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À l’occasion de la fin de la décennie 2010, revenons ensemble sur les dix moments marquants nous ayant fait vibrer, pleurer ou rire. Ces dix moments peuvent être des tournants dans une saison, des transferts ou encore des batailles dantesques. Forcément, les moments des premières années de la décade passée marquent plus, car nous avons le recul pour mieux apprécier leur importance dans l’histoire. Il est l’heure de revenir sur ce qui est, sans doute, le duel le plus ahurissant de la décennie. Il s’agit bien sûr de l’affrontement au sommet entre Marc Márquez et Jorge Lorenzo au Grand Prix d’Italie 2016.

Certes, d’autres courses pouvaient prétendre à être sujets de ce volet. Tant de batailles acharnées ont égayé cette décade : Motegi 2010, Brno 2012, Silverstone 2013 et 2019, Spielberg 2018 et 2019… Mais sur le Mugello, ce n’est jamais pareil.

L’ambiance est en effet différente. Chaque année, nous avons l’impression de vivre une course à part entière, hors du temps. Peut être est-ce le tracé ? L’ambiance animée par les tifosi ? Difficile à dire.

En 2016, le championnat fut plus ouvert que jamais. Grâce à l’uniformisation de l’ECU, les teams privés purent prétendre à la victoire, et ce bien plus qu’auparavant. Mais avant la manche italienne, seuls Márquez, Lorenzo et Rossi, trois habitués, parvinrent à monter sur la plus haute marche du podium. Les trois se tiennent, mais le champion du monde en titre se montre en grande forme. Por Fuera est déjà sorti vainqueur des week-ends qataris et français, et arrive en Toscane déterminé.

 

 

 

La joute s’annonce magnifique. Márquez et Rossi, eux aussi, ont démontré toute leur hargne en début de saison.

Valentino Rossi entame les hostilités, et parvient à hisser sa Yamaha YZR-M1 au sommet des feuilles de temps le samedi. Son tour en 1’46’’504 lui permet de s’élancer depuis la pôle. Lorenzo et Márquez n’ont pu réaliser le tour de leurs rêves : ils regarderont les feux s’éteindre des quatrièmes et cinquièmes places. Le dimanche débute par le traditionnel warmup, et quelque chose retient l’attention des spectateurs, toujours en nombre.

Une épaisse fumée s’échappe de la ‘Yam’ de Lorenzo : moteur cassé. Si ces phénomènes sont plutôt rares, ils arrivent parfois aux pires des moments. Plus de peur que de mal pour le Majorquin.

Les pilotes ne sont pas là pour amuser le terrain, et le départ en est le témoin.

 

 

 

Une fois débutée, la lutte n’engage, dans les premiers tours, que les deux officiels Yamaha. Cordialement, les pilotes se doublent et se redoublent, tandis que Márquez s’extrait provisoirement d’un groupe composé de Dovizioso, Pedrosa et Iannone.

 

 

 

Après quelques tours, tout bascule. Valentino Rossi semble tirer droit dans le sinueux, au début du circuit. Puis, il se retourne. Une fois. Deux fois. Casse mécanique. Dans le box du n°46, on comprend immédiatement de quoi il est question : le moteur. Quelques instants plus tard, un nuage blanc s’échappe de la YZR-M1. Deux casses moteurs en une journée, fait rarissime.

Lorenzo est informé de l’abandon de Rossi, et a du remercier les dieux du MotoGP d’avoir cassé avant la course. Le ‘docteur’ est dépité. Il rentre aux stands désabusé, porté par les membres de son équipe. La foule, venue en nombre est extrêmement déçue, mais continue de scander le nom de l’idole Italienne.

La course se poursuit. Marc Márquez a fait la jonction avec le leader, tandis qu’un affrontement entre les deux officiels Ducati et Pedrosa fait rage quelques dizaines de mètres derrière.

Lorenzo et son rival s’observent. Moins il reste de tours, moins l’atmosphère est respirable. La Honda n°93 passe à l’attaque, aux freins. Mais les trajectoires couplées au rythme infernal imposé par Lorenzo ne lui permettent pas de prendre le commandement. Re-belote au bout de la ligne droite : Márquez tente un freinage dont lui seul à le secret, complètement déstabilisé dans la courbe de San Donato. Une fois de plus, il est trop large. Dans le dernier tour, les pilotent se touchent avant ce même virage.

Márquez lance une attaque, et cette fois, c’est la bonne. Lorenzo reste en observation ; le public retient son souffle tandis que les derniers virages arrivent. Jorge tente un dépassement exceptionnel dans le pif-paf qui précède le dernier virage, copiant ce qu’il avait réalisé contre Alex De Angelis dix ans plus tôt. Ça ne suffit pas, ‘La fourmi’ ressort bien plus fort, et freine plus tard : s’il s’extrait en tête du dernier virage, c’est la victoire.

Le staff Honda est déjà debout. Mais ‘Por Fuera’ passe le virage en deux temps (entrée à l’intérieur, puis extérieur, pour ressortir plus vite en repiquant intérieur). Ainsi, il aura plus de vitesse pure que son rival, mais est distancé. Est-ce que cette stratégie, couplée à l’aspiration suffira-t-elle ?

Et bien oui ! Après un ‘run’ vers les damiers, Jorge Lorenzo remporte la course pour 19 millièmes de secondes ! Il n’en revient pas. Márquez non plus, même s’il n’a pas à rougir de la performance qu’il venait de livrer.

 

 

 

Cette bataille de titans est très symbolique. Márquez sur Honda contre Lorenzo sur Yamaha, cela sonne comme un classique. Deux des pilotes les plus talentueux de toute l’histoire se rendant coup pour coup dans une des plus belles arènes au monde. Le Mugello aura tenu toutes ses promesses…

 

 

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