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Gigi

L’homme de Ducati Corse qu’est Gigi Dall’Igna a de nombreux motifs de satisfaction à faire valoir au moment de dresser un bilan à mi-parcours de cette saison de MotoGP. Mais il a aussi une seule raison de ne pas être comblé et elle s’appelle Fabio Quartararo sur la Yamaha. Qui mène le championnat. Pendant ce temps, la GP21 plait à tous ses pilotes, ce qui est un aboutissement mais aussi, paradoxalement, son handicap. Car les points sont partagés en trois. Reste que l’après Dovizioso se révèle être une bonne période. Et c’est aussi une leçon acquise par l’éminence grise de l’armée rouge…

Gigi Dall’Igna n’a jamais connu une telle situation en MotoGP depuis qu’il est en fonction. Après neuf courses, trois pilotes Ducati se retrouvent dans le top 4 du Championnat du Monde : Johann Zarco, Pecco Bagnaia et Jack Miller. Ce dernier a offert à l’usine de Borgo Panigale ses deux victoires actuelles de la saison à Jerez et au Mans. Le constructeur italien a récolté un total de onze places sur le podium dans cette première mi-temps. Le rookie Jorge Martin est également monté sur le podium à sa deuxième course dans la catégorie reine.

Un résultat d’ensemble qui est un bouleversement dans une histoire du constructeur en Grand Prix d’abord marquée par la domination d’un leader incontournable. En ce sens, Dall’Igna peut être fier de son œuvre globale commencée il y a presque dix ans : « une bonne moto doit donner au pilote la possibilité d’utiliser la moto comme il l’entend. La nôtre peut le faire maintenant » se réjouit Gigi qui cite comme exemple un Bagnaia aux besoins particuliers : « il est clair que Bagnaia utilise quelque chose de différent par rapport au reste de nos pilotes. Il est très spécial car il utilise 100% du pneu avant avec un style de pilotage différent ».

Il y aussi eu un changement dans l’approche : « après de nombreuses années avec les mêmes pilotes chez Ducati, cette année, nous avons complètement changé notre modèle. Nous avons commencé à travailler avec ces jeunes pilotes, et c’est important parce que les jeunes donnent généralement des cours à des hommes plus âgés comme moi. C’est un esprit différent, ils me poussent à être meilleur ».

Un souffle nouveau qui s’est ressenti dès l’intersaison : « je suis très content du travail de mes techniciens durant l’hiver », a déclaré Gigi Dall’Igna sur motogp.com. « Parce que nous avons également réussi à améliorer le moteur, même si le développement du moteur a été gelé. Cependant, nous avons pu trouver certains domaines d’amélioration que l’ensemble des règles a permis. Nous avons également fait un très bon travail sur le châssis, et le résultat de Jerez en a été la preuve. Dans les virages, ça ne fonctionne cependant pas comme nous le souhaitons. Nous devons donc nous améliorer de plus en plus, et pas seulement sur le châssis, mais aussi sur le moteur, si possible ».

L’une des nombreuses innovations que Dall’Igna et son équipe ont présentées ces dernières années est le dispositif de correcteur d’assiette avec lequel l’arrière de la machine peut être abaissé pendant le pilotage. « C’est définitivement un avantage, sinon nos pilotes ne l’utiliseraient pas », a déclaré Dall’Igna à propos du système. « Il y a des pistes où c’est très important et d’autres où ce n’est pas si important. Le seul problème est que les règles sont très strictes. Nous ne sommes autorisés à utiliser qu’un système mécanique, rien d’électronique. Donc, au début, ce n’était pas facile de trouver un moyen ».

Gigi Dall’Igna : « en octobre, nous commencerons à mettre quelque chose sur la piste »

Et pourtant… « Le départ est parfois la clé de la course. Lorsque vous partez en tête, il est beaucoup plus facile de développer une bonne stratégie pour la course. Nous avons travaillé très dur pour trouver un moyen de prendre un bon départ. Nous avons commencé avec une idée simple il y a deux ans et apportons quelque chose de nouveau tous les six mois pour améliorer nos systèmes », a révélé le directeur de course Ducati qui insiste aussi sur un second aspect technique qu’il a privilégié : la vitesse de pointe : « comme pour les dispositifs de départ, je suis fermement convaincu que la vitesse est un facteur très important dans la stratégie de course. Il est certainement beaucoup plus facile de dépasser les pilotes dans les lignes droites que dans les virages », a ajouté l’ingénieur italien.

Les ailerons, le « holeshot device » un moteur autorisant des vitesses de pointe record… Ducati a-t-il fait le tour de la question ? Gigi Dall’Igna assure que non : « c’est le moment de penser à l’avenir, il faut penser à 2022. Nous y travaillons actuellement dans notre département course à Borgo Panigale. Ensuite, en octobre, nous commencerons à mettre quelque chose sur la piste. » Il termine : « bien sûr, je ne peux pas dire ce que nous verrons en 2022. Mais il est certainement important de continuer à se développer, de penser différemment, de créer quelque chose de nouveau. Je pense que c’est le mieux que nous puissions faire dans notre vie ».

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