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Découvrir une nouvelle machine n’est jamais chose facile, surtout dans une catégorie aussi relevée que la MotoGP, et en venant d’une moto aux caractéristiques très différentes. Depuis le début de la saison, la KTM de Johann Zarco est entrée à chaque Grand Prix dans les points, et elle s’est améliorée à chaque épreuve.

Le chemin est long, mais Johann et son équipe progressent dans le bon sens. Examinons le GP d’Austin avec Florian Ferracci, ancien pilote de haut niveau et actuel mécanicien de Zarco.

L’état de la piste et les conditions météo (ayant obligé l’annulation de la troisième séance d’essais libres) vous ont-ils posé des problèmes pour travailler ?

« Ne pas faire la troisième séance d’essais libres est une chance de moins de rentrer parmi les dix premiers. Ensuite ce circuit est extrêmement compliqué pour tout le monde, vu justement l’état de la piste. Une séance en moins, aussi bien pour décider du choix des pneus pour la course que pour faire ce fameux chrono, ce n’est jamais un avantage. Mais ça malheureusement c’est pour tout le monde pareil, on est tous à la même enseigne.

« Pour ce qui est de l’état de la piste, tous les pilotes s’en sont plaints. Après, il y a des motos qui souffrent plus ou moins, des pilotes qui prennent plus le risque de chuter. Il y a eu beaucoup de chutes d’ailleurs ce week-end. Je ne pense pas que ça remette en cause les futurs Grands Prix d’Austin, mais c’est quand même un problème parce que tout le monde en parlait ».

Alors que Pol Espargaró se qualifiait 5e (record pour KTM) en 2’04.472, Miguel Oliveira était 18e en 2’06.147, Johann Zarco 19e en 2’06.824 et Hafizh Syahrin 21e en 2’07.308. Le chrono d’Espargaró était-il encourageant pour la suite ?

« Encourageant, oui, car il prouve que la moto peut le faire. Mais ceci dit, Pol est très fort pour le tour chrono. Il se conditionne pour faire un tour très vite, en prenant des risques, en prenant des roues éventuellement s’il en a l’opportunité. Il est très fort à ce jeu-là et quand ça passe, il arrive à faire de très bons temps.

« Là ça s’est déroulé à merveille il a fait un super tour chrono. Ça prouve que la moto peut le faire, qu’elle est performante sur un tour. Notre problème à l’heure actuelle, c’est d’être performant sur la durée de la course. C’est plus compliqué ».

Pol Espargaró a amélioré son temps de course de 2018 de seize secondes pour terminer à la 8e place cette année. Il a fini 12e au Qatar, 10e en Argentine et 8e aux États-Unis. La moto semble donc assez bonne ?

« C’est sûr que, quand on voit le résultat brut comme ça, la huitième position est une super place pour lui et pour KTM. 16 secondes de moins, c’est une grosse progression par rapport à l’an passé.

« Mais on ne va pas se contenter de ça. Déjà, on n’est pas là pour faire huitième. On est là comme tout le monde, pour gagner ! Ce qui ne nous satisfait pas trop, c’est l’écart par rapport au premier. Il y a 29 secondes pour Pol à l’arrivée, et notre but est de nous rapprocher de plus en plus et de réduire cet écart.

« On a le même souci pour Johann, qui effectue la totalité des essais en pensant uniquement à la course. Pour essayer de faire des tours rapides et réguliers pendant toute la durée de la course. Il se conditionne pour ça, et pour le moment on a encore un peu de mal. On compte sur les prochaines courses en Europe pour s’améliorer.

« Ce qu’il faut savoir, c’est que KTM met vraiment le paquet, est à fond derrière ses pilotes, et tout le monde fait des efforts, sur les circuits comme à l’usine. Tout le monde croit en nos pilotes et les soutient, donc ça va finir par payer. Il faut juste un peu de temps ».

As-tu été surpris par la victoire d’Álex Rins et de sa GSX-RR ?

« A vrai dire, c’est une demi-surprise parce qu’on a vu déjà depuis plusieurs courses que Rins et sa moto avaient beaucoup progressé.

« Évidemment, chez les bookmakers, tout le monde pariait sur Márquez, et moi le premier. Je n’aurais pas pensé que Rins puisse gagner, mais en vérité il est de plus en plus régulièrement aux avant-postes. Il est souvent dans les cinq premiers, et cette course ça a été pour lui. Tout le monde croyait en Rossi pour le cas où Márquez aurait une défaillance, mais ça a été Rins qui a mérité vraiment sa victoire, ainsi que son équipe ».

Comment vois-tu pour KTM en MotoGP les prochaines courses à Jerez et au Mans ?

« Je les espère en progression. C’est sûr que ce sont des circuits où on dispose de beaucoup plus de données. Nos pilotes y font des essais, aussi bien en cours d’année qu’en fin de saison. Nous sommes donc plutôt optimistes pour l’avenir.

« Ce n’est pas quelque chose qui va se faire du jour au lendemain. Le niveau est tellement relevé, les pilotes proches, les motos toutes très bonnes qu’il est difficile de gagner comme ça du temps du jour au lendemain. C’est vraiment dixième par dixième. Il faut savoir être patient et un peu ronger son frein. Nous on est tous très motivés et on sait que ça viendra, on va y arriver, on est très confiants ».

Vidéo : Johann Zarco s’explique (en anglais)

Photos © Gold and Goose pour KTM

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