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Ce dimanche 24 avril 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autódromo Internacional do Algarve à Portimão au terme du Grand Prix du Portugal.

Après un vendredi difficile, le pilote français faisait preuve depuis samedi matin d’une belle compétitivité, allant même jusqu’à se battre pour la pole position jusqu’à ce que son temps soit annulé, car effectué sous drapeaux jaunes. Il s’est rattrapé en course, en obtenant la 9e victoire de sa carrière en MotoGP et en prenant le commandement du championnat.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Fabio, racontez-nous votre weekend avec des débuts sous la pluie et une course sur le sec…
Fabio Quartararo : « pour être honnête, à part vendredi, je pense que c’était mon meilleur weekend depuis toujours, car j’étais 20e sous la pluie le premier jour, et directement le matin (suivant), on a fini à moins d’un dixième du premier. En FP4, avec des conditions mixte, j’ai pu gérer pour intégrer le top 5 avec le pneu pluie, puis avec le slick en qualification j’ai pu faire de très bons tours, dans ce que j’appellerais les pires conditions pour moi. Et ce matin, je me suis senti très à l’aise au niveau du rythme. J’ai pu gérer pour avoir un très bon rythme mais j’ai été super surpris d’être aussi rapide en course. au troisième tour, j’étais en 1’39.4 et c’était assez étrange pour moi car nous n’avions pas eu beaucoup de temps en piste avec des slicks. Être directement en 39, j’étais impressionné, mais j’étais très heureux d’avoir pu obtenir ce rythme. »

Avec des hauts et des bas cette année, comment gérez-vous la pression par rapport à la saison passée et avez-vous progressé dans votre pilotage ?
« Pour être honnête, à part en Indonésie où nous avions le rythme pour nous battre pour la victoire, le Qatar a été dur car nous avions gagné la saison passée et nous avons terminé neuvième, et à Austin septième alors que l’année dernière nous étions deuxième. Mais je pilotais très bien et je n’avais rien à dire quant à mon pilotage, même si bien sûr vous pouvez toujours progresser. Mais ici, c’est un circuit que j’aime bien. De mon avis, il offre beaucoup d’adhérence et le dernier virage est dans un secteur où je gère pour être très rapide: j’ai été très fort pour rentrer dans le virage 15, et comparé à Joan (Mir) j’étais beaucoup plus rapide dans ce virage. Mais selon moi, je pilote comme lors des courses précédentes: je n’ai rien fait de nouveau ou d’étrange, donc pour moi c’était naturel. Mais il est vrai qu’aujourd’hui je me suis pas mal impressionné moi-même en faisant presque toute la course en 1’39, et si j’avais eu la pression de quelqu’un derrière, c’est sûr que j’aurais pu faire 1’39 pendant toute la course. »

Cette victoire tient-elle davantage à des améliorations de votre moto ou aux caractéristiques de ce circuit ?
« Globalement, je n’ai jamais dit que la moto ne fonctionnait pas. La moto fonctionne d’une façon où, si ça ne marche pas, vous ne vous battez pas ce genre de position. Il est vrai que nous manquons beaucoup de vitesse de pointe, mais sur ce circuit, je ne me sentais pas en difficulté concernant la vitesse de pointe car je sortais très vite du dernier virage, et en haut de la colline j’essayais de gérer pour ne pas avoir beaucoup de wheelie. J’étais super fort à cet endroit, et je pense que le point clef pour moi a été le dernier secteur. Selon moi, c’était seulement la conséquence du fait qu’on se sentait beaucoup mieux sur cette piste. C’est comme ça et rien n’a vraiment changé. »

C’est la deuxième fois qu’on assiste à un doublé français. Que ressentez-vous ?
« Partager cela avec Johann, c’est particulier, parce que nous sommes seulement deux Français sur la grille et nous avons deux Français sur le podium. Je pense donc que pour les Français, ce sport a beaucoup progressé dans notre pays l’année dernière et c’est assez important car peu de personnes savent à quel point on prend des risques, mais aussi quel plaisir nous avons, et je pense que c’est fantastique à regarder. »

Vous remportez cette victoire le jour de l’élection en France. Allez-vous demander au futur président un bonus pour représenter de cette façon la France ?
« Je ne comprends pas bien cette question. Avant tout, je ne parlerai pas politique (rires). »

Macron ou Le Pen ?
« (doigt sur la bouche et rires) »

Nous avons vu que vous étiez très ému sur le podium. Était-ce parce que cela faisait longtemps que vous n’aviez pas eu de victoires, ou à cause des premiers résultats difficiles cette année ?
« Je dirais les deux car cela fait assez longtemps que je n’avais pas obtenu une victoire, je pense que c’était en juillet ou en août à Silverstone, mais j’ai aussi vécu des moments difficiles cette année. C’était une période courte, seulement quatre courses, mais vous savez, quand vous gagnez le championnat, vous voulez toujours vous battre à nouveau pour le championnat. Pour moi, il était difficile d’accepter que je sois heureux de finir septième à Austin, car j’avais beaucoup progressé en course et mon rythme par rapport à l’année dernière. Nous n’avons pas fait des progrès importants sur la moto et nous savons ce qui se passe, donc bien sûr c’est dur pour moi de voir l’équipe m’applaudir pour une septième place ! Dans mon esprit, une septième place, ce n’est pas bon ! Mais j’étais heureux, et aujourd’hui se battre à nouveau pour la victoire était quelque chose de particulier, quelque chose de vraiment émouvant car j’ai toujours dit que je me battrai de la même façon pour la première place, la cinquième ou la dixième. Aujourd’hui, bien sûr, pour la première, c’était beaucoup plus fun et c’est pourquoi j’ai été ému. »

Le résultat d’aujourd’hui rend-il  votre futur plus facile ?
« Non ! (rires). Je suis en mode Kimi (Räikkönen) ! (rires) »

Les autres pilotes Yamaha ont dit que vous aviez plus d’expérience qu’eux sur cette moto et que vous mieux la comprendre. Pensez-vous que la Yamaha est particulière à régler ?
« J’ai fait le saut en MotoGP sur la Yamaha la même année que Franco (Morbidelli) donc je ne sais pas pourquoi j’ai plus d’expérience que lui sur la moto ! Pour moi, il est très clair que beaucoup de pilotes pensent qu’on manque d’adhérence à l’arrière. Ce n’est pas vrai ! On a pu voir à la sortie du dernier virage que je n’aurais jamais doublé Joan (Mir) si je n’avais pas eu assez de grip. Bien sûr, si vous demandez à tous les pilotes de la grille ce dont ils ont besoin, c’est de l’adhérence arrière car nous allons plus vite (avec). Ce qu’il manque, c’est de la vitesse de pointe, mais notre moto est fantastique. Si je dois dire quelque chose sur ce que je peux améliorer à part la vitesse de pointe, je ne sais pas ! Je ne sais pas, car nous avons beaucoup de capacité à tourner, la stabilité au freinage est bonne… (moue) Donc pour moi la moto fonctionne super bien ! Mais il est vrai que si vous avez une longue ligne droite comme en Argentine et des virages en V, vous êtes perdu, car vous ne pouvez pas avoir de vitesse de passage en virage, vous ne pouvez pas arrondir les trajectoires, vous usez davantage les pneus et c’est pourquoi nous peinons autant. Alors vous pensez que cela vient de l’adhérence arrière mais globalement tout vient de la vitesse de pointe. »

Concernant les autres pilotes Yamaha  qui sont loin derrière vous, cela paraît également provenir du mental. Vous savez ce que vous avez, vous pilotez ce que vous avez, et vous travaillez plus sur vous-même que sur la moto. C’est ça ?
« Pour être honnête, à Austin, avant de commencer la course c’était dur de savoir que vous n’allez pas vous battre pour la victoire, car mon rythme était bon, pas le meilleur mais il était bon. J’ai commencé la course et je me suis dit « bon, quelle que soit la position, je me donnerai à 100 % ». Et c’est ce que j’ai fait. Et j’ai terminé septième. Comme je l’ai dit avant, je ne suis pas super heureux d’une septième place mais j’ai fait de mon mieux, et je sais qu’en 2019 ou 2020 quand je descendais, je touchais le fond. Cette année, et l’année dernière, quand je suis descendu, j’ai toujours essayé de remonter pour finir P7, P8 ou P9, comme si c’était pour un podium. Donc je pense que c’est pour ça que j’ai fait un changement massif l’année dernière à Jerez, quand j’ai eu le syndrome des loges : j’ai fini treizième, mais treizième c’est trois points ! Et au final, 3 points…
C’est comme les trois courses qu’on a faites : neuvième au Qatar, huitième en Argentine, septième à Austin, et nous menons le championnat ! Donc je pense que ce genre de course où vous êtes déçu, à la fin de l’année ça paye. »

Résultats du Grand Prix du Portugal MotoGP sur l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão :

Portugal

Crédit classement : MotoGP.com

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