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La déclaration date déjà depuis quelques mois, mais elle ne passe toujours pas. Il faut dire que tant son origine que son fondement émeuvent un paddock WSBK qui a donc été relégué par le patron de son promoteur Dorna comme une catégorie de seconde division… En comparaison avec le MotoGP. A Phillip Island, où la saison du mondial Superbike s’ouvre une semaine avant celle des Grands Prix, on a décidé de faire cause commune pour mieux renvoyer l’Espagnol dans ses buts… A un Scott Redding près !

En étant évalué par une note inférieure, le WSBK doit-il nourrir un complexe à l’égard du MotoGP ? Carmelo Ezpeleta, patron du promoteur des deux mondes, par son approche, serait tenté de le susciter. Pour lui, il y a la ligne des Champions des Grands Prix et la seconde division Superbike. Une description prise au pied de la lettre qui a courroucé les membres du dernier ensemble cité.

Ce dernier est actuellement réuni en Australie pour son premier meeting de la saison, et ils font bloc contre cette idée. Marc Bongers, directeur du projet SBK BMW, a ainsi commenté : « à mon avis, je ne pense pas que le Superbike soit la Série B du motocyclisme, aussi parce que je ne pense pas qu’il soit correct de faire un classement. Je pense que c’est une alternative au MotoGP et ces deux réalités ne devraient pas être comparées, car ce sont deux choses distinctes. Je pense que le Championnat du monde des produits dérivés de la série est représentatif des motos de série et surtout des fans. »

Chez Yamaha, on a Andrea Dosoli qui ajoute : « je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire une comparaison, puisque d’une part il y a les prototypes et d’autre part les motos de série. Ce sont deux choses différentes. Je crois que le Superbike maximise la valeur de la moto de route, à tel point que le développement du Superbike en est issu. C’est le cas pour SBK, comme pour Supersport et Sport300. »

Chez Ducati qui est aussi une marque engagée sur les deux fronts, Serafino Foti confirme : « le Superbike est un Championnat de la plus haute importance, identifiant les motos de route, d’où découle ensuite le développement. Ce point est je crois un aspect décisif dans la valeur du Championnat… En plus de la composante passionnée, c’est-à-dire le fait que les gens peuvent entrer librement dans le paddock, vivre en contact étroit avec la dynamique du week-end, comme aborder les motos et les pilotes. En MotoGP c’est un peu différent. »

 

 

 

Voilà pour les teams managers. Et pour les pilotes. Deux d’entre eux ont connu le MotoGP pendant de nombreuses saisons. Il s’agit d’Álvaro Bautista, qui est arrivé en Superbike l’an dernier, et de Scott Redding qui découvre le mondial cette année après avoir été sacré en BSB en 2019. « Avant d’arriver dans ce paddock, j’ai eu la même idée qu’Ezpeleta » avoue l’Espagnol. « En fait, c’est ce que je pensais. Puis j’ai réalisé que ce sont deux championnats différents. Ce n’est pas possible de les comparer, car ils sont différents. Le MotoGP est basé sur des prototypes, le Superbike est basé sur des motos de route. En plus des motos, il y a aussi les pilotes. Certains pilotes qui ont roulé en MotoGP puis sont arrivés ici ont eu des difficultés et le contraire est également vrai. Il s’agit donc de deux choses différentes. »

Scott Redding, quant à lui, se montre indulgent avec Ezpeleta : « je ne peux pas lui en vouloir. Le MotoGP est le meilleur, tandis que les Superbikes sont les meilleures après le MotoGP. Les motos et la qualité des pilotes sont différentes, mais il arrive parfois que WSBK soit aussi rapide que le MotoGP et il serait intéressant de voir ces motos avec des freins en carbone. Peut-être qu’à l’avenir nous verrons des collaborations entre les deux classes. »

Dans tous les cas, l’illustration d’une seconde division n’est pas pertinente. Sinon, pourquoi Honda aurait-il lancé le programme de la CBRR-R soutenu par HRC et dans le but de briller en WSBK ?

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