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Le Grand Prix d’Aragon du week-end passé a-t-il été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase chez Valentino Rossi ? A 39 ans, et du haut de ses neuf titres de Champion du Monde, il s’est battu comme un lion pour revenir de sa triste dix-septième place sur la grille de départ et finir huitième. Devant les deux autres pilotes de pointe équipés en M1. Une belle prestation, mais pour continuer à rester motivé, il en faut plus. Or, Yamaha ne promet rien. Alors quid des deux ans de contrat déjà signés ?…

La question se pose en effet et, en sport mécanique, il y a eu un cas qui s’est ainsi réglé par une retraite prématurée alors que l’avenir était encore jalonné : celui de Fernando Alonso en Formule 1, qui a arrêté les frais à 37 ans. A cette aune, cette phrase du Doctor est à prendre au sérieux : « il est difficile de trouver la motivation pour la course lorsque l’on se dit qu’être seulement dans les dix premiers est un objectif réaliste ». Il complète : « peut-être que quelqu’un de haut placé chez Yamaha a regardé cette course et a fini par se demander pourquoi ? ».

Depuis les années 1990, jamais la firme d’Iwata n’avait connu une telle disette. La dernière victoire de Rossi a eu lieu le 25 juin 2017 à Assen, il y a 15 mois. Yamaha a maintenant disputé 23 courses sans une seule victoire en Grand Prix, surpassant sa précédente série stérile de 22 courses sans victoire de 1996 à 1998.

Mais le pire, c’est que cela risque de se poursuivre encore un moment. Ce qui ouvre la question de la suite de la carrière de Vale. On le voit mal subir ainsi pendant encore deux ans : « la dernière fois que Yamaha a fait de gros progrès, c’était en 2015 en Aragon. A cette époque, ils ont changé le châssis et le bras oscillant. À cette époque, Yamaha roulait toujours avec des pneus Bridgestone » raconte l’équipier de Vinales qui précise aussitôt : « tous les pilotes ont les mêmes pneus, ce n’est pas la faute de Michelin. Honda et Ducati sont dix secondes plus rapides que l’an dernier avec les mêmes pneus. Chez Yamaha, nous ne parvenons pas à rendre le pneu arrière fonctionnel. Notre moto n’a pas la possibilité d’utiliser l’adhérence maximale du pneu arrière. Nous usons trop le pneu et sommes encore lents. C’est le problème de Yamaha, pas de Michelin.  »

Voilà pour le présent. Mais la suite inquiète déjà. Rossi a déjà essayé le moteur 2019 Yamaha avant la course en Aragon, et cela ne l’a guère enthousiasmé : « j’espère que ce n’est pas la version finale. Le moteur de 2019 doit être amélioré, sinon nous aurons de gros problèmes l’an prochain ». Puis il se fait plus précis : « Yamaha apportait toujours le prototype de la moto pour l’année suivante dans les tests de Brno en août. Mais cela fait deux ans qu’ils n’ont rien apporté de nouveau et il faudrait se demander pourquoi ».

« Quand je suis arrivé en 2004, la situation de Yamaha était bien pire que maintenant. Mais en un an, ils ont réagi très fort. Ils ont mis différentes organisations, ils ont investi plus d’argent, et en 2005 on a eu ce qui a été pour moi la meilleure M1. Nous devons donc faire la même chose. C’est une situation très difficile, car cela fait un an que nous sommes dans cette situation technique« .

Un an sans victoire et deux ans de stagnation technique, d’aucuns finissent aussi par se demander à l’étude de ce calendrier si le départ de Lorenzo n’y est pas non plus pour quelque chose…

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