pub

La conférence de presse en prélude du Grand Prix des Amériques réunissait Marc Márquez, Andrea Dovizioso, Valentino Rossi, Álex Rins, Jack Miller et Joe Roberts.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Valentino Rossi, sans la moindre interprétation journalistique.


Comment s’est passée la dernière semaine depuis votre performance en Argentine ? Vous êtes-vous reposé et avez-vous repensé à la dernière course ?

Valentino Rossi : « quand on fait un bon résultat ou un podium, une des bonnes choses qui arrive la semaine qui suit est que vous pouvez être heureux et plus relaxe. Oui, je suis resté chez moi et j’ai essayé au maximum de préparer cette course. Il s’agit d’un des circuits les plus particuliers de la saison, peut-être le plus difficile, le plus technique, long, avec des dénivelés et 20 virages, et il y a donc une longue distance pour finir un tour. Lors des dernières années, ce n’était pas si mal. Cela n’a pas été fantastique l’année dernière même si j’ai été assez fort. Mais nous essaierons au maximum ».

Vos dernières performances ici ont été plutôt bonnes, mais qu’est-ce qui a changé, car ce n’était pas le cas en 2013 et 2014 ?

« Oui, j’étais très lent la première année. J’avais besoin d’un peu plus de temps pour comprendre la piste, mais déjà en 2014 ce n’était pas si mal. J’ai eu un problème avec le pneu avant durant la course mais j’étais plutôt rapide. J’ai fait quelques podiums et en 2017 j’ai terminé 2e derrière Marc. C’est difficile parce que c’est une piste très délicate où il y a beaucoup de secrets et beaucoup d’endroits où vous pouvez perdre énormément. Mais généralement, notre moto n’est pas mauvaise, donc nous essaierons d’être forts ».

La seule possibilité de battre Marc Márquez dimanche est-elle qu’il rencontre un problème ?

« Oui, jusqu’à présent les chiffres montrent que Marc est imbattable puisqu’il a toujours gagné. Mais il est également normal que vous ne quittiez pas votre domicile en vous disant qu’il est impossible à battre. Vous essayez toujours de trouver une façon de progresser, d’être plus fort et d’arriver devant ».

Quelle est votre opinion sur la pénalité qui a été infligée à Cal Crutchlow en Argentine ?

« Pour moi, la seule façon d’avoir une règle claire est de dire « vous ne pouvez pas bouger avant le départ ». Car si vous commencez à parler d’avoir gagné quelque chose, ou de combien vous pouvez bouger, cela devient très difficile. J’ai vu les images de la caméra filmant la roue de Cal et je n’avais jamais vu ça auparavant. Peut-être qu’elle existait avant, mais à coup sûr elle est très précise. Cal n’a rien gagné, mais si vous regardez cette caméra, vous voyez qu’il bouge un peu. Demain, après avoir couru, nous pourrons parler de la pénalité, car après la course Cal a dit que passer par la pitlane vous fait perdre 35 secondes. Donc c’est terminé. Peut-être que vous pourriez faire le Long Lap. Je ne sais pas, mais la règle est que vous ne pouvez pas bouger. Donc c’est comme ça ».

Les modifications ont été apportées au revêtement cette année pour tenter d’éliminer les bosses. Qu’en pensez-vous ?

« Oui, c’est vraiment dommage car le circuit est fantastique. Mais il est également assez récent donc la piste souffre beaucoup, en ce qui concerne le problème des bosses, peut-être à cause de quelque chose qui provient du sous-sol. C’est un problème car à 3 ou 4 endroits, elles sont très très grosses. Je n’ai pas encore vérifié la piste donc nous devons voir, car les dernières années ils ont essayé de faire quelque chose contre les bosses, mais malheureusement ils n’ont pas amélioré. Mais c’est comme ça. Nous devons vérifier et peut-être que demain ce sera mieux ».

Nous avons vu que vous vous êtes entraîné avec une Minibike en Italie, après l’Argentine. Que cela vous apporte-t-il ?

« Oui, nous nous entraînons parfois avec des petites motos, des RMU 75cc 2-temps. C’est une usine italienne qui les fabrique et c’est un peu comme des MiniGP. Nous nous entraînons sur une piste qui est un peu similaire à celle d’Austin, près de Forli, avec beaucoup de dénivelés. Mais il ne s’agit pas d’un entraînement particulier pour ici. C’est juste que nous essayons toujours de faire des choses différentes, et je pense que c’est une bonne façon de s’entraîner et de s’amuser. Mais ce n’était pas particulièrement pour Austin ».

Vous avez également battu le record du MotoRanch. Comment avez-vous fait, et arrivez-vous à transposer cela pour le MotoGP ?

« (Rires) j’espère ! Je ne sais pas. Sur notre piste, cela dépend beaucoup des conditions car elle change beaucoup. Parfois, les conditions sont parfaites s’il a plu 2 jours auparavant, comme c’était le cas jeudi. Ensuite, le vendredi, il n’y avait pas beaucoup de soleil et c’était nuageux. Donc samedi, comme d’habitude dans ce cas là, la matière qui recouvre la piste avait une autre couleur et une autre adhérence. Durant l’année, il y a 3 ou 4 jours où vous avez ces conditions parfaites. Et c’est bien car quand vous comprenez que c’est le bon jour, tout le monde essaie de battre le chrono. C’était une bonne bagarre, en particulier avec Baldassarri, mais vers la fin j’ai été plus rapide. Cela veut donc dire que je suis en bonne forme, mais je ne sais pas ce sera pareil durant le week-end. On essaiera ».

Entre la course en Argentine et le podium, c’était bien de vous voir vous serrer la main avec Marc Márquez. Comment cela s’est-il passé et pourquoi à ce moment-là ?

« C’était le bon moment, et je l’ai félicité car il avait fait un très bon week-end et une course très rapide. Je pense que c’était donc normal ».

Vous n’êtes généralement pas très rapide durant les qualifications. Cela vous affecte-t-il ?

« C’est quelque chose que j’ai plus ou moins eu durant toute ma carrière. Normalement, je suis plus fort en course que pendant les qualifications. Cela provient de différents facteurs, mais quoi qu’il en soit le plus important reste la course. C’est une approche mentale différente car c’est long et vous devez piloter d’une autre façon. Généralement, durant un tour, vous devez être concentrés à 100 % et essayer d’exploiter la moto et les pneus au maximum. Et généralement, nous sommes tous très proches, donc si vous ne faites pas le tour parfait, vous n’êtes pas sur les premières lignes. Mais il est très important de partir au minimum des 6 premières positions, car vous êtes alors déjà avec le groupe de tête, et si vous faites un bon départ, vous pouvez être dans les 4 ou 5 premiers. C’est alors un autre style de course car si vous partez de derrière, c’est plus difficile. Mais quoi qu’il en soit, si vous avez un bon rythme, comme généralement la course est longue, vous pouvez remonter. Mais bien sûr, c’est plus important de partir de devant ».

Question des réseaux sociaux : quel est votre meilleur souvenir de Nicky Hayden ?

« J’ai beaucoup de bons souvenirs avec Nicky et je me souviens très bien quand je l’ai vu pour la première fois. Nous étions à Tokyo car en 2003 j’étais dans le team Repsol Honda. Il arrivait d’Amérique et c’était mon coéquipier. Je me souviens que nous l’attendions à la gare de Tokyo. J’étais avec Uccio et quelques japonais de Honda, et il est arrivé vraiment avec un style américain. C’était un peu comme s’il venait d’une autre planète (rires). Après, nous avons pris le train et Nicky a commencé à poser plein de questions. Il parlait avec un accent américain très prononcé et c’était difficile à comprendre pour moi. Il posait plein de questions comme « pourquoi nous prenons le train ? » ou «  combien de temps cela va-t-il durer ? ». Je lui ai dit : « Nicky, un conseil. Ne pose pas beaucoup de questions, ni espère que cela va se terminer dès que possible ». (Rires). Il a été d’accord avec moi et cela a été le premier souvenir ».

Tous les articles sur les Pilotes : Valentino Rossi

Tous les articles sur les Teams : Monster Energy Yamaha MotoGP