Ce dimanche 5 juin 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Catalunya-Barcelona au terme du Grand Prix de Catalogne MotoGP au terme duquel il a obtenu un podium inespéré.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann, comme Jorge Martín vous avez évité le chaos dans
le premier virage. Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de ce
qui s’est passé avec Takaaki Nakagami ?
Johann Zarco : « C’était très dur ! Rins a
fait un bon départ et il était sur ma gauche. Je m’attendais à ce
qu’il essaie de freiner tard et qu’il élargisse un peu car il a
l’habitude d’être fort sur ce point. Mais quand j’ai vu Nakagami
qui arrivai trop vite sur les freins, comme Jorge (Martín) l’a dit,
peut-être qu’il allait élargir, mais cela a été encore pire, il a
perdu l’avant. Maintenant, j’ai pu voir sur la vidéo que Pecco
avait chuté parce que la tête de « Taka » avait touché sa roue
arrière. Quand j’ai vu ces trois pilotes out, il était content de
prendre le point de corde du virage 1 et je pense que j’étais
cinquième après cela. Pol Espargaró était devant moi et j’ai pu le
doubler immédiatement au virage 5. A partir de là, j’ai essayé
d’être assez rapide et de rattraper Alex et Jorge Martin. Fabio
s’échappait et il était très rapide. J’étais le seul avec le pneu
arrière dur et je m’attendais à avoir un avantage pendant la
course. Je contrôlais donc le pneu arrière pour ne pas trop patiner
en espérant avoir un avantage, ou alors qu’il reste constant
pendant que les autres se dégradent. Mais cela a été l’opposé car,
à la fin de la course, peut-être cinq tours avant la fin, je ne
pouvais même pas rester proche d’Aleix et de Jorge Martin à
l’accélération. J’étais en train de perdre le podium et je ne
pouvais pas me battre pour ça. J’étais frustré de ne pas avoir la
possibilité de me battre ! Mais P4 été suffisamment bon, un autre
bon résultat, puis la surprise du dernier tour : j’ai également
pensé qu’il avait un problème technique mais quand je l’ai vu lever
les bras, je me suis dit qu’il célébrait et j’ai simplement essayé
de rester concentré et de finir la course. C’est donc un beau
cadeau car cela avait été un bon weekend. J’ai espéré avoir un
avantage grâce aux pneus arrière et je ne l’ai pas eu, mais au
moins un podium est une bonne place. »
Combien de temps avez-vous mis pour vous reconcentrer et
avez-vous craint qu’il vous reprenne le podium ?
« Oui, j’ai vraiment pensé qu’il allait se battre de nouveau,
mais j’ai vu sur la vidéo qu’il avait pris beaucoup de temps pour
réaliser que la course n’était pas terminée. Je peinais énormément
avec le pneu arrière, donc dans le dernier tour j’ai essayé d’être
rapide et de resserrer les trajectoires pour le bloquer, car je ne
savais pas où il était. Quant à la concentration, Jorge Martin m’a
aidé car j’avais un doute pour savoir si la course était terminée
ou pas, et quand j’ai vu Jorge continuer à attaquer, je me suis dit
“même si c’est terminé, je continue à attaquer aussi” (rires).
Peut-être que si j’avais vu aussi Fabio célébrer… (rires).
Peut-être que pendant le freinage j’ai perdu un peu de
concentration, mais dans le virage trois j’étais de retour.
»
Comment savez-vous que la course est terminée
?
« Nous ne regardons pas tout le temps le décompte des tours,
mais nous le voyons, et encore plus quand nous ne sommes pas en
groupe. Nous avons alors le temps de voir combien de tours il
reste. Parfois, quand vous vous battez, vous ne voyez pas le
drapeau à damier, mais normalement vous le voyez. Dans notre cas,
nous savions que c’était le dernier tour et cela a été une très
grosse surprise (de voir Aleix Espargaró saluer la foule un tour
trop tôt). »
Álex Rins est furieux contre les commissaires et la
direction de course, et ne comprend pas pourquoi Takaaki Nakagami
n’a pas été sanctionné. Il demande le remplacement des commissaires
qu’il juge incompétents. Qu’en pensez-vous ?
« Nous en avons parlé à la commission de sécurité. Pour le
Mugello, Rins nous a demandé notre opinion sur l’accident qu’ils
avaient eu ensemble, car il avait chuté au Mugello après un contact
avec Nakagami. Ils voulaient avoir notre opinion sur ce qu’il
s’était passé, et nous étions pratiquement tous d’accord que dans
ce cas Nakagami n’avait pas fait la moindre erreur au Mugello, et
nous étions plutôt d’accord avec les commissaires qui ne l’avaient
pas pénalisé, même si nous étions également d’accord que parfois
Nakagami est plutôt agressif lors des dépassements. Mais jusqu’à
présent il n’avait pas commis d’erreur énorme, alors qu’aujourd’hui
il a complètement perdu toute la crédibilité que nous lui avions
donné en Commission de sécurité. C’est dommage pour lui car
maintenant je pense… je ne sais pas ce qu’ils vont dire, mais il a
avant tout percuté Rins. Donc oui, il a perdu tout son crédit et
c’est dommage pour lui. »
Savez-vous pourquoi votre pneu arrière dur ne vous a pas
procuré un avantage ?
« Je ne sais pas pourquoi le pneu arrière dur n’a pas procuré
l’avantage que je pouvais espérer, donc nous regarderons avec
l’équipe, tout comme a été l’usure du pneu durant la course comparé
avec Jorge. Ce sera une comparaison parfaite car nous avons
globalement été ensemble pendant la course. Je ne peux donc pas
dire pourquoi et c’est pourquoi je suis frustré de ne pas avoir eu
cet avantage, car je comptais beaucoup dessus. »
Concernant ce qui s’est passé au premier virage, cela a
été considéré comme un incident de course. Qu’en pensez-vous
?
« Vraiment, un incident de course, ce n’est pas le bon terme,
car la façon dont il est arrivé au freinage, il a raté le point de
freinage et est arrivé trop vite. C’est dommage qu’ils ne fassent
rien contre lui à la prochaine course, mais encore pire, je pense
qu’il a perdu tout crédit de la part des autres pilotes. Nous avons
été gentils avec lui car nous étions d’accord qu’il n’y avait pas
vraiment quelque chose de chaud contre lui au Mugello, il s’est
raté. Mais ce n’est pas normal qu’ils ne disent rien ici.
»
Avez-vous déjà commis une erreur comme Aleix a fait
aujourd’hui ?
« Non, et j’espère que cela n’arrivera jamais ! Il y a déjà eu
des histoires comme ça, la première dont je me souviens était avec
Julián Simón en 2009 en 125. Mais non, on ne devrait pas, et on ne
devrait pas penser à ça. »
Quand vous suiviez Aleix, vous n’avez pas connu de
problèmes de hausse de pression et de température de votre pneu
avant ?
« Je n’ai jamais été suffisamment près pour vraiment avoir ce
problème avec le pneu avant, car je perdais trop à l’accélération
et le pneu n’avait pas le temps de prendre des températures plus
hautes. Mais nous devons faire attention dans ce genre de course,
et c’est pourquoi je pense que quand Aleix et Jorge Martín été en
mesure de se doubler, ils l’ont fait immédiatement. »
Résultat du Grand Prix de Catalogne MotoGP sur le circuit de Barcelona-Catalunya :
Crédit classement: MotoGP.com
