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En terminant à la deuxième place du Grand Prix de Misano, Tom Lüthi a réalisé une d’autant plus belle opération au Championnat que son principal rival Franco Morbidelli a chuté. Le pilote suisse n’est plus désormais qu’à 9 points de l’Italien d’origine brésilienne. Alors qu’il ne reste plus que 5 courses, nous avons fait le point avec son chef technicien Gilles Bigot, qui l’accompagnera l’an prochain en MotoGP chez Marc VDS.

Gilles, quel est votre bilan avec Tom et votre équipe CarXpert Interwetten après ce GP du Misano ?

« Après avoir vu les nombreuses chutes lors de la course de moto3, il était impératif de terminer la course et si possible devant Franco Morbidelli. La chute de Franco a eu un gros impact pour nous car Tom a pu marquer de gros points et cela le rapproche au championnat.

Tom est tombé lors du warm up. Quelles ont été conséquences de cette chute ?

« Le warm up devait servir de mise en jambe pour la course et récupérer des datas pour améliorer les réglages de notre moto sur le mouillé, en chutant au 2ème tour nous n’avons eu qu’un tour vite. Même si ce fut intéressant nous avions besoin de plusieurs tours à un rythme plus élevé pour mieux apprécier le comportement de la moto. Cela été aussi un avertissement pour Tom pour la course, il a réalisé qu’il était très facile de partir à la faute.

Alors que Marc Marquez est allé chercher Danilo Petrucci en fin de course, Tom n’a pas attaqué Dominique Aegerter. Pourquoi ?

« Marc Marquez a toujours pris des risques c’est son ADN. Comme toujours, nous avons entendu certaines remarques du genre « Luthi fait l’épicier », les personnes qui ont fait ces remarques auraient été aussi les premières à le critiquer s’il avait chuté en essayant de gagner la course (comme lors de sa chute au Sachsenring).

L’opportunité de se battre pour un titre de champion du monde en sport moto ne se présente pas chaque année donc lorsque que l’on se trouve dans cette position il faut faire preuve d’une certaine sagesse.

Le circuit de Misano est vraiment différent des autres, même sur le sec. Quelles sont ses particularités ?

« Bien freiner pour pouvoir tourner, pour la Moto2 depuis que nous utilisons des gommes arrière plus dures à Misano c’est devenu plus compliqué car nous avons besoin de l’adhérence du pneumatique arrière pour nous aider à freiner la moto, sans aide électronique et une fenêtre de réglage de l’embrayage très étroite. Le manque d’adhérence à l’arrière fait que cela pousse l’avant lors des freinages, il est plus difficile d’arrêter la moto et nous perdons de la vitesse de passage dans les différents virages du circuit. Alors il faut essayer de trouver du grip mécanique arrière en changeant la géométrie tout en gardant une moto assez maniable. Nous avons constaté l’effet inverse en montant les pneumatiques pluie, trop de grip à l’arrière et plus assez sur l’avant ce qui s’est vu lors de la course, c’est un peu aussi les conséquences de la chute du warm-up où nous avons manqué d’informations. Les changements effectués dans le box pour la course et ensuite sur la grille de départ sont allés dans le bon sens mais pas suffisamment pour contrer Dominique Aegerter au freinage.

Quelle va être votre tactique, à Tom, à toi et à l’équipe, pour les 5 derniers Grands Prix ?

« A 5 courses de la fin de championnat c’est difficile d’avoir une tactique car il reste 125 points en jeux. Tout d’abord terminer les 5 courses restantes, Franco Morbidelli mène le championnat depuis le début de la saison, il est évident que nous devons gagner des courses pour pouvoir le contrer et essayer de lui mettre la pression et le devancer, bien que Tom a déjà fait 10 podiums en 13 courses il faut reconnaitre qu’il nous manque souvent un petit quelque chose pour aller chercher Franco qui lui a fait 8 podiums dont 7 victoires, donc il faut continuer à travailler pour être plus performant. »

Photos © CarXpert Interwetten

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