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Alberto Puig

Alberto Puig et les troupes Honda ne vivent pas actuellement, comme le reste du plateau MotoGP, une trêve estivale mais plutôt un cessez-le-feu. Une différence de taille qui s’explique par le parcours du combattant qu’a été cette première partie de saison pour le blason ailé. Autrefois paré d’or, il a bel et bien cette fois du plomb dans l’aile. Les résultats sont les pires enregistrés depuis des lustres. L’investisseur Repsol se pose des questions sur son implication dans une catégorie qu’il a critiquée dans un billet qui a fait date et, surtout, ses pilotes n’ont de cesse de se blesser en chutant de la rétive RC213V. Le général en chef de cette grande armée en haillons fait le point avant la deuxième vague d’assaut qui commencera à Silverstone en août prochain…

Honda, avec Alberto Puig en tête, avait juré que 2022 allait faire oublier 2021 et aussi tant qu’on y est 2020, deux années marquées par les forfaits de Marc Marquez et la fin d’un gel technique sur les moteurs décidé au nom de la crise sanitaire. Un temps mis à profit selon HRC pour revoir la RC213V. Le nouvel opus a en effet marqué les esprits lors de l’intersaison, puis le premier Grand Prix au Qatar, avec le podium de Pol Espargaró et le top 5 de Marc Marquez, a laissé croire aux hommes de Tokyo qu’ils avaient mangé leur pain noir. Mais la suite, dès l’Indonésie, allait les faire déchanter…Ensuite, Marc Marquez a quitté le camp pour se refaire une santé.

Dans ces conditions, assumer la fonction de team manager Repsol Honda n’est pas simple, surtout pour un Alberto Puig à la martialité proverbiale. Mais cette fois, il est bien obligé de plier face à la tempête… « Au début de la saison, nous pensions que la moto 2022 était très compétitive, mais pour finir, nous nous sommes trompés ». L’aveu lui coûte cher, sans aucun doute, mais peut-il prendre une autre posture ?

« Le premier essai et la première course nous ont donné des informations qui ne correspondaient pas vraiment à la réalité et c’est pourquoi nous avons mal évalué la situation. Les choses sont devenues de pire en pire depuis le Grand Prix d’Indonésie » ajoute-t-il. Un rendez-vous où les chutes ont été légion dans le clan Honda, avec Pol Espargaró, certes, mais aussi et surtout Marc Marquez qui s’en est relevé pour vivre, deux jours après le choc subi, le retour de la diplopie. On se souviendra qu’alors, c’étaient les pneus Michelin qui était dans le collimateur d’Alberto Puig

« Nous sommes arrivés à un point où nous savons tous ce qui s’est passé », a poursuivi l’Espagnol. « Marc Marquez a dû se faire opérer du haut du bras droit, il y a eu beaucoup de chutes de tous nos pilotes, nous ne nous battons pas pour les bonnes places et tout cela est probablement dû au fait de ne pas trouver ce que nous avons ressenti avec la moto 2022 après les premiers essais ». Mais la cause de tous les malheurs a été identifiée : « nous avons compris où se situe notre problème, mais ce n’est pas facile à résoudre. Si c’était facile, nous l’aurions certainement résolu maintenant », a souligné Puig.

Alberto Puig, Reposl Honda Team

Alberto Puig : « nous devons changer notre approche« 

« Nous pensons avoir des problèmes de châssis. Nous avons essayé quelques solutions différentes, mais cela n’a pas encore été une réponse complète au problème. Cependant, cela ne signifie pas que nous ne comprenons pas le problème. Ce qu’il nous reste à faire, c’est de trouver une solution à ce problème ». On en est là chez le premier constructeur mondial : sans solution face à un problème pourtant cerné.

Une situation qui amène à ouvrir une autre réflexion : la réponse doit-elle nécessairement venir du Japon ? Au vu d’un MotoGP actuellement dominé par les compétences européennes il y a de quoi s’interroger, au point qu’Alberto Puig évoque un nécessaire changement de stratégie pour l’avenir : « nous devons le faire car nous n’atteignons pas nos objectifs », a-t-il affirmé. « Honda est une entreprise qui a toujours été un leader dans la course, en particulier sur deux roues. C’est notre ADN. Nous n’atteignons pas cette prétention d’être un leader, nous devons donc changer notre approche. Nous l’avons fait dans le passé et nous allons devoir le refaire maintenant dans le présent ».

A l’approche de la seconde partie de saison, l’Espagnol a déclaré : « du point de vue des pilotes c’est une histoire, du point de vue de l’usine c’en est une autre. Ils font de leur mieux avec ce que nous leur donnons en tant que Honda. Du point de vue du constructeur, il est clair que personne n’est content de cette situation et que nous devons faire le nécessaire pour trouver la solution. Tout ce que je peux dire, c’est qu’au Japon, ils essaient d’y parvenir, tout comme les membres de l’équipe en Europe et toute l’équipe Repsol Honda essaient d’analyser ce que nous pouvons faire d’autre pour sortir de cette situation actuelle ».

Alberto Puig termine : « le plus important est d’améliorer notre moto et de nous ramener au niveau normal auquel Honda est habitué. C’est la priorité. La seule chose que vous puissiez faire est de continuer, même si la situation vous rebute ». Pour 2023, la tendance est que des quatre pilotes actuellement sur une RC213V, seul Marc Marquez devrait survivre. Pol Espargaró est attendu chez Tech3 KTM, Nakagami laisserait sa place à Ai Ogura tandis qu’Alex Marquez a déjà signe pour Gresini Ducati. Joan Mir et Alex Rins, les deux futurs ex Suzuki sont en revanche en approche.

TC_Puig

 

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