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pression

L’enfer est pavé de bonnes intentions dit-on et cette histoire du respect de la pression minimale dans les pneus, surtout à l’avant, fixée par le manufacturier unique du MotoGP Michelin en est la démonstration. On pourrait aussi dire plus simplement, et aussi plus durement, que sans volonté et courage, l’échec est toujours au bout du chemin et c’est hélas aujourd’hui souvent l’apanage de ceux qui dirigent, dont la vocation est clairement plus de faire une carrière qu’un métier. Cela étant dit, cette histoire de pression des pneus à respecter, qui devait être un des éléments susceptibles de changer la donne dans la catégorie en rappelant à tous ses participants ses obligations en la matière, s’est dégonflée. Il n’y aura pas de constat, pas plus que de sanctions mais la règle restera de mise. Une hypocrisie cependant bien utile si, un jour, un drame arrive, ce qui ne manquera pas d’enclencher une recherche en responsabilité.

En MotoGP, au sujet de la pression des pneus, le manufacturier unique Michelin a fixé sa règle pour des raisons de sécurité que les compétiteurs ne respectent ouvertement pas – puisqu’ils le disent carrément en contestant ladite valeur – pour être performants sur la piste. Une zone grise que l’adoption d’un capteur de pression unique devait biffer en donnant les moyens d’un contrôle ne souffrant plus de la moindre contestation. Pour ça, un processus de sélection spécial a été lancé l’année dernière, au cours duquel différentes entreprises ont pu présenter leurs systèmes et leurs avantages. LDL Technology est sorti vainqueur de cet appel d’offres.

Et depuis ? Rien. Michelin campe sur sa position qu’elle a légèrement fait évoluer avec une nouvelle norme qui ne change pratiquement rien à la précédente, et les compétiteurs continuent à faire leur sauce. Les deux jurant que leur priorité reste la sécurité du pilote. Et pourquoi ce statu quo aux airs d’épée de Damoclès sur un paddock qui peut, à tout moment, être bouleversé par un grave accident ? Dire que c’est parce que l’on ne veut rien imposer en la matière par manque de volonté et de courage serait contre-productif. Alors il faut chercher ailleurs. Ce qui veut dire désigner une victime expiatoire.

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« Nous voulons tous une méthode de mesure parfaite de la pression, mais elle n’existe tout simplement pas pour le moment » et LDL Technology c’est de la chantilly ?  

Une démarche que le site motorsport-magazin assure de sa véracité après cette révélation « d’un membre de l’équipe MotoGP à Jerez dans une conversation en tête-à-tête ». Et que lit-on ? « La technologie nous laisse tomber. Nous voulons tous une méthode de mesure parfaite, mais elle n’existe tout simplement pas pour le moment. Les capteurs ne sont pas assez précis pour pouvoir prononcer des sanctions en cas d’infraction. Tant que nous ne pourrons pas mesurer correctement, tout le monde aura bien sûr tendance à être légèrement en dessous de la pression spécifiée. Mais nous souhaitons que les capteurs finissent par devenir si précis qu’il y aurait des pénalités en cas de sous-dépassement ». Cependant l’interlocuteur mystérieux se dépêche d’ajouter : « mais je ne suis pas sûr qu’alors des sanctions seront effectivement imposées ».

De fait le sujet est repoussé en raison du manque de précision de mesure des capteurs. C’est tout de même fort de café car c‘est exactement pour éviter cette situation que le MotoGP a fait appel à un fournisseur unique qu’est le français LDL Technology dont on ne semble pas de préoccuper de sa réputation en distillant cette version. Une situation ubuesque qu’Alex Rins avait bien cerné au dernier Grand Prix d’Espagne : « ce qui n’est pas bon, ce qui n’est pas acceptable, c’est que si quelqu’un dit que cette règle est en vigueur et qu’elle le sera pour Jerez, Le Mans ou n’importe où ailleurs, elle doit l’être. En théorie, Jerez était la première piste à pour faire respecter cette règle. Je ne sais pas pourquoi ils l’ont reporté au Mugello ou quelque chose comme ça. Alors, soit ils la retirent, soit ils sont stricts ». ce qui veut dire : soit on en a, soit on n’en a pas.

Les capteurs de pression des pneus deviennent l'enfant à problèmes du MotoGP, Photo: LAT Images