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Stefan Bradl

Honda s’apprête à encaisser sa pire saison en MotoGP. Ses résultats sont en berne, ses techniciens ne savent plus par quel bout prendre leur RC213V, ses pilotes s’usent, chutent et se font mal. Un marasme qui s’identifie par la dernière place au classement général des constructeurs après 11 Grands Prix. Le premier pilote HRC dans la hiérarchie de cette mi-saison reste un Marc Marquez, 13è avec 60 points, qui a manqué cinq courses et qui sera sans doute forfait jusqu’à la fin de l’année… Le pilote qui le remplace, qui est aussi le testeur du blason ailé Stefan Bradl fait un point de situation et donne des éléments sur les changements à venir qui seront d’autant plus conséquents qu’ils ne seront pas seulement techniques, mais aussi culturels…

Stefan Bradl a déjà rué dans les brancards du HRC au terme de son Grand Prix d’Allemagne qu’il a fini bon dernier avec un pied brûlé. Furieux contre cette RC213V qui n’apporte que souffrance et déception, le pilote test a exigé que le premier constructeur se décide enfin à revoir sa copie. Tout le monde a entendu ce cri de révolte, mais du Japon, a-t-il été écouté ? Voire compris ? Un aspect du problème qui n’est pas à prendre à la légère et qui montre à quel point la crise est profonde chez Honda.

Sur cet aspect, Stefan Bradl dévoile sur Speedweek : « nous devons réfléchir à où et comment nous pouvons nous améliorer à propos du taux de réponse des mises à jour techniques et aussi en termes de communication entre l’équipe et les pilotes. Il n’est actuellement pas si facile pour une usine japonaise de tout développer assez rapidement et de réagir en conséquence aux nouvelles exigences. Pour les Japonais, c’est la priorité absolue que rien ne soit apporté sur la piste de course qui n’ait pas été correctement testé. Rien ne doit arriver. À cet égard, les Japonais sont peut-être un peu plus conservateurs. Ils ne sont pas aussi effrontés que peut-être Ducati, Aprilia ou KTM. Ils n’osent pas essayer de gros changements ».

L’Allemand ajoute : « c’est un grand avantage pour les constructeurs européens de pouvoir communiquer avec leurs pilotes dans la langue locale. Les techniciens de Ducati et d’Aprilia peuvent parler italien aux pilotes. C’est un avantage incroyable. En conséquence, il y a extrêmement peu de malentendus. La communication avec les Japonais n’est pas toujours facile. Et il n’est pas facile pour les pilotes de transmettre leurs sentiments exacts dans une langue étrangère. Tous les pilotes espagnols chez Ducati et Aprilia parlent tous un excellent italien ». Mais il y a aussi ça : « le développement est fait par les ingénieurs avant que je fasse des déclarations à ce sujet ».

Stefan Bradl

Stefan Bradl : “je suis débordé ne serait-ce que pour savoir par où commencer

De fait, il faut travailler sur le fond et la forme, les hommes et la technique, la culture et les compétences. Une véritable révolution culturelle qui commencera par cette acceptation, au Japon, que tout ce qui a marché jusque-là est devenu obsolète… « Il existe de nombreux domaines d’activité et chantiers auxquels il faut penser. Ce n’est pas facile. En tant que pilote, je suis débordé ne serait-ce que pour savoir par où commencer. Mais quelque chose va bouger. Alberto Puig l’a précisé ».

En attendant, il faudra boire le calice jusqu’à la lie… « Je ne pense pas que nous puissions avoir de grandes attentes en ce moment. Il est difficile d’atteindre un rythme de course rapide avec cette moto. C’est beaucoup plus facile pour les pilotes Ducati et Aleix Espargaró sur l’Aprilia. Nous devrons juste limiter les dégâts pour le moment et essayer d’en tirer le meilleur parti. Ni la vitesse aux essais ni en course ne nous convient En tout cas, tout le monde chez Honda s’attendait à mieux pour cette saison ».

Stefan Bradl termine en rappelant le gros problème actuel de la RC213V : « les glissements de roue avant sont notre problème général chez Honda. Jusqu’à présent, nous ne savons pas exactement comment nous pouvons maîtriser ce problème. Nous ne pouvons que continuer à travailler et essayer d’améliorer la situation ». Un travail qui devra s’effectuer pour l’instant sans le guide désigné Marc Marquez, convalescent après sa délicate et dernière opération à son humérus droit.

Stefan Bradl à Assen : aucun point en 2022

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