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Comme nous l’avions fait l’année dernière avec bon nombre de francophones du paddock, nous profitons de la pause hivernale pour faire le point sur la saison passée et tenter de nous projeter sur 2021.

Après le très beau succès rencontré par son équipe lors de la dernière course à Portimão, il nous est apparu plus que logique de commencer cette série d’interviews par Hervé Poncharal, qui plus est président de l’IRTA.

Accédez à la première partie ici


Continuons à évoquer l’avenir, au moment où les teams signent à nouveau leur contrat avec Dorna…

Hervé Poncharal : « Les contrats qui lient le promoteur, la Dorna, aux équipes et aux manufacturiers courent sur cinq ans, donc le contrat actuel arrivant à terme fin 2021, il est tout à fait normal que l’on prépare le prochain bail qui va courir de 2022 à 2026. Je peux vous informer que Tech3 vient de signer le contrat qui le liera avec la Dorna pour la période 2022 à 2026. Nous sommes donc engagés avec deux places en MotoGP de 2022 à 2026, comme se sont engagées, d’après mes informations, toutes les équipes existantes. Tech3 sera donc là jusqu’à la fin 2026. »

« On a un contrat avec nos partenaires actuels, KTM mais aussi Red Bull et Elf jusqu’à la fin 2021, donc bien entendu on est en train de discuter avec ces partenaires pour savoir s’ils souhaitent continuer après l’expiration du contrat qui nous lie avec eux. Tout ce que je peux dire, c’est que la discussion première se fait d’abord avec le manufacturier moto. »

« On n’a encore rien signé mais la volonté de Stefan Pierer et de tout le management de KTM, et bien évidemment celle de Tech3, est de continuer ensemble le plus longtemps possible. L’idée, l’envie et le rêve, ce serait qu’on signe pour les cinq années sur lesquelles on s’est déjà engagé avec la Dorna, c’est-à-dire de faire intégralité du prochain bail de 2022 à 2026 avec KTM avec un seul contrat. Ce serait idéal de faire un seul contrat de cinq ans, au lieu de faire un de deux ans puis un de trois ans après. »

« J’ai toujours pensé que le succès venait aussi dans la pérennité des collaborations. Toute l’équipe Tech3 et moi-même sommes très heureux de travailler avec KTM, et je pense que la réciproque est vraie, donc pourquoi pas ? En tout cas, c’est le souhait, et de l’usine et de Tech3 ! »

On a également vu que vous aviez communiqué sur le changement de statut de Guy Coulon qui arrête son rôle de crew chief…

« Aujourd’hui, Tech3 comprend deux personnes, Guy Coulon et votre interlocuteur. Guy aura 66 ans au mois de février prochain. Il est en pleine forme physique et intellectuelle, mais il est impliqué à 200 % dans la compétition moto et sur les circuits depuis l’âge de 15 ans, et je pense que je n’exagère pas.. Il y a deux ans, à la fin de notre bail Yamaha, on avait discuté ensemble et il m’avait dit qu’il souhaitait faire les deux premières saisons avec KTM et Miguel Oliveira, en qui il avait beaucoup confiance, c’est-à-dire faire les saisons 2019 et 2020, puis qu’il aimerait bien prendre un peu de recul, sans quitter Tech3, sans quitter la compétition et sans quitter les Grands Prix. Il ne voulait plus avoir la charge de chef-mécanicien, d’autant qu’à l’époque on était encore dans des championnats à 20 courses, avec des projections à 22 courses. »

« Bon, la Covid-19 a modifié un peu ça temporairement mais c’est vrai que les voyages au long cours où l’on part beaucoup hors Europe avec de gros décalage horaire sont fatigants. Les voyages sont fatigants physiquement et sont fatigants mentalement, on a du mal à dormir, etc., donc je le comprends tout à fait, d’autant que, entre guillemets, mon rôle est beaucoup plus confortable que celui d’un chef-mécanicien. Un chef-mécanicien est présent sur le circuit à partir du mardi pour aider à monter les box, et c’est ensuite un travail permanent qui n’arrête jamais jusqu’au dimanche soir. Le matin, il est dans les box à sept heures pour faire chauffer les motos, et le soir il termine autour de 19 ou 20 heures quand tout se passe bien. Et à peine le Grand Prix est-il finit qu’il est déjà en pré-meeting pour le Grand Prix suivant. C’est vrai que c’est très prenant, intellectuellement, mentalement et physiquement. Usant. »

« C’est pour ça qu’on était encore plus heureux que le bon Dieu et le destin lui aient donné ce magnifique weekend au Portugal ! On sait combien Guy est proche de Miguel, et ça c’est passé comme dans un rêve ! Et le fait que cette collaboration entre Miguel et Guy se termine par une performance aussi forte lui a d’ailleurs fait accepter de monter sur le podium pour recevoir le trophée constructeurs alors qu’il déteste les feux de la rampe (ndlr : Guy Coulon nous a confié par ailleurs que c’était l’unique fois de sa carrière où il était monté sur le podium en un demi-siècle d’activité…). Sa carrière de chef-mécanicien s’est donc terminée comme dans un conte de fée, mais je tiens à dire qu’il est toujours aussi passionné et qu’il va rester encore un long moment impliqué dans la gestion et les activités de la société Tech3. »

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