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C’est terminé. Plus jamais nous ne verrons le n°46 jaune fluo apposé à l’avant d’un carénage. Mais comment décrira-t-on l’homme qui rythma ces vingt dernières années de Grands Prix à nos enfants ou petits-enfants ? Éléments de réponse.

Valentino Rossi, c’est un héritage. Ce nom fait frissonner tous les fans de sports mécaniques, que l’on aime le personnage au pas. La grandeur, ce n’est pas le talent. C’est encore mieux. Quand des millions de spectateurs scandent votre nom aux quatre coins du monde, cela vaut plus que des titres. C’est une stature incomparable, imposant le respect. Ses records à n’en plus finir rayonneront à jamais sur la discipline qu’il laisse derrière lui.

Valentino Rossi, c’est un compétiteur acharné, qui, épée levée, a bataillé contre les plus grands de ce sport. En ayant disputé environ 44% de tous les Grands Prix de l’histoire, nul doute que d’autres légendes ont croisé son chemin. Max Biaggi, Sete Gibernau, Loris Capirossi, Nicky Hayden, Casey Stoner, Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo, Dani Pedrosa et Marc Márquez pour ne citer qu’eux. C’est autant de joutes légendaires, de passes d’armes fantastiques et de souvenirs indescriptibles.

 

Rossi à Brno en 2002. Photo : Box Repsol


Valentino, c’est aussi l’histoire d’une rivalité. Bien que cela n’était pas évident au premier regard, Jorge Lorenzo est le pilote qui ressemblait le plus à Rossi – sans même parler de niveau – ; entre les célébrations, les mimiques mais également la haine de la défaite et le sens de la compétition. Ces deux héros nous ont offert une rivalité exacerbée, pendant six saisons (2011-2012 exclus), entrée directement au panthéon des sports mécaniques. Depuis, la hache de guerre a été enterrée et les deux protagonistes se vouent un profond respect mutuel.

Rossi, c’est un pilote dur, sans pitié. Évidemment, nous ne pouvons pas simplement tirer un trait sur ces nombreuses polémiques. Souvent rude avec ses adversaires directs, il n’a jamais hésité à user de ses coudes (parfois plus) et de son cerveau. Mais n’est-ce pas là le propre des plus grands géants de l’histoire des sports ? Lors du weekend dernier, les noms de Michael Schumacher, Ayrton Senna, Mohamed Ali et Michael Jordan ont été évoqués pour élever Valentino au rang de légende.

Tous les mythiques patronymes énoncés précédemment ont dû employer des moyens radicaux, parfois extra-sportifs, pour se défaire de la féroce opposition. Senna était loin d’être un tendre, souvent décrié en son temps par ses plus proches collègues. Ali a dépassé les bornes à de nombreuses reprises, notamment lors de ses empoignades avec Joe Frazier. Demandez à l’effectif 1997 des Chicago Bulls pour constater à quel point il était mentalement difficile de s’entraîner avec Jordan. Inutile de rappeler les critiques acerbes auxquelles « Schumi » devait faire face lors de sa carrière, notamment après les finales de 1994 et 1997.

 

L’on a souvent cru que Marquez était le successeur de Rossi jusqu’à leur brouille à Sepang en 2015. Ici à Austin la même année. Photo : Box Repsol

 

Tous ont adopté un comportement de « tueur ». Personne, parmi les plus grands champions, quel que soit le sport, n’est tout blanc. Bien sûr, cela ne doit pas être minimisé ou tut, simplement relativisé. Dans cinq à dix ans, il y a fort à parier que tout cela sera oublié par la vaste majorité, comme c’est le cas pour les autres géants.

Enfin, Valentino Rossi, c’est le n°46. C’est « Valentinik », c’est « Rossifumi », c’est « The Doctor ». C’est un personnage tout à fait hors norme, unique dans l’histoire des Grands Prix, qui révolutionna notre sport. C’est toute la ferveur et la passion italienne, une académie formatrice de champions et plus encore.

Rossi, c’est la MotoGP. Il y aura un après, certes, sans doute brillant, mais définitivement différent. Alors, une dernière fois, grazie Vale.

 

du fond du cœur, GRAZIE !

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