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Trois saisons complètes. C’est le temps qu’a passé Ben Spies en catégorie reine, le tout pour une victoire. Cela paraît difficile à croire, surtout pour ceux qui ne le connaissent pas, mais cet homme avait du talent. Beaucoup de talent. Retour sur une véritable énigme qui foula les grilles du MotoGP.

Né en 1984 dans le Tennessee, Ben Spies est l’un des descendants des ‘grands’ américains : comme Kenny Roberts, Spencer, Schwantz, Lawson ou Rainey, il commence par des petites courses au niveau national, parfois sur terre, avant de se faire un nom. Il possède toutes les caractéristiques du ‘golden boy’. Tout lui réussit sur son début de carrière, ce qui lui permet de s’engager dans le mythique championnat AMA à 15 ans seulement.

Les années passent, il monte les échelons (toujours sur Suzuki) et se retrouve titré trois fois d’affilé, de 2006 à 2008. En général, les carrières de ce type se poursuivent en Superbike, un tremplin efficace pour les américains. Mais le talent était trop important. C’est ainsi que Suzuki lui offre deux wild-cards en MotoGP pour la saison, 2008 qui correspondent aux deux Grands Prix américains, à Indianapolis et Laguna Seca. Mais son rêve se réalise plus tôt que prévu quand on lui offre un guidon pour Silverstone. En effet, Suzuki l’avait naturellement sélectionné pour remplacer Loris Capirossi, blessé.

Il y enregistre une 14e place, puis confirme sa bonne forme avec deux top-10 en Indiana et en Californie. Pour la suite, il préfère rejoindre le clan Yamaha en Superbike. Une année de participation, un titre. Comme ça, c’est réglé. Les équipes MotoGP ne peuvent pas esquiver le phénomène. Ce sont les français de Tech3 qui récupèrent le gros lot.

 

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Un changement de constructeur salvateur. Ici en 2009, sur Yamaha. Photo : adriaan

 

Celui-ci fait suite à James Toseland, et il est immédiatement rapide. Pour sa toute première course, il est cinquième à seulement quatre secondes de Rossi. Quatre courses plus tard, en Grande-Bretagne, il est sur le podium. Les équipes lorgnent sur lui, d’autant plus que la saison avance, et les transferts s’organisent. La rumeur concernant Valentino Rossi chez Ducati gonfle, et il devient le prétendant principal pour remplacer ‘The doctor’.

Après une deuxième place à Indianapolis, accompagnée de la pole, il sécurise son titre de rookie de l’année ainsi qu’un guidon chez Yamaha. En 20 courses terminées au plus haut niveau, il est déjà pilote d’usine. 2011 devait être l’année de la confirmation. Ça n’a pas manqué. Même s’il est irrégulier, Spies est capable de gagner, comme il le fait à Assen. À la clé, trois podiums et une victoire pour cet exercice. Mais déjà, des problèmes. Il prend un volume en Australie ; il souffre de côtes cassées et d’une commotion cérébrale.

 

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Il discutait avec les meilleurs, mais pas pour longtemps. Ici à Laguna Seca en 2012. Photo : Raniel Diaz

 

Spies est donc considéré comme l’un des prétendants au podium final en 2012 après sa belle cinquième place au classement l’année précédente. Mais la descente aux enfers commence. Ça fait mal, car l’on sait combien il était doué. Malgré deux quatrièmes places, on a l’impression qu’il n’y arrive plus. Entre chutes trop nombreuses, blessures graves et coups du sort, nous ne retrouvons plus l’homme au style de pilotage si particulier, coudes dehors. Il est remercié par Yamaha après une saison catastrophique, et se retrouve chez Ducati Pramac … pour deux courses.

Les blessures, physiques et mentales, sont trop graves. Rendez-vous compte. Un homme qui bataille corps et âme avec Casey Stoner pour la victoire le 6 novembre 2011 annonce sa retraite sportive le 26 octobre 2013. Cruel. Comme un éclair, Ben Spies a frappé. Puis a disparu. Depuis 2013, il s’est plus ou moins effacé, bien qu’il donne de ses nouvelles fréquemment via les réseaux sociaux… jusqu’à récemment. Pour 2024, il reprend du service en tant que directeur de l’équipe Ducati Indianapolis en MotoAmerica Supersport, supervisé par la légende américaine Graham Rahal. Avec, pourquoi pas, l’espoir d’un passage en WSBK pour 2025. C’est un bien triste cas que nous avons là, qui prouve, une fois de plus s’il le fallait, que le pur talent ne suffit pas à s’imposer au plus haut niveau.

Quels souvenirs en gardez-vous ? Dites-le nous en commentaires !

 

Toujours à Laguna Seca en 2012, mais à l’horizontale. Photo : Raniel Diaz

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