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Marc Márquez s’est confié à Mundo Deportivo dans une longue interview très personnelle. Indépendance, célébrité, caractère, vacances, saison en cours, 2019… le sextuple champion du monde a abordé de nombreux sujets qui sont évoqués en deux parties. Voici la deuxième.


Bien évidemment, au vu de l’actualité, il est difficile de ne pas demander à Marc Márquez ce qu’il pense de l’arrivée médiatisée de Jorge Lorenzo chez Honda, mais il reste neutre : « Cela ne me dérange pas que l’on en parle beaucoup, car l’équipe m’a toujours tenu au courant. Je n’ai rien décidé mais ils m’ont demandé si cela me posait problème. Je n’ai pas de problèmes car je n’ai pas à avoir peur de quelqu’un et je préfère que l’un de mes plus forts adversaires directs ait les mêmes armes que moi car comme cela il n’y a aucune excuse à avoir. »

Etant le pilote numéro un de l’équipe, il est assez objectif sur le fait de pouvoir perdre cette place aux dépens de Lorenzo : « On peut avoir beaucoup gagné jusqu’à maintenant, si l’année qui vient celui qui arrive gagne tout, c’est lui qui deviendra le pilote numéro un. Lorsque je suis arrivé chez Honda, je faisais part de mes commentaires à l’équipe mais celui qui décidait de la ligne à suivre était Dani Pedrosa. Puis petit à petit tu te sens de plus en plus à l’aise et les choses peuvent s’inverser. »

Interrogé sur les paroles d’Alberto Puig, considérant que cela ne serait pas simple de gérer deux pilotes comme Lorenzo et Márquez dans la même équipe, ce dernier confirme : « C’est normal. Lorsque vous avez deux pilotes qui gagnent dans une même équipe, les deux veulent le faire alors que seul l’un d’eux y parvient. Mais je pense qu’il faisait plutôt référence au fait que nous sommes deux pilotes avec des styles de pilotage différents. L’évolution de la moto pourrait être très différente, mais nous avons montré notre capacité à suivre deux lignes distinctes Nous le faisions déjà, cela ne changera pas parce que Lorenzo arrive. Jusqu’à présent, Pedrosa suivait une voie de développement et moi une autre, mais le commentaire final des deux pilotes doit être très similaire. Nous avons le même moteur, comme tous les pilotes Honda, par contre nos châssis ont leurs propres caractéristiques et c’est là-dessus que l’on peut développer des choses différentes. Cela sera une année pour apprendre d’un autre champion, d’un pilote qui a remporté 5 titres mondiaux et qui peut apporter beaucoup de choses. »

Enfin, concernant le mur qui avait été construit entre les box de Rossi et Lorenzo chez Yamaha, Márquez a indiqué ne pas souhaiter reproduire la même chose : « Je ne le ferai pas. A présent, tout se passe par câble ou par wifi. Les données, qui sont la chose la plus importante et se comparent avec les ordinateurs, étaient les mêmes et ils les comparaient de la même façon, mais le mur était plus psychologique. J’ai appris qu’en-dehors de la piste il y a peu de guerre psychologique et que la meilleure façon est de lutter en piste. »

Concernant sa saison actuelle, le sextuple champion du monde a commencé à changer sa façon de faire comme nous l’avons vu au Grand Prix d’Allemagne. N’ayant jamais cherché à faire un chrono rapide en essai, il est pourtant allé chercher la pole position le samedi. Interrogé à ce sujet, il reconnaît avoir opéré un changement : « Vous devenez plus mature, aussi bien en piste qu’en-dehors. Vous accumulez de l’expérience et cela vous aide beaucoup. Mais c’est surtout que lorsque les choses se passent bien, vous avez confiance, en vous et en l’équipe, et cela vous permet de faire ce que j’ai fait au Sachsenring, c’est-à-dire travailler en sachant qu’au moment de vérité vous serez là, devant, même si vous êtes dixième aux essais. C’est la conséquence d’être leader et que tout se passe bien. J’ai plus d’armes que l’an passé. En 2017 nous avons très mal commencé la saison, j’avais du mal à être dans les 4 ou 5 premiers et j’ai dû beaucoup travailler. Mais cette saison j’ai commencé avec une bonne dynamique et à présent tout se passe bien. Les gens me disent que ma moto marche très bien, mais les Yamaha et les Ducati sont derrière. Il s’agit d’un compromis entre pilote, moto et équipe et il faut trouver le meilleur équilibre possible pour décrocher de bons résultats. »

Pour terminer cette longue interview, Marc Márquez a évoqué avec beaucoup de détermination la seconde partie de la saison qui l’attend : « Je vais affronter la seconde partie de la saison comme si c’était la première. Il faut essayer d’être le plus préparé possible aussi bien physiquement que techniquement. Il reste 10 courses, nous en avons fait seulement 9, donc nous allons les affronter avec la même mentalité et la même intensité. La régularité est la clé de tout championnat. Il faut être rapide, mais aussi régulier. C’est quelque chose à travailler. Il faut essayer d’aller à la limite mais sans la dépasser. Nous avons 46 points d’avance et il faudra s’en servir dans toutes les situations sans les gaspiller. Il faut cependant savoir faire un « reset » mental, comme si cette différence n’existait pas, comme si nous avions zéro point d’avance. L’an dernier il y a eu beaucoup de courses « tout ou rien », mais cette année, mon avance fait que s’il y a une course sous la pluie ou une course où je rencontre certaines difficultés, je sais que le plus important sera de marquer des points. J’ai déjà commis une erreur au Mugello et je n’ai pas su admettre que j’avais un peu de mal durant ce week-end. Il faut travailler là-dessus au maximum afin de ne pas gâcher cette avance et bien s’en servir. »

Retrouvez la première partie de l’interview.

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