, indépendante de l’usine italienne. Ce genre de divorce peut se produire, mais il est rare que les détails soient étalés sur la place publique.

On a commencé à se poser des questions quand le pilote de Zurich a essayé début juin à Misano une Panigale V4 R de l’équipe Barni Racing, avec de très bons chronos à la clé. « Krummi » était alors aussi satisfait de sa performance que l’équipe Barni. Après une seule journée d’essais, l’Oberlander zurichois était à 0.8 en pneus de course du record officiel établi en course en 1’34.720 par Johnny Rea sur Kawasaki en 2015 (la course avait eu lieu fin juin, quand il faisait chaud, ceci expliquant peut-être cela). « Malheureusement, d’après mon expérience, les performances ne suffisent pas à elles seules pour me faire obtenir une place », regrettait Krummenacher. « C’était une grande satisfaction pour moi d’avoir pu montrer à beaucoup de gens importants que je peux rouler rapidement en Superbike. Je ne peux pas dire quel sera le résultat. J’ai compris qu’il ne suffit pas d’être rapide. Par conséquent, je ne veux pas me faire d’illusions, je prends les choses comme elles viennent. »

Tout était encore au beau fixe. « J’ai signé un contrat avec MV Agusta et je suis heureux de ma décision et de mon équipe. » Mais on sentait une tentation vers la Superbike.

Le divorce avec le MV Agusta Reparto Corse semble maintenant consommé. C’est le Suisse Andrea Quadranti qui possède et dirige le MV Agusta Reparto Corse, assurant l’essentiel du financement pour l’équipe ainsi que le développement du matériel.

Vendredi, Randy Krummenacher a annoncé qu’il se séparait de son équipe avec effet immédiat. Son accusation est que la MV Agusta F3 ne respecte pas la réglementation technique. Krummi a fourni à la FIM des informations, ce que la FIM a confirmé : « Jusqu’à la prochaine course à Jerez, nous ne pouvons pas vérifier les accusations, nous allons tout examiner très attentivement là-bas », a déclaré Scott Smart, directeur technique de la FIM pour le WSBK.

Andrea Quadranti, propriétaire et chef d’équipe du MV Agusta Reparto Corse, se défend contre ces allégations. « Nous avons pris note de la communication unilatérale de M. Krummenacher. Les allégations de M. Krummenacher sont sans fondement. C’est pourquoi le MVRC a donné instruction aux avocats de protéger nos droits, notre image et notre réputation, qui ont été gravement endommagés par l’initiative de M. Krummenacher. »

MV Agusta a publié une déclaration et pris ses distances avec l’équipe : « Nous avons entendu parler de la séparation par les médias » a-t-on expliqué chez MV Agusta Motor S.p.A, qui a précisé que le MVRC S.r.l. est une société indépendante qui participe au Championnat du Monde Supersport en tant qu’équipe privée et externe. « La décision soudaine de Krummenacher nous surprend, il n’y avait aucune indication à l’avance, ni de la part de Krummenacher ni de l’équipe MVRC, sur une éventuelle situation délicate. Comme MV Agusta Motor S.p.A. n’a pas de relation contractuelle avec le pilote, nous allons entamer une enquête approfondie et nous nous réservons le droit de protéger notre image de marque et notre réputation par tous les moyens légaux. »

« Je comprends cette réaction », a déclaré Quadranti, en protégeant la marque de Varèse. « Beaucoup ne savent pas que mon équipe est une équipe privée. Mais nous n’utilisons la marque MV Agusta que pour notre apparence. Nous avons élaboré le communiqué de presse ensemble, MV Agusta doit se défendre. »