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C’est avec une détermination certaine que nous nous sommes rendus Porte de Versailles hier soir afin de d’admirer la collection de Dollar présentée au sein du salon Rétromobile. Hélas, nous ne l’avons jamais atteinte !

Pourtant, tout avait bien commencé, avec quelques motos Néo-Rétros présentes au sein de ce temple de l’automobile de collection…
Mais la suite s’est rapidement avérée catastrophique, notre œil attiré par une pléthore de merveilles à quatre roues toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Nous parlons là de voitures véritablement uniques, nous faisant de fait snober les classiques qui nous feraient pourtant ouvrir grand les yeux si on les croisait dans la rue !

Bref, les minutes ont défilé et la quantité de véhicules exposés est telle que, durant les trois heures allouées à la presse, nous avons seulement atteint le début du deuxième des trois halls à dévorer. Or les Dollar étaient dans le troisième…

Il faudra donc y retourner, ce dont nous ne nous plaindrons pas. En attendant, après un choix difficile avec la splendide Ferrari 512 S de Daytona 1970 et la sublime Alfa-Roméo 8C, notre coup de cœur va à l’extraordinaire Bucciali TAV8-32 V12 « Golden Arrow » de 1932.

 

 

Paul-Albert Bucciall (né en 1899), ayant déposé en 1921 des marques sous « BUC » pour construire des voitures avec 1100 cc et 1500 cc à Courbevoie, est entré dans l’histoire pour créer des automobiles de luxe extravagantes avec des designs et une ingénierie époustouflants, notamment des tractions avant avec une boîte de vitesses transversale inhabituelle à l’époque. La coopération convenue avec American Peerless Motor Corporation ayant été annulée en 1931 à la suite de la Grande Dépression, ses plans pour un grand avenir ont été réduits à ne produire que des voitures Bucciali, dont seulement trois survivent aujourd’hui.

La TAV8-32 V12 « Golden Arrow » – le chef-d’œuvre pour George Roure en 1932

Plusieurs étapes d’évolution ont été nécessaires pour que le très exigeant George Roure (célèbre pour ses Laboratoires Pharmaceutiques en France et en Angleterre) soit satisfait :
1930 – Roure commande au Salon de Paris une Bucciali Cabriolet à moteur Voisin.
1931 – Châssis roulant Pocciali empattement 3,75 m. Continental 8 cylindres. Moteur 5278 cm3.
1931 – A la demande de Roure achat/installation du moteur Voisin V12 4885 cm3 No 40048.
1931 – Test avec Roure/Bucciali conduisant avec succès de Paris à Nice.
1932 – Saoutchik achève la « Masterpiece » surbaissée de la taille d’une Bugatti Royale..
1932 – La « Flèche d’Or » est livrée à la Villa Roure à Cap d’Ail.
Salon de Paris 1932 – la « Flèche d’Or » est présentée (avec des motifs de cigogne SPA26 sur le capot).

 

 

Le comte de Rivaud de la Raffinière (Banque Rivaud) achète une voiture au Salon de Paris 1932.

Le Comte Rivaud voit la Flèche d’Or sur le Stand Bucciali du Salon de Paris 1932. Bouleversé par sa beauté, il fait à George Roure une offre qu’il ne peut refuser.
Le Comte Rivaud utilise le Bucciali entre Paris et son Château jusqu’en 1935. Insatisfait de la fiabilité et des performances. Le comte Rivaud demande à Bucciall de commander la toute nouvelle Bugatti Type 46 (n° 46570) et fait transférer la carrosserie Saoutchik complète dessus. Le comte Rivaud a utilisé sa Bugatti-Bucciall jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, puis la voiture est cachée.

La Bugatti-Bucclali redevient la TAV8-32 V12 Golden Arrow originale.

1948 – Un soldat américain W.F. Albright emmène la Bugatti-Bucciali aux États-Unis, puis la revend à Ray Jones.
1969 – Ray Jones rencontre le célèbre collectionneur Serge Pozzoli et retrouve tous les éléments mécaniques Bucciali (moteur, boîte de vitesses, transmission, etc). ainsi que les dessins techniques d’origine Bucciali et la carrosserie  Saoutchik sans le capot et les ailes d’origine.
1970 – Jones rencontre Paul-Albert Buccial et Christian Huet à qui il demande de restaurer la Bucciali aux spécifications d’origine, nouveau châssis aux dessins originaux.
2000 – La voiture est vendue au Jan Bosch Dutch Museum.
2005 – La voiture est vendue à la Ministrelli Collection Chicago.

 

 

Ci-dessous, une toute petite partie des véhicules exposés…

 

(A vendre pour 103 000 euros)