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Bienvenue au pays des cow-boys : 22 pilotes, avec 300 chevaux chacun, vont s’affronter dans le rodéo américain. Pour la 11e fois, le MotoGP se met en selle au Texas !

La dernière fois que Jorge Martin (Prima Pramac Racing) avait mené le championnat du monde (après le Sprint du Qatar), cela n’avait duré que 24 heures, mais cette fois le chasseur de l’an passé est bel et bien dans la situation du chassé depuis la fin du Grand Prix du Portugal, et cela au moins jusqu’à dimanche, puisque l’avance de l’Espagnol ne pourra pas être rattrapée lors du seul Tissot Sprint du Red Bull Grand Prix of the Americas.

18 points d’avance n’impliquent pas qu’il pourra se détendre dans ce rodéo sur les montées et les descentes du COTA, Circuit Of The Americas, mais cela signifie qu’il a maintenant quelques cartes en main alors que le paddock se dirige vers les États-Unis pour la 3e manche de la saison, aussi teintée de la bannière étoilée que les nouveaux propriétaires du Continental Circus moderne…

LES CHASSEURS

Le plus proche de Jorge Martin est Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing), dont la saison s’est déroulée jusqu’à présent aux avant-postes, à l’exception d’un abandon lors du Sprint au Portugal. Il sera le premier à vouloir réduire l’écart et à chercher à remonter sur le podium, au minimum.

Il y a ensuite Enea Bastianini (Ducati Lenovo Team)., l’un des trois seuls pilotes du plateau à avoir gagné au COTA. La « Bête » voudra revenir en force et montrer que le Qatar n’était qu’un accident de parcours. De son côté, Pedro Acosta (Red Bull GASGAS Tech3) arrive tout juste auréolé de son premier podium en catégorie reine et surfe encore sur une vague d’enthousiasme tout à fait méritée. Pourra-t-il continuer sur sa lancée au COTA et terminer à nouveau en tête des RC16 ? En tout cas, Brad Binder, jusque là irréprochable dans son rôle de fer de lance chez KTM, est prévenu du danger interne…

PECCO vs MARQUEZ : 0-0

Il y avait déjà beaucoup à dire sur la lutte juste derrière les trois premiers au Portugal, même avant « ce » moment. Le champion en titre Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) n’a pas retrouvé le pas en avant qu’il avait franchi au Qatar, ce qui est déjà intéressant en soi. Puis vint l’attaque de Marc Marquez (Gresini Racing MotoGP™)…

Du point de vue de Bagnaia, battre Marc Marquez de la manière dont il a tenté de le faire le dernier dimanche était exactement ce qu’il devait faire pour remporter ce premier combat. Cela avait magnifiquement marché à Aragon en 2021, alors on ne change pas une stratégie gagnante…

Du point de vue de Marquez, les références étaient à plus court terme : pourquoi changer ce qui avait fonctionné comme un rêve le samedi précédent ? Certes, il s’agissait d’un pilote différent, avec un cahier des charges légèrement différent, mais il est tout aussi compréhensible de s’attendre à un résultat identique ou similaire lorsque l’on fait la même manœuvre, assez propre et pas dans le dernier tour.

Mais cette fois, il y a eu une réponse, et les deux trajectoires se sont croisées, avec les conséquences que l’on connaît…

LA REVANCHE : UN PLAT QUI SE MANGE FROID AU COTA ?

Incident de course ont jugé avec raison les commissaires FIM MotoGP™, mais Bagnaia et Marquez restent assurément avec un goût d’inachevé en bouche, pour ne pas dire de revanche, et le prochain affrontement en course au Texas sera intéressant à suivre pour les spectateurs, beaucoup plus angoissant pour Luigi Dall’Igna qui a laissé le loup rentrer dans la bergerie…

Détenteur de statistiques époustouflantes sur ce tracé, Marc Marquez y a établi des records en 2013 en tant que plus jeune pilote à partir en pole et à gagner dans la catégorie reine, prenant les deux à Freddie Spencer. Il s’est ensuite qualifié en pole chaque année jusqu’en 2019 et a gagné à chaque fois, sauf en 2019 où il a chuté au virage 12 après avoir mené les huit premiers tours, la seule fois cette année-là où il n’a pas réussi à terminer premier ou deuxième. En 2021, il remporte sa septième victoire sur le circuit après s’être qualifié troisième, sa première première ligne depuis le GP d’Espagne 2020, avant sa blessure au bras. Il a manqué le GP des Amériques 2023, après s’être cassé la main droite à la suite d’une collision lors de la course d’ouverture au Portugal. Sa moyenne de points à COTA est de 20,5 points par GP, puisqu’il y a couru 9 fois avec un seul abandon et une 6e place comme plus mauvais résultat. Bref, le patron !

UN VERRE APRILIA À MOITIÉ PLEIN

Qu’en est-il de l’autre drame au Portugal ? Maverick Viñales (Aprilia Racing) a remporté le Tissot Sprint avec brio samedi en ne laissant aucune chance à Martin. Il était également assez proche à la sortie du dernier virage de l’avant-dernier tour du dimanche pour pouvoir encore espérer faire le doublé. Mais ce ne fut pas le cas, car un problème de boîte de vitesses en fin de course lui a ôté cette chance et ces 20 points qui lui auraient permis de se classer troisième au classement général. COTA peut-il apporter une certaine rédemption, moins pour l’homme que pour la RS-GP de Noale ? Son coéquipier Aleix Espargaro, quant à lui, en voudra plus après un week-end difficile au Portugal, à la recherche d’un peu plus de rythme, et Austin serait un bon endroit pour le trouver après un palmarès assez difficile sur ce circuit pour le n°41.

Chez Trackhouse Racing, Miguel Oliveira et Raul Fernandez seront tous deux à la recherche d’un meilleur rythme sur la piste, avec les projecteurs braqués sur eux, puisque la nouvelle équipe américaine se prépare à courir pour la première fois sur son sol. Leurs motos seront exposées dans le centre-ville d’Austin, l’équipe sœur en NASCAR fera un tour de démonstration, les drapeaux flotteront et les fans seront impatients de voir de près cette livrée étoilée.

EN PROGRÈS

Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing) a connu un dimanche plutôt réussi qu’il peut utiliser comme un tremplin pour essayer de se mêler à la lutte pour le podium, et Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) a également arraché un résultat solide en Algarve, alors que Yamaha cherche toujours à progresser davantage. Ils ont confirmé qu’ils continueront à le faire avec « El Diablo » puisque le Français a été annoncé pour deux saisons supplémentaires. Le meilleur choix possible pour la firme d’Iwata qui n’est par ailleurs pas assurée de décrocher un team satellite l’an prochain…

Marco Bezzecchi (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) a également montré des signes positifs au Portugal, puisque le numéro 72 a pris la sixième place dimanche après une première manche très difficile. Ce n’est pas la victoire, mais c’est un pas vers elle, sur un terrain plus familier.

Joan Mir (Repsol Honda Team) peut également se targuer de quelques points positifs au Portugal, le Champion 2020 prenant la 12ème place mais avec une bonne longueur d’avance sur les autres Honda, emmenées par Takaaki Nakagami (Idemitsu Honda LCR). Il s’agit d’un projet de groupe visiblement long et difficile pour faire progresser l’usine japonaise, mais la lutte pour la suprématie au sein de l’équipe a eu un vainqueur très clair lors de la dernière sortie. De plus, Mir n’avait que Quartararo devant lui parmi les machines ayant le plus de concessions dans le cadre du nouveau système.

Augusto Fernandez (Red Bull GASGAS Tech3) a fait un pas en avant lors de la dernière course, manquant de peu le top 10 derrière Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team).

DOIVENT MIEUX FAIRE

« Diggia » est l’un des pilotes qui espère retrouver rapidement sa vitesse et sa forme du Qatar, déjà montrées lors de la seconde moitié de l’année 2023, après une passe un peu plus terne au Portugal…

Alex Rins voudra maintenir le cap sur la distance de course dans les week-ends à venir, mais celui-ci en particulier sera très intéressant après que le numéro 42 ait gagné dans un style impressionnant à Austin la saison dernière. Ce n’était d’ailleurs que son troisième week-end au guidon de la Honda. Maintenant, c’est son troisième week-end sur la Yamaha, et sa vitesse au COTA dans toutes les catégories a été prouvée à de nombreuses occasions, ainsi que sur deux machines différentes de la catégorie reine.

Johann Zarco (Castrol Honda LCR) a battu Mir au Qatar, bien qu’il soit très novice sur la moto et qu’il ait pour l’instant l’avantage sur son collègue Luca Marini (Repsol Honda Team), qui débute également sur la Honda, mais 1 point ramené du Portugal après 4 au Qatar ne sont pas de nature à réjouir ses fans…

Franco Morbidelli (Prima Pramac Racing), quant à lui, a peut-être chuté tôt le dimanche dernier, mais étant donné qu’il a manqué toute la pré-saison en raison de la chute à l’entraînement qu’il a subie au même endroit, sa vitesse elle-même était assez remarquable en Algarve. Pourra-t-il franchir une nouvelle étape à Austin ? Il le faut…

Luca Marini espère que le Texas où il a décroché son premier podium en catégorie reine, grâce à sa forme et à ses souvenirs, sera un tournant dans son adaptation difficile à une nouvelle machine.

Alex Marquez (Gresini Racing MotoGP™) a connu un week-end quelque peu désorganisé au Portugal, 13e du Sprint et chutant tôt le dimanche. Compte tenu de ses succès la saison dernière et d’une ouverture solide au Qatar, pourra-t-il se concentrer sur l’objectif d’un retour rapide à Austin au Texas? Nous sommes sur le point de le découvrir…

Enfin, Raul Fernandez (Trackhouse Racing) appartient au club peu enviable des trois pilotes n’ayant toujours marqué aucun point.

 

Côté circuit, le revêtement a été partiellement refait et resurfacé en 2022, puis à nouveau cette année. Traditionnellement bosselé du fait du sol très meuble de la région d’Austin, le week-end s’annonce éprouvant physiquement pour les pilotes et compliqué pour les techniciens qui devront trouver le meilleur compromis entre le long et rapide enchaînement des virages 2 à 10, les virages serrés 1, 11, 12 et 20, et la longue ligne droite de 1 200 mètres où les pilotes atteignent des vitesses supérieures à 350 Km/h. Jorge Martin y a établi la référence en 2’02.039 en 2022, puis Francesco Bagnaia en 2’01.892 l’an passé.

Ce circuit du sud des Etats-Unis comporte également quelques spécificités, à commencer par le manque de grip de l’asphalte. Il y a également le côté bosselé de la piste à prendre en considération, cette dernière ayant été construite sur un sol sur lequel se forment des aspérités au fil du temps. Les services techniques du circuit connaissent ce phénomène et mènent ponctuellement des opérations de rabotage. Mais si la surface du goudron devient alors un peu plus plate elle est aussi plus striée, ce qui génère des changements d’adhérence lorsque les pilotes passent sur ces zones modifiées. Les sections qui ont été resurfacées sont le virage 2, la partie entre les virages 9 et 11, le virage 12 et la section entre les virages 16 et 19.

 

Côté météo, rien à dire, les débats auront lieu sur piste sèche.

Au moment où les 22 pilotes se préparent sous le soleil texan pour cette séance FP1 de 45 minutes avec un vent de face dans la ligne droite, profitons de ces quelques instants de direct grâce au site officiel MotoGP.com :

Voici le tableau qui résume les faits connus jusque-là.

MotoGP™ Austin

2023

2024

FP1 2’03.250 Luca Marini (Voir ici) 2’03.294 Maverick Vinales (Voir ici)
Practice 2’02.178 Jorge Martin (Voir ici) (Voir ici)
FP2 2’03.295 Francesco Bagnaia (Voir ici) (Voir ici)
Q1 2’02.387 Johann Zarco (Voir ici) (Voir ici)
Q2 2’01.892 Francesco Bagnaia (Voir ici) (Voir ici)
Sprint Bagnaia , Rins, Martin (Voir ici) (Voir ici)
Warm Up 2’03.998 Francesco Bagnaia (Voir ici) (Voir ici)
Course Rins, Marini, Quartararo (Voir ici) (Voir ici)
Record 2’01.892 Francesco Bagnaia (Voir ici)

À l’extinction des feux rouges… Marc Márquez ne laisse à personne le soin de s’élancer le premier, Fabio Quartararo restant fidèle à sa stratégie de prendre la piste le dernier.

À l’issue du premier tour lancé, c’est le Batman Maverick Vinales qui impose une première référence en 2’07.601 devant Pedro Acosta et Fabio Quartararo.

Le pilote Tech3 prend ensuite la tête des opérations en 2’06.247 avant de rendre le relais à l’officiel Aprilia en 2’05.898.

On est encore loin des références du circuit et nombreux sont les pilotes qui allument leurs secteurs en rouge dans le troisième tour lancé, à commencer par Jorge Martin puis de nouveau Maverick Vinales en 2’04.872.

Fabio Quartararo se fait une petite chaleur dans le virage #10 pendant que « Top Gun » affiche 2’04.575 en haut du tableau et Jack Miller bondit de la 15e à la deuxième position provisoire.

Après cette première salve, la hiérarchie est composée de Maverick Vinales, Jack Miller, Brad Binder, Fabio Di Giannantonio, Franco Morbidelli, Enea Bastianini, Francesco Bagnaia, Marco Bezzecchi, Jorge Martin, Raoul, Fabio Quartararo, Pedro Acosta, Augusto Fernandez, Alex Márquez, Takaaki Nakagami, Miguel Oliveira, Joan Mir, Aleix Espargaro, Luca Marini, Johann Zarco, Alex Rins et Marc Márquez.

A la reprise, Alex Márquez part à la faute sans gravité et peut même reprendre le guidon de sa machine immédiatement, alors que Fabio Quartararo passe de la 12e à la 8e place.

À la mi-séance, Marc Márquez, remonté à la 15e position, porte une première attaque et réalise le meilleur temps en 2’04.499.

Les réactions ne se font pas attendre, Maverick Vinales, Marco Bezzecchi et Jorge Martin allumant immédiatement les secteurs en rouge, les trois hommes parvenant à améliorer la référence du shérif du lieu. On retrouve donc Jorge Martin en 2’04.297 en tête du classement.

À 12 minutes du drapeau à damier, Jack Miller s’impose provisoirement en 2’04.210 avec un pneu arrière médium usé.

Dans la foulée, Augusto Fernandez confirme la bonne tenue du quatrième et se positionne juste devant Brad Binder, en septième position.

Franco Morbidelli se rappelle au bon souvenir de ses fans en plaçant sa Ducati GP24 à la deuxième position, juste devant Raul Fernandez.

Le Rookie Pedro Acosta réalise alors le meilleur chrono de la séance avec des pneus neufs : 2’03.802 !

Le pilote Tech3 poursuit son effort mais c’est Maverick Vinales qui de nouveau, lui donne la réplique à 16/1000.

Le pilote Aprilia n’entend cependant pas en rester là et claque un 2’03.377 à trois minutes de la fin de séance.

Dans l’avant-dernier tour, seuls Pedro Acosta et Jorge Martin semblent en mesure de pouvoir contester la suprématie de la chauve-souris de Noale, mais finalement les deux pilotes doivent se contenter des deux dernières marches du podium virtuel.

In extremis, Enea Bastianini, alors cinquième, tente sa chance, tout comme une nouvelle fois Jorge Martin, mais il était dit que Maverick Viñales, qui améliore encore, allait débuter son week-end de manière beaucoup plus satisfaisante que la fin du dernier tour au Portugal…

Rendez-vous 22 heures pour la Practice pré-qualificative !

Résultats de la FP1 du Grand Prix des Amériques MotoGP 2024, à Austin : 

Crédit classement : motogp.com

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