pub

Dans une récente interview, l’ancien manager Repsol Honda Livio Suppo se souvenait de sa frustration d’avoir vu partir Jack Miller vers la concurrence Ducati, alors que ce sont bien les Japonais du HRC qui l’avaient repéré et fait venir en MotoGP. Sans doute, mais en écho, son homologue et toujours en fonction Francesco Guidotti lui répond que lorsqu’il est arrivé chez Pramac, l’Australien était encore à peine dégrossi. Tout restait à faire sur un pilote qui semblait avoir été livré à lui-même…

L’histoire retiendra dans les faits que si Jack Miller est arrivé en MotoGP, c’est par le truchement de Honda qui lui a fait faire un bond du Moto3 jusqu’à cette catégorie majeure, sans passer par la case Moto2. Certes, mais si, aujourd’hui, le même Australien a un contrat Ducati en poche pour faire partie du team usine, ce n’est pas grâce au HRC. Mais bien le fruit d’un long travail de formation accompli au sein de l’équipe satellite Pramac.

Franceso Guidotti commente ainsi sur Autosport : « sans manquer de respect à personne, mais honnêtement, quand il est arrivé chez nous en 2018, même s’il avait déjà fait trois ans de MotoGP, il semblait en être à sa première ou deuxième année ». Et il ajoute : « là où il était avant, évidemment, ils l’ont laissé se débrouiller tout seul. Il était très jeune et n’avait probablement pas été trop suivi ».

Pramac a donc dû faire le boulot, malgré que Miller soit déjà un vainqueur de Grand Prix en MotoGP : « quand il est venu nous voir, nous avons compris qu’il y avait un peu plus de travail à faire que ce que nous pensions. Mais il était aussi doué pour assimiler rapidement les choses et comprendre ce qui était important. Ce n’était pas une première année facile, il y a eu aussi quelques heurts verbaux assez forts, mais avec le plus grand respect, car nous avons toujours cru en son talent et son potentiel ».

“l’objectif d’une équipe d’usine est différent, il devra encore faire un grand saut”

« Il a compris que ces désaccords avaient pour but de grandir ensemble et non pas de lui faire porter le chapeau. A partir de là, je pense qu’il a aussi un peu compris le système de travail et a travaillé avec son manager Aki Ajo pour améliorer certains aspects dont il avait besoin ». Guidotti est donc précis. Mais il prévient que rien n’est encore acquis. Il faudra que le pilote de 25 ans franchisse encore un pas pour être à la hauteur de son nouveau statut.

« Il a commis quelques erreurs l’an dernier, mais c’était aussi la première année où il était constamment dans les positions qui comptent », a déclaré Guidotti. « C’était une nouvelle situation pour lui et il s’est retrouvé à faire cette petite erreur à plusieurs reprises qui pouvait un peu gâcher le résultat. Vers la fin de la saison, il est devenu très régulier, mais ce ne sera pas suffisant pour l’équipe d’usine. Ces podiums et ces premières lignes sont importants dans une équipe satellite, mais l’objectif dans une équipe d’usine est différent, donc il devra encore faire un grand saut ».

Miller a terminé la campagne 2019 à la huitième place du classement et à seulement 11 points de son homologue de l’usine Petrucci, après avoir marqué quatre podiums et s’être qualifié trois fois sur la première ligne dans les dix dernières courses.

 

Tous les articles sur les Pilotes : Jack Miller

Tous les articles sur les Teams : Alma Pramac