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Cette conférence de presse qui clôture le Grand Prix des Amériques MotoGP à Austin a réuni Álex Rins, Valentino Rossi et Jack Miller.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Valentino Rossi, sans la moindre interprétation journalistique.


Valentino, une formidable course pour vous. Un très bon départ même si Marc est passé en tête au premier virage. Puis, quand il est tombé, vous avez dû vous dire que c’était votre chance mais Álex en a décidé autrement. Vous avez tout donné jusqu’au dernier tour et vous devez être un peu déçu, même si monter à nouveau sur le podium doit vous faire plaisir…

Valentino Rossi : « oui, c’est comme vous dites. Ce sont des sentiments partagés. D’un côté, je suis vraiment désolé car cela fait longtemps que je n’ai pas gagné, et il y avait aujourd’hui une belle opportunité. Mais de l’autre côté, je suis heureux car cela a été une bonne course. J’ai été fort, comme durant tout le week-end et aussi en Argentine. Ces 20 points sont très important pour le championnat qui reste ouvert, donc il y a plus de positif que de négatif.
Comme vous le dites, j’ai essayé de rester proche de Marc car je pensais qu’il allait essayer de s’échapper. J’ai essayé de bien piloter pour rester proche de lui mais il était un peu plus rapide que moi. J’ai perdu un peu, mais quoi qu’il en soit, j’étais à l’aise, j’étais bien. Ensuite, quand Marquez est tombé, j’ai sincèrement été un peu surpris, et je me suis dit  » OK, c’est une bonne opportunité, il faut essayer « . J’ai essayé et j’ai essayé de piloter au maximum et de piloter en douceur. C’était une bonne course car nous étions rapides. Mon problème, c’est que Rins a été plus rapide sur la fin. Il a très bien piloté, il est bon au freinage. J’ai pensé que si je faisais tout parfaitement, je pourrais l’attaquer une fois durant le dernier tour, mais malheureusement j’ai commis 2 erreurs au freinage, et j’ai perdu un peu de terrain. Mais quoi qu’il en soit, cela reste une bonne course ».

Il y a 9 points qui séparent les 4 premiers pilotes au championnat. Nous arrivons à Jerez ce que vous aimez bien et où les Yamaha se comportent généralement bien…

« Oui, le championnat est très intéressant, en particulier après l’erreur de Márquez. Vous avez 4 pilotes différents et 4 motos différentes en 9 points. Nous retournons maintenant en Europe, et bien sûr j’adore courir en Europe puisque je connais très bien tous les circuits. Mais Jerez est très difficile : dans le passé, en 2017 et 2018, cela a été un désastre pour nous, pour Yamaha, car nous étions lents. Cette année, il sera donc très intéressant de comprendre si nous pouvons être plus compétitifs également là-bas ».

Où votre M1 a-t-elle progressé ici par rapport à l’année dernière ?

« Nous essayons de travailler sur l’électronique pour améliorer l’accélération mais  nous avons toujours des problèmes en sortie de virage. Et nous avons également trouvé un meilleur équilibre par rapport à l’année dernière. La moto fonctionne mieux. Et nous essayons de travailler sur le frein-moteur, sur l’accélération et sur la progressivité du moteur. Il semble qu’on ait besoin de temps car il reste des domaines où nous devons progresser, mais on dirait que l’on commence à suivre la bonne direction. Nous avons une bonne équipe dans le box, et le challenge est bien sûr difficile, mais nous progressons ».

Vendredi, tout le monde a parlé des bosses. Cela vous a-t-il affecté durant la course ?

« Durant les dernières années, les Yamaha ont toujours été bonnes ici à Austin. En général, c’est aussi parce que nous avons une bonne stabilité sur les bosses. Mais comme Alex le dit, c’est dommage car la piste est fantastique et le tracé super, mais concernant les bosses, c’est la pire des pistes de toute la saison. Et aujourd’hui encore, c’était pareil que vendredi. Nous en avons parlé à la Safety Commission, ce n’est pas facile de résoudre ça, donc nous devons faire avec les bosses (rires) ».

S’en est suivi un moment amusant, quand Jack Miller s’est plaint des bosses au bout de ligne droite. Álex Rins a ensuite déclaré que ces problèmes ne provenaient pas des bosses, mais de sa vitesse. Lui et Valentino Rossi ont ensuite rajouté que s’il avait eu une Suzuki où une Yamaha, il aurait eu moins de problèmes en fin de ligne droite, ce qui a provoqué l’hilarité générale.

Les années précédentes, vous vous êtes montré très constant pour pouvoir rivaliser pour le titre. Cela sera-t-il encore votre attitude cette année ?

« C’est tôt pour le dire. Nous avons des éléments positifs, comme, par exemple, l’année dernière nous n’avions fait qu’une seule 2e place, et cette année deux. Mais d’un autre côté, cela dépend beaucoup de ce qui se passe durant la saison, parce que maintenant, la MotoGP ressemble à la Formule 1. Je veux dire que tout le monde travaille et tout le monde améliore sa moto. En 2017, j’étais premier au championnat après Austin. Mais ensuite, nous sommes arrivés en Europe et Honda et Ducati ont progressé, et la seconde partie de saison a été un désastre. Donc nous devons bien sûr prendre ce résultat, mais aussi rester concentrés et pousser Yamaha pour travailler, pour améliorer la moto, puisque tout le monde progresse généralement durant la 2e moitié de la saison.
J’ai été compétitif à chacune des 3 courses de cette année, Puisque j’étais aussi rapide au Qatar, et c’est le plus important. Nous devons essayer de continuer comme ça ».

Quand vous avez suivi Álex, vous avez pu voir où la Suzuki était meilleure que la Yamaha. Et avec Marc aussi…

« Álex pilote très bien, et à 2 ou 3 endroits, il avait de très bonnes trajectoires pour éviter les bosses. Il était très fort aux freinages et il semble que la moto soit bonne et qu’il puisse l’emmener à la limite. Je pense que sur la fin, il était un peu plus rapide que moi.
Au début, Márquez était très rapide, dans les changements de direction, à l’accélération, au freinage, et plus ou moins partout. À Austin, il pilote aussi très bien et à quelques astuces et quelques petits secrets. Il est très malin pour rouler vite sur cette piste ».

Comment considérez-vous Álex Rins ?

« Je pense qu’il sera à coup sûr un adversaire pour le titre, pas seulement pour une course. Depuis la 2e partie de la dernière saison, il est constamment devant. Et comme Jack le dit, il est toujours très rapide durant la course. Parfois, il peine lors des essais et je suis très content de cela car nous sommes plus ou moins dans le même bateau (rires). Donc souvent, quand je vois son chrono, je dis « fuck ! Enfin un qui est lent pendant les essais ! » (rires). Mais pour moi, il pilote de façon très intelligente, il est très doux partout, ce qui est très important pour préserver les pneus. En fait, dans la 2e partie de la course, il est toujours fort. Et il est très difficile à battre ».

Lors des 2 dernières années, les fins de course étaient difficiles pour vous à Jerez à cause d’un manque d’adhérence. Pensez-vous que cela sera différent cette année ?

« En 2017, cela a été un désastre, et en 2018 un peu mieux mais j’ai beaucoup souffert tous les essais et tout le week-end. J’adore la piste de Jerez mais on dirait que ça n’est pas été facile pour nous durant ces dernières années, donc comme vous l’avez dit, ce sera très important pour comprendre si nous pouvons être forts aussi là-bas. Ce serait très positif. Peut-être qu’avec le nouvel asphalte, ce sera mieux ».

Il y a eu aujourd’hui deux nouveaux faux-départs. Qu’en pensez-vous ?

« Pour moi, la règle est bien sûr très stricte mais c’est la seule façon de gérer les départs. Vous ne pouvez pas bouger ! Stop ! Parce que si vous commencez à accepter que l’on bouge un peu est à prendre un petit avantage, après vous ouvrez une situation que vous ne pouvez pas refermer. C’est donc comme ça. Bien sûr, la pénalité est trop sévère parce que vous perdez 30 ou 35 secondes avec le Ride Through, et la course est alors terminée. Peut-être que nous devons penser à quelque chose de plus petit, je ne sais pas, mais pour moi cette règle est la seule façon d’être sûre que personne ne bouge ».

On aurait dit que vous freiniez plus fort dans le dernier tour…

« J’ai essayé d’attaquer dans le dernier tour pour arriver très proche et tenter une attaque, mais ce n’était pas suffisant ».

Durant la Safety Commission, avez-vous évoqué la possibilité de faire un Long Lap au lieu d’un Ride Through ?

« Oui, nous avons parlé du Long Lap. Beaucoup de personnes sont d’accord, mais en même temps Cal a dit « oui, mais j’ai déjà pris la pénalité donc si vous changez la règle maintenant, je suis désavantagé ». Les discussions continuent ».

Là-dessus, Jack Miller intervient en disant « exactement, les discussions continuent. Mais si on change les règles après que les gens ont été baisés par les règles… Regardez en Argentine l’année dernière ! Hein ? Hein ? » (Rires de l’assemblée).

Valentino Rossi conclut: « peut-être qu’une bonne chose serait de changer pour l’année prochaine ».

Classement du Grand Prix des Amériques MotoGP à Austin :

Crédit classement : MotoGP.com

Crédit photo : MotoGP.com

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