pub

La conférence de presse tenue à l’issue du Grand Prix de France au Mans a réuni Marc Márquez, Andrea Dovizioso et Danilo Petrucci.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Marc Márquez, sans la moindre interprétation journalistique.


Marc Márquez : « bien sûr, je suis très heureux ! Je suis très heureux car nous avions bien sûr fait une bonne course l’année dernière mais il faisait bien plus chaud que cette année. Et normalement, quand les températures sont basses, nous souffrons. C’est la première fois que je fais la course avec un pneu tendre à l’avant, mais cette année, c’est la première fois que j’ai pu piloter de 2 ou 3 façons différentes. Je peux faire un chrono de plusieurs façons différentes de celles de l’année dernière, et c’est le plus important. Je peux donc utiliser différents pneus avec différents styles de pilotage ».
« Aujourd’hui, il y a eu de belles bagarres au début avec toutes les Ducati, Petrux et Miller, mais mon objectif était d’essayer de mener la course car je savais que je me sentais très bien, même durant le tour de chauffe ».
Aujourd’hui, durant le warmup, nous avons un peu souffert, mais quand je suis sorti, j’ai eu le feeling comme parfois. Je me suis dit  » OK, la vitesse sera au rendez-vous ».
« Donc oui, heureux, et bien sûr encore plus heureux car mon frère a gagné, et je me suis donc dit que je devais faire pareil car ce serait une belle journée pour la famille ».

Durant la course, il semble que la bataille se soit finalement limitée à celle pour la 2e place…

« Oui, j’ai piloté d’une très belle manière. Je veux dire, j’étais très coulé, et il y a seulement eu deux moments avec Danilo et Miller, mais à part cela, j’ai juste essayé de comprendre les pneus et de comprendre la moto. Quand j’ai essayé d’attaquer en petit 32′, j’ai pu le faire puis je suis repassé en 32′ moyen et haut. Je me suis senti le plus fort dans le secteur 4 car il n’y a pas de freinage et j’ai seulement pris des risques dans les virages, pas au freinage car c’est là où c’est le plus dangereux ».

Une motivation supplémentaire vous a donc été apportée par la nouvelle victoire de votre frère, après celle remportée à Motegi 2017. Il semble que cela vient pour lui…

« Oui, bien sûr, cela a été un moment difficile pour Álex car ce n’est jamais facile d’être « le frère de » ou « le fils de ». Vous avez alors toujours une pression supplémentaire. Mais il a toujours été très motivé et il a toujours cru en lui car il était rapide. Mais un jour il se passait quelque chose et un autre jour il n’avait pas le rythme. Mais oui, après une année et demie, il a renoué avec la victoire et c’est important. C’est important, car il pilote d’une très bonne manière cette année et il doit donc continuer comme ça. Bien sûr, ce n’est qu’une course et cela ne change pas grand-chose, mais vous avez parfois parfois besoin de ce supplément de confiance pour changer votre mentalité ».

Vous dîtes que vous êtes heureux parce que vous avez changé votre style de pilotage pour vous adapter au pneu tendre avant. Pensez-vous que ce changement de style peut également vous aider sur d’autres circuits avec d’autres pneus ?

« Oui, maintenant je commence à me sentir très bien dans les entrées de virage, et c’est le plus important. Il reste encore quelques petits détails à améliorer dans ce domaine, mais la raison pour laquelle nous pouvons utiliser 2 ou 3 différents styles de pilotage, c’est que nous avons davantage de moteur. Et quand vous avez plus de moteur, alors je comprends la façon dont pilotaient Dovi et Jorge l’année dernière. Je veux dire que vous pouvez essayer de gérer de différentes façons, et je peux piloter comme l’année dernière ou d’une manière différente, et cela m’apporte la confiance pour être très régulier. C’est la plus grande différence ».

Juste après la course, votre petite amie a publié une image sur Instagram avec votre numéro et un cœur. Le saviez-vous et est-ce une bonne façon de fêter votre victoire ?

« (Rires) non, je ne le sais pas, bien sûr c’est une belle journée pour la famille car j’ai gagné et mon frère a gagné. Alors bien sûr, tout le monde est très heureux, en particulier mon père, ma famille et les gens qui m’entourent. C’est la chose la plus importante. Il est maintenant temps de s’amuser car quand nous commettons des erreurs, nous sommes les premiers à être inquiets et essayer d’analyser. Mais maintenant, c’est l’heure de s’amuser et nous commencerons à travailler pour le Mugello demain car c’est un circuit délicat ».

En résumé, vous dîtes que vous et plus de moteur et que vous pilotez donc davantage comme les pilotes Ducati…

« Oui, c’est ce que j’ai dit. L’année dernière, nous perdions beaucoup dans certains domaines et, cette année, nous avons compensé dans certains domaines. Bien sûr, il reste des points faibles et des points forts. L’une des différences avec Ducati était le moteur et nous avons un meilleur moteur cette année, donc cela me donne la confiance pour piloter d’une façon différente et de chercher le chrono d’une façon différente. C’est parfois avec la façon de piloter : l’année dernière, j’étais très fort en qualification et peut-être que maintenant je suis un peu moins fort en qualification mais plus fort en rythme de course ».

Votre début de saison est presque parfait avec 4 podiums en 5 courses. Mais n’est-ce pas frustrant de voir que Dovizioso n’est qu’à quelques points de vous ?

« Non, ce n’est pas frustrant car j’ai eu un résultat blanc. Et vous savez, un 0 avec seulement 5 courses, c’est quelque chose que vous payez. Nous avons fait un 0 sur une piste où nous ne nous y attendions pas. C’est l’une des années où je me sens le plus fort sur la moto et j’ai commis une erreur là où je ne m’y attendais pas. Cela veut donc dire que nous devons être concentrés dans toutes les situations et sur tous les circuits ».
« Et oui, Dovi a fait un super travail. Je l’ai déjà dit hier : si vous regardez les autres adversaires, ils sont (en haut) en FP1 et (en bas) en FP2. Mais Dovi est toujours dans le top 5 ! Toujours dans le top 5, et c’est la façon de pouvoir se battre pour le championnat. Mais nous sommes aussi là. Dovi a déjà été un rude adversaire lors des 2 dernières années et il sera un rude adversaire encore cette année ».

Vous possédez maintenant plus de vitesse de passage en virage…

« Oui. Par exemple aujourd’hui, j’ai utilisé le pneu avant tendre et cela implique que vous ne pouvez pas surchauffer l’avant. Mais c’est un peu comme ça que Ducati et Yamaha utilisent le tendre, et nous ne pouvions pas le faire avant. Maintenant, nous en sommes capables car nous utilisons le même pneu et la moto tourne mieux. L’année dernière, nous essayions seulement le faire le chrono avec les freinages, alors que cette année nous perdons peut-être un petit peu dans les freinages mais nous gagnons dans d’autres domaines. Et c’est la façon de faire car les freinages impliquent toujours des risques, et les risques font qu’il est difficile d’être toujours régulier. Maintenant, nous pouvons jouer différemment durant les freinages et trouver les chronos dans d’autres domaines ».

La 2e Honda se classe 9e avec Cal Crutchlow et il y a des Ducati, des Yamaha et même une KTM entre lui et vous. Comment analysez-vous ce résultat ?

« (Temps de réflexion) je ne me soucie pas des autres pilotes Honda ou de mon coéquipier. Je me soucie seulement de la place et mon objectif est d’essayer d’être à la meilleure position. Et je sais que mon groupe, à l’intérieur de l’équipe Repsol Honda, travaille d’une très bonne façon, que le HRC me donne tout ce dont j’ai besoin, et nous progressons pas à pas. Bien sûr, nous pouvons toujours avoir une meilleure moto mais c’est la course et il est important de comprendre que vous aurez parfois des points positifs et parfois des points négatifs. Mais quand vous voyez que tout le monde donne ses 100 % et que vous pilotez bien la moto, je ne peux pas répondre à cette question car je ne sais pas ce qui se passe avec les autres Honda. Mais je sais que je me sens très bien dans mon box ».

Roger Federer a déclaré qu’il se sentait parfois invincible à certains moments de sa carrière. Éprouvez-vous également ce sentiment ?

« Oui ! Je me sentais invincible en 2014… et en 2015, « Boum ! » (Rires). J’ai chuté beaucoup de fois car j’étais arrivé en MotoGP en 2013, et en 2014 j’avais gagné 13 courses d’affilée et je disais que j’allais gagner à nouveau le titre en 2015. Vous vous sentez très bien mais revenez alors à des choses plus normales. Nous sommes humains, nous commettons des erreurs, nous devons apprendre de celles-ci, mais nous sommes en MotoGP et tout le monde est très rapide, donc si vous voulez être le meilleur, vous devez être précis sur tous les points ».

Comment surchauffez-vous parfois le pneu avant ?

« Si vous freinez tard et que vous arrivez avec trop de vitesse, vous le surchauffez. Et si vous suivez un autre pilote, vous le surchauffez. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, j’ai essayé de mener la course dès le début. Par exemple, je ne me souviens pas à quelle course, mais j’ai parfois utilisé le pneu avant dur alors qu’il faisait trop froid et je suis alors resté derrière un pilote avant d’attaquer vers la fin pour avoir plus de température dans le pneu avant et qu’il fonctionne mieux. Avec le tendre, je savais que ce serait difficile pour moi si je restais derrière quelqu’un et c’est pour cette raison que j’ai attaqué, pour essayer d’attraper de l’air frais. Et bien sûr, piloter d’une façon coulée et essayer de ne pas surchauffer le pneu avant et de doubler quelques pilotes ».

Classement du Grand Prix de France MotoGP 2019 au Mans :

Crédit classement : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : Repsol Honda Team