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Pecco Bagnaia

En donnant cette image effrayante d’une chute dans le paquet du MotoGP, Pecco Bagnaia sait qu’il suggère les drames survenus en Moto3 à Jason Dupasquier et Hugo Millan, comme celui vécu avec Dean Berta Viñales la semaine dernière en SuperSport300. L’officiel Ducati appuie donc où ça fait mal en parlant de sécurité sur un tracé d’Austin dégradé, au point d’être, donc, dangereux. Une opinion que ne partage pas tout à fait son propre équipier Jack Miller tandis que l’Italien ne va pas jusqu’à remettre en causer la course. Car il y a tout de même 48 points à rattraper sur Fabio Quartararo au championnat en quatre courses, celle du Grand Prix des Amériques comprise…

Pecco Bagnaia est partagé dans ce meeting à Austin qui va ouvrir sa seconde journée sur fond de crise. Une tension née de l’état de la piste texane qui fait l’unanimité contre elle en raison de ses bosses qui la fait passer pour un terrain de cross bitumé. Pratiquement tous les pilotes sont d’accord : Austin est une véritable c

atastrophe. Sur cette piste, les pilotes semblent plus chercher le moyen à rester sur leur moto dans certain secteur que chasser le chrono.

« C’est l’un des circuits les plus dangereux sur lesquels j’ai couru » dit Pecco Bagnaia. « Nous avons tous le même avis, mais nous sommes ici pour courir et nous le ferons. Il sera intéressant d’aller à la Commission de Sécurité, car nous sommes tous en colère : généralement quand le nouvel asphalte est mis en place, les conditions s’améliorent, ici elles se sont détériorées. Nous devons comprendre pourquoi ils ont fait ce qu’ils ont fait ».

Concrètement, voilà ce que cela donne derrière un guidon : « vous ne pouvez pas vous détendre, sinon vous tombez et ce sera difficile en course d’être simplement sur la piste, car la moto fait des choses auxquelles vous ne vous attendez pas. Il suffit de regarder la chronologie des pilotes : d’un tour à l’autre il y a une seconde différence, être constant c’est compliqué ».

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Red Bull Grand Prix of The Americas

Pecco Bagnaia : « pour Quartararo, qui a 48 points d’avance, c’est facile de dire qu’il faut arrêter »

De fait se pose la question de courir ce Grand Prix des Amériques. Pour son coéquipier Miller, le sujet n’est pas d’actualité car il n‘a pas fait tout ce chemin pour ne pas faire la compétition. Mais il trouve aussi le tracé moins dangereux, bien que tout autant compliqué, que son compagnon d’écurie. Alors ? Alors Bagnaia se rappelle aussi qu’il y a un championnat en jeu… « Pour Quartararo, qui a 48 points d’avance, c’est facile de dire qu’il faut arrêter, pour moi c’est plus difficile. Le problème c’est que sur cette piste quand on tombe il y a un risque de rester sur la piste, c’est dangereux. S’il n’est pas possible de refaire complètement le circuit, alors il vaudrait mieux ne pas y revenir. La situation est vraiment étrange : sur le mouillé, l’ancien asphalte sèche avant le nouveau mais n’a aucune adhérence ».

Il ajoute : « il faut bien tenir la moto pour l’empêcher de bouger, c’est dur. Au virage 10, elle a tellement sauté que j’ai fermé l’avant. Comme je l’ai dit, si vous tombez à ce moment-là, vous restez au milieu de la piste et dans la course, avec 20 motos qui vous suivent, ce n’est pas facile de s’en sortir, je ne veux même pas penser à ce qui pourrait arriver. Venir courir aux États-Unis est fascinant, mais c’est devenu le circuit le plus dangereux. Nous parlerons en commission de sécurité et nous comprendrons ce qu’il faut faire ».

Il termine, révélant encore un peu plus son tiraillement : « la piste est en pire état qu’à Silverstone il y a 3 ans. Je me bats pour le titre, si je ne courais pas, je le perdrais, mais d’un autre côté, on ne se sent pas en sécurité en roulant comme ça, c’est facile de faire des erreurs. Vous ne pouvez pas pousser à la limite parce que vous dépassez toujours la limite. Pour les Moto3, qui sont légères, ce n’est pas un gros problème, mais pour les Moto2, qui n’ont pas de commandes électroniques, la situation est critique. En commission de sécurité j’aurai mon mot à dire, en théorie on n’est pas obligé de courir, mais il suffit que deux ou trois pilotes décident de le faire et après il faudra tous le faire ». Cela nous promet des discussions animées, surtout que Jack Miller a déjà signalé qu’il courrait.

Francesco Bagnaia, Ducati Lenovo Team, Red Bull Grand Prix of The Americas

MotoGP Austin J1 : chonos

Crédit classement motogp.com

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