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Excellent deuxième du Championnat du Monde Moto2 en 2016 derrière Johann Zarco et 2017 derrière Franco Morbidelli, le Suisse Tom Lüthi avait largement mérité de participer aux Grands Prix de la catégorie MotoGP en 2018. Ses résultats n’y furent peut-être pas tout à fait à la hauteur de ces espérances. Le pilote le plus expérimenté du paddock en Moto2 avec 287 Grands Prix à son actif, alors qu’il n’a que 33 ans, n’en a pas moins conservé des souvenirs marquants de son passage en catégorie reine.

« Ce fut très spécial car en cette année, 2018, Valentino Rossi eut quelques problèmes pour se qualifier, et il était donc souvent relativement proche de moi » explique le natif d’Oberdiessbach dans un podcast de Motogp.com.

« C’était vraiment extraordinaire », dit-il encore aujourd’hui, « parce que j’avais des posters de Rossi sur les murs de ma chambre. »

« Mais en fin de compte, il faut faire son travail et essayer d’être le plus rapide possible » admet Lüthi. « Malheureusement, cela n’a tout simplement pas été possible pour moi cette saison-là. » Le Suisse n’a pas réussi à marquer un seul point, alors que son coéquipier Franco Morbidelli totalisait 50 points. En plus de cela, il y a eu des querelles internes autour du patron de l’équipe, Michael Bartholémy, qui ont conduit Marc VDS à se retirer de la classe supérieure à la fin de la saison. Dans l’ensemble, Lüthi avait imaginé sa saison de débutant en MotoGP différemment.

Pourtant il n’avait pas hésité à s’engager dans l’aventure : « C’était la meilleure offre que j’avais jamais eue jusqu’alors. Il y avait eu beaucoup de discussion auparavant, mais rien de ce qui avait vraiment un sens pour moi n’en est ressorti. Cette fois-ci, cela m’a semblé correspondre et avoir un sens à mes yeux. Mais quand je regarde en arrière maintenant, les choses ont changé très rapidement. La signature du contrat était une très bonne opportunité et je l’ai saisie. »

« On apprend tellement plus à une époque où les choses ne vont pas si bien. Ça vous ouvre les yeux. Et c’est ce qu’a fait 2018. Je savais qu’après cette saison, il fallait que je change les choses, que je change ma préparation, mon attitude aussi. Pensez nouveau, pensez différent. À cet égard, je ne le regrette pas. »

« Bien sûr, quand on y repense, on se demande : que serait-il arrivé si j’avais fait ceci et cela. Mais cela ne me mène nulle part dans la vie ». C’est pourquoi il est retourné en Moto2 afin de pouvoir se battre pour des victoires et des titres. »

« C’était absolument l’objectif. Et il a fallu travailler dur pour y arriver. Il y a un an, avant la première course au Qatar en Moto2, j’étais vraiment nerveux. Je ne savais pas à quoi m’attendre, où je me situais. Il y avait tant de questions dans ma tête : « Suis-je encore assez bon, puis-je encore suivre ? » .»

Après la course, dans laquelle Lüthi a manqué la victoire de seulement 0.026, ce fut pour lui un énorme soulagement. « Je savais alors que j’étais encore bon. Le fait que la Moto2 elle-même connaisse une renaissance (arrivée du moteur Triumph. NDLR) m’a aidé. »

« La Moto2 est encore loin du niveau du MotoGP, il y a une grande différence. Mais l’ère des Triumph nous en a rapprochés un peu plus. »

« Nous avons aussi un peu plus d’électronique pour régler la moto, mais pas autant qu’en MotoGP. Le changement était toujours positif pour moi, mentalement aussi. Je suis retourné en Moto2, mais ce n’était pas l’ancienne Moto2, c’était quelque chose de nouveau. C’était important pour garder la motivation. »

 

 

Source : Motogp.com / Dorna

Photos © Liqui Moly Intact GP, et Marc VDS

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