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Du vendredi 11 au dimanche 13 février se tiendra le test MotoGP sur le circuit de Mandalika en Indonésie. Les équipes de la catégorie reine des Grands Prix s’y sont rendues tout de suite après le test à Sepang, car leur programme de travail était plutôt chargé…

Contrairement aux Superbike qui ont clôturé leur saison 2021 sur l’île de Lombok, aucune équipe MotoGP n’a jamais tourné sur ce nouveau tracé. Or ces dernières ont besoin d’une modélisation très précise du tracé pour pouvoir rentrer ces données dans l’ECU. Explications…

Aujourd’hui, les GPS sont interdits sur les MotoGP, hormis ceux rendus obligatoires par Dorna Sports pour pouvoir retransmettre la position des motos sur les différentes applications. Les équipes n’y ont bien entendu pas accès et elles seraient bien embêtées si elles n’avaient pas contourné le problème par une méthode plus « artisanale » pour alimenter l’ECU, ce dernier ayant besoin de connaître la position de la moto sur le circuit pour lui fournir les réglages optimum.

A des fins de simplification, on pourrait comparer une MotoGP à un Airbus. Ce dernier a un domaine de vol bien précis, et ne répond aux demandes du pilote que si celles-ci sont compatibles avec le domaine de vol. En gros, un Airbus ne tentera pas de faire un looping, même si le pilote essaie : les calculateurs de vol vont analyser tous les paramètres (altitude, température, vitesse, moteurs, position de l’avion, position du joystick, etc.) puis décider que cela sort du domaine de vol et bloquer la manœuvre tout en en avertissant le pilote.

En MotoGP, c’est pareil : la moto répondra aux demandes du pilote si cela est compatible avec ce qu’on pourrait appeler le domaine d’exploitation, qui, lui, dépend précisément, entre autres facteurs, de la position de la moto sur le circuit. Car, contrairement à un Airbus, on est en compétition et on cherche la limite, donc les instructions seront différentes à chaque virage. Tel virage aura un peu plus d’adhérence, tel virage aura un peu plus d’inclinaison, tel virage sera un peu en descente, etc… donc pour se rapprocher au maximum de ce qu’il est physiquement possible faire et régler l’ECU en conséquence (un peu moins de Traction Control, un peu plus de puissance, un peu moins d’anti-wheeling, etc.), on doit savoir dans quel virage on est.

Là, bien sûr, l’interdiction d’utiliser un GPS ne facilite pas la tâche des équipes, mais ces dernières contournent le problème en se basant sur la mesure précise du circuit. Généralement, elles ont cela « en stock » depuis des années, mais dans le cas d’un nouveau circuit comme Mandalika, il faut construire de zéro le modèle numérique en 3D.

C’est ce qu’elles ont fait dès leur arrivée, à l’aide d’un chariot doté d’un GPS qui mesure en même temps très précisément la distance parcourue grâce à une roulette. Plusieurs passages sont nécessaires : un en milieu de piste pour le tracé exact du circuit, et un en suivant la trajectoire des motos pour la mesure précise de cette dernière.

Une fois tout cela effectué, on peut découper le circuit en autant de secteurs qu’il y a de virages et adapter au mieux tous les réglages.