Moto2 : Fallait-il vraiment tuer le pilote Fenati ? Manzi lui-même est prêt à pardonner…

Quelques heures après avoir « pété les plombs » de façon totalement inacceptable, le pilote Romano Fenati était irrémédiablement condamné à ne plus exercer son métier.

Tout d’abord sanctionné par le panel des commissaires de la FIM à une suspension de 2 courses, une punition certes peut-être un peu légère, l’Italien voyait ensuite son avenir se boucher chez MV Agusta et Forward Racing, puis sa saison présente se terminer au sein du team Marinelli Snipers, avant que la fédération italienne ne lui retire sa licence de pilote élite avec un réquisitoire largement exagéré, et que la FIM elle-même, par l’intermédiaire de son président, ne le convoque pour discuter d’une éventuelle nouvelle décision qu’elle pourrait juger appropriée.

Bref, Fenati c’est fini, et ce ne seront pas les innombrables articles relatant le sujet de la part des grands médias qui s’intéressent jamais à la moto qui ont pu enrayer ce lynchage médiatique et prendre un peu de recul pour juger sereinement ce qui n’est après tout qu’un geste impulsif de la part d’un jeune garçon de 22 ans sous l’emprise de l’adrénaline qui n’a pas eu de conséquence physique.

Bien sûr, quelques voix se sont élevées ici et là pour rappeler que même les plus grands, comme Loris Capirossi, Valentino Rossi ou Casey Stoner, pour n’en citer que quelques-uns, n’ont pas toujours su se maîtriser en leur temps, et qu’ils n’ont pas été sanctionnés aussi sévèrement pour autant. Elles sont évidemment passées complètement inaperçues au milieu de la curée !

Peut-être que celle de Stefano Manzi, qui est également très loin d’être un enfant de chœur, sera-t-elle un peu plus écoutée…

Le pilote Forward s’est exprimé en exclusivité à Sportmediaset : « Oui, je suis prêt à lui pardonner. Donnons du temps, calmons les choses, et un jour, nous le ferons. Je n’ai pas porté plainte et je n’ai même pas bougé pour le faire, je veux mettre une pierre dessus et passer à autre chose . C’est un mauvais geste, mais il ne voulait pas être mauvais. Provocation de ma part ? Je ne suis absolument pas d’accord. C’est faux parce que la bagarre et le sport sont là sur la piste, mais ne sont pas faits pour provoquer. Jusqu’à Misano, Romano et moi n’avions jamais rien eu. Maintenant, ce ne sera plus possible… »

Celui qui détient le record du nombre de chutes, qui est connu pour jouer aux quilles avec ses adversaires et a d’ailleurs été sanctionné à Misano par un recul de 6 places sur la grille d’Aragon, explique par ailleurs :  « Ai-je eu peur ? C’était juste une saloperie; je n’ai même pas eu le temps d’avoir peur et les choses ne se sont pas empirées ».

Le geste de Romano Fenati est toutefois loin d’être anodin puisqu’une pression de 20 bars a été appliquée au levier de frein : « C’est vrai, nous avons les données télémétriques et la Direction de course l’a vu aussi. C’est plus de deux fois que le freinage normal ».

Alors, loin de nous l’envie d’avoir à juger cet acte inconsidéré, mais si la suspension pour 2 courses peut paraître trop faible, une suspension à vie ne pourrait être infligée que par ceux qui n’ont jamais fauté…