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Le week-end dernier a été riche en émotion sous la pluie nippone. Johann Zarco nous y a fait vivre de grands moments, tout comme Andrea Dovizioso et Marc Marquez. Revenons sur ces trois jours hors normes avec Laurent, l’ami et le conseiller de Johann.

Johann a réalisé une superbe pole position à Motegi, puis effectué 19 des 24 tours du GP à la quatrième place, pour terminer finalement huitième, mais premier pilote Yamaha. Quel est ton bilan de ce Grand Prix du Japon ?

« Pour la première année, ça a été très positif. Ça veut dire que Johann a le potentiel pour se battre devant et qu’il grandit de mieux en mieux à chaque Grand Prix. Le fait qu’il ait fini huitième n’est pas inquiétant. Ce qui est important c’est que le pilote grandisse, donc ça n’a été que du positif.  

« Il faut patienter, et dans un certain temps tout sera mis bout à bout. Il y aura alors la pole, les tours en tête et encore des podiums. L’apprentissage se fait dans le bon sens. Ça faisait longtemps qu’un pilote rookie, à peine arrivé, n’avait pas fait de pole positions. C’est rare. Il faut remonter à l’arrivée de Marc Marquez. 

« En plus Johann termine premier pilote Yamaha, et ça c’est encore un plus à lui donner. Donc tout va bien. La seule chose est qu’il faut patienter.

Réaliser une pole position en MotoGP pour un rookie est exceptionnel. C’était la deuxième cette année pour Johann après Assen. Quelle est l’importance d’une telle pole position en MotoGP dans la carrière d’un pilote ?

« C’est super, même très bien. Mais une pole position en Moto2 c’est bien aussi. Et en Moto3. Tout le monde s’extasie en parlant de MotoGP, mais si tu es capable de faire des pole positions en Moto3 et en Moto2, tu es capable d’en faire aussi en MotoGP. Après, c’est un investissement au niveau du pilote, qui doit apprendre la vitesse.  

« Une pole position est un aboutissement. Si tu l’obtiens, c’est que tu as fait le nécessaire parce que pour obtenir une pole il faut pousser au maximum. Il faut être assez malin pour mettre tous les atouts de son côté.  

« Réussir une pole est une étape dans l’ascension de la grande échelle. Ça veut dire que tu as déjà monté six marches de l’échelle et qu’il t’en reste encore six ou sept pour gagner des courses. Il faut continuer à travailler. Toujours travailler. Il faut prendre Marquez comme exemple car c’est lui le meilleur en ce moment. Pour rattraper toutes les années qu’il a en MotoGP, c’est du travail.

Quelles sont les conséquences pour Johann de la maladie et de l’indisponibilité de son coéquipier Jonas Folger, puisqu’il est désormais seul pour essayer les différentes solutions techniques sur la M1 de Tech 3 ?

« Ça fait surtout mal pour Jonas. C’est malheureux qu’il ne soit pas là. Il n’a pas eu de chance depuis quelques temps, il faut le reconnaître. C’est un très bon pilote comme il l’a montré au Sachsenring en se bagarrant avec Marquez pour la victoire. C’est malheureux pour lui. 

« On est une bonne équipe et Yamaha soutient bien Tech 3. Jonas et Johann ont des pilotages différents, donc son absence n’est pas pénalisante. La seule chose, c’est de la peine envers lui parce qu’il n’est pas chanceux, le pauvre. On est peinés qu’il ne soit pas à côté de nous.

La bataille entre Andrea Dovizioso et Marc Marquez a été extraordinaire d’intensité. Comment l’as-tu vécue ?

« C’est un bel exemple. Marquez est un garçon doué. Dovizioso serait plutôt un travailleur dans le style de Johann, et à force de travail il est arrivé à faire de bons résultats, à faire gagner la Ducati. Ça prouve qu’avec Johann on a encore du travail, pour s’entraîner et pour comprendre certaines choses. Je pense que Johann ne va pas lâcher le morceau et qu’il va parvenir à faire de belles choses.

A la suite de l’incident entre Zarco et Lorenzo, il semble que Jorge ait beaucoup réagi pour une simple touchette du coude. Qu’en penses-tu ?

« Jorge Lorenzo en ce moment a déjà vu son coéquipier gagner. Dimanche il n’a pas eu le rythme et cette action a eu lieu, qu’il a mal prise. C’est humain. Après la course il en avait après Johann… Je ne sais pas quoi dire, ça me fait de la peine. Qu’un grand champion comme lui ait de telles réactions, ça me fait un peu de peine. 

« C’est la course moto. En Moto3, en Moto2 il y a de belles bagarres, et la MotoGP maintenant devient un peu comme ces catégories. Il peut arriver qu’on se bouscule un peu. Mais c’est dommage de mal le prendre, surtout venant d’une personne qui est un champion. Johann a fait son job et je pense qu’il n’a rien à se reprocher. »

 

 

Photos © Tech 3 et Dorna TV

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