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À Austin, le week-end dernier, aucune des trois RC213V usine n’a pu franchir la ligne d’arrivée, seul Takaaki Nakagami et sa moto 2018 réussissant à marquer les quelques points de la 10e place en bénéficiant des abandons de ses coéquipiers.

Après ce Grand Prix des Amériques désastreux pour Honda, Alberto Puig a « analysé » les aspects positifs et négatifs de la troisième manche du Championnat du Monde MotoGP de 2019.

Pour les négatifs, il ne fallait pas vraiment sortir de Polytechnique alors qu’une certaine dose d’astuce était quand même nécessaire pour trouver du positif chez Honda à l’issue de cette course…

Alberto Puig : « Le bilan est clair et il n’est pas bon parce que nous avons 0 point. Mais d’un autre côté, Marc était deux crans au-dessus quand il était en piste, c’est ce qui nous donne la volonté de continuer à travailler avec une pleine motivation et de grands espoirs. Pour l’instant, nous ne savons pas ce qui s’est passé avec la moto de Lorenzo, nous enquêtons et nous avons besoin de temps pour comprendre quel a été le problème. Les points positifs sont que Marc n’est pas blessé. Marc est plus fort que jamais et il l’a montré lors des deux dernières courses. Et les points négatifs sont évidemment que nous avons marqué 0 point à Austin ».

Comme d’habitude, on n’apprend pas grand-chose avec ce genre de déclaration (on attend toujours des nouvelles du moteur cassé par Marc Márquez à Austin en 2015…), aussi peut-il être intéressant de se remémorer quelques faits qui ont émaillé les dernières semaines et les derniers jours.

Tout d’abord, le team Repsol Honda, qui a quasiment toujours fait preuve d’une fiabilité exemplaire, présente un visage nouveau ces derniers temps, principalement illustré par les problèmes de chaînes de Marc Márquez et Jorge Lorenzo en Argentine et à Austin, ainsi que par la poignée mal fixée sur la moto du Majorquin en Amérique du Sud.

Élément quasiment tout aussi rare, malgré sa pole position, Marc Márquez a fait allusion à plusieurs reprises, samedi soir lors de la conférence de presse, à des problèmes persistants devant être réglés au warm up, donc avant la course.

On ne peut par ailleurs s’empêcher de remarquer que les chutes de Marc Márquez et Cal Crutchlow, inexpliquées par les partiels, ont eu lieu à l’approche de virages qui se négocient en première vitesse. Il existe donc la possibilité théorique que l’électronique qui gère le frein-moteur avant le passage en première, rarement utilisée sur les autres circuits, ait connu quelques lacunes à Austin. On ne le saura sans doute jamais, mais il reste néanmoins curieux que Marc Márquez chute alors qu’une avance confortable de 3,6 secondes lui mettait la situation bien en mains…

Cette possibilité qui a pris corps dans le paddock commence également à être évoquée par certains médias espagnols et italien, à commencer par Marco Selvetti, consultable sur Corsedimoto.com.

Le pilote de Cervera a par ailleurs confié quelques chiffres à la presse ibérique: « J’ai freiné trois mètres plus tard, à 300 km/h, j’étais 2 km/h plus lent que mon tour le plus rapide, mais avec 2° d’inclinaison en plus et un peu moins de pression sur les freins ».

Intéressante également est la déclaration de Cal Crutchlow qui endosse néanmoins la responsabilité de sa chute : « Malheureusement, j’ai commencé à ressentir des problèmes dans les virages avec la moto, le pneu avant ne me donnait pas de bonnes sensations et quand j’ai chuté, je pense que j’ai fait une erreur parce que le moteur a claqué au freinage. J’ai bloqué l’avant dans le virage 11 avant la ligne droite arrière et c’était la fin de ma course ».

En ce qui concerne la moto de Jorge Lorenzo, Honda n’a pas donné la moindre indication non plus, mais il se murmure que le moteur a immédiatement été expédié au Japon afin de procéder à toutes les analyses possibles sans briser les scellés. Cela nous rappelle évidemment la mésaventure identique qui a eu lieu sur la même piste en 2015, et si on n’a jamais eu la moindre nouvelle du moteur de Marc Márquez, on verra bien si Jorge Lorenzo étrenne un nouveau moteur à Jerez ou s’il s’agissait simplement d’un dysfonctionnement électronique…

En résumé, quand Aprilia casse un rappel de soupape, l’usine de Noale en informe courageusement la presse. Quand Honda connaît des problèmes, on s’empresse de se répandre en banalités pour ne pas informer.

En fait, l’aile du blason doré pourrait peut-être bien être celle d’une autruche…

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