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Honda Yamaha

Les Japonais sont en déroute. Honda comme Yamaha peinent terriblement en cette saison 2023 ; il s’agit de l’une des plus mauvaises de toute l’histoire pour les deux firmes, que l’on pourrait légitimement qualifier des deux plus grandes marques engagées Grands Prix motos. Les explications sont parfois dures à trouver, mais celle que j’avançais il y a quelques mois semble tenir la route. Le problème semble être plus profond, directement lié à l’état du Japon actuellement.

Aujourd’hui, nous allons essayer de déterminer qui est le plus mauvais élève des deux, en deux points distincts. D’abord, en évoquant les résultats, puis, en analysant les dynamiques et le verdict de la piste.

 

Honda vs Yamaha, pas grand-chose à se mettre sous la dent

 

Il ne faut pas être un fin statisticien pour s’apercevoir que la situation n’est pas brillante des deux côtés. C’est on ne peut plus simple : Repsol Honda est dernier du classement équipes. Dernier. LCR, neuvième sur onze inscrits, et Yamaha, sixième.

Alors, oui, effectivement, la firme aux diapasons s’en sort un peu mieux si l’on regarde les résultats nets car se sont les extrêmes qui influencent les moyennes. Et Fabio Quartararo, avec ses deux podiums inespérés aux États-Unis et en Inde (en plus de la troisième place en Sprint à Assen) y contribue fortement. Mais quand on se penche sur le classement constructeur, en revanche, les hommes d’Iwata sont au fin fond du scratch, payant leur manque d’implication avec l’absence d’équipe satellite.

 

Honda Yamaha

Une victoire énigmatique… qui fait beaucoup de bien. Photo : Michelin Motorsport

 

Honda ne fait pas beaucoup mieux ; les deux Japonais occupent les dernières et avant-dernières positions de ce classement absolument primordial. En tout, ils se partagent quatre podiums dont trois absolument inexplicables (avec la performance lunaire d’Álex Rins au Texas, sans mauvais – ou très bon – jeu de mot). C’est maigre dans la performance, mais en revanche, dans les abandons, c’est tout autre chose.

Tenez-vous bien ; Honda Repsol uniquement compte 12 résultats blancs, notamment à cause de Joan Mir qui réalise peut-être le pire exercice pour un pilote officiel jamais constaté. Il fait même moins bien que… Franco Morbidelli en 2022, qui, à sa décharge, est beaucoup moins ridicule face à Fabio Quartararo cette saison.

 

 

Ce point est assez difficile à partager, mais on le donne quand même à Honda. En effet, ils ont quand même une victoire, de fait, mais aussi un beau podium de Marc Márquez à Motegi, bien plus logique que les autres performances uniques. Et puis, en début de saison, il arrivait tout de même à montrer de la vitesse comparé à un Fabio trop souvent en Q1, alors qu’il était un as en qualifications. Vous voulez une statistique qui fait peur ? Sa dernière pole remonte au Grand Prix d’Indonésie 2022.

 

La dynamique dit le contraire ?

 

Maintenant, si l’on remet les choses dans leur contexte et qu’on s’éloigne un peu des statistiques, le constat est peut-être différent. Avec Marc Márquez dans l’équipe, Honda n’arrive plus à rien ; la vérité est aussi celle-ci. On a vu l’Espagnol avoir des gestes d’humeur assez prononcés comme au Sachsenring avec ce doigt d’honneur qui restera dans l’histoire. À sa décharge, on ne peut pas dire qu’il n’aura pas tout essayé ; avec jusqu’à quatre chutes en une matinée, il se donne à fond mais cela n’a pas suffi à le faire rester ; sa signature chez Gresini Racing est officielle à l’heure où ces lignes sont écrites.

 

Honda Yamaha

L’homme de la situation… n’est plus. Photo : Michelin Motorsport

 

De fait, Honda est perdant partout ; ils se séparent, dans la douleur, de l’un des plus grands pilotes de tous les temps, qu’ils espèrent remplacer par Miguel Oliveira, dernière rumeur en date ; loin d’être un mauvais choix soit dit en passant. Je trouve qu’un fait marquant est passé sous les radars alors que c’est celui qui caractérise le plus la saison de la firme ailée ; la défection d’Álex Rins. Il faut bien comprendre qu’un homme qui a gagné avec une moto réputée difficile, voire dangereuse, a décidé de quitter son équipe en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. C’est dire le peu de potentiel qu’il a décelé en la RC213V d’une part, mais en l’équipe Honda de l’autre. Selon moi, humblement, c’est un signal qui aurait dû alerter Johann Zarco.

Si chez Yamaha, on se plaint encore d’un déficit de puissance, chez Honda, les pilotes poussent moins de peur de tomber et se blesser. Mais ne croyez-pas que les bleus sont exempts de tout reproches. La YZR-M1 ne progresse plus, il n’y a plus une seule piste pour la faire aller mieux. Je veux rappeler qu’en Catalogne, les officiels ont préféré un package inspiré de l’an dernier, et pire, il était plus performant ! À Misano, le millésime 2024 n’a franchement convaincu personne, et ça n’a surpris aucun observateur. En 2018, les patrons s’excusaient quand les deux motos n’étaient pas dans le top 10 en qualifications à Spielberg. Vous rendez-vous compte de la décadence ?

Sur ce point, nous donnons tout de même l’avantage à Yamaha. Pour des raisons qui m’échappent – et qui apparemment, échappent également à Fabio Quartararo, les pilotes parviennent parfois à trouver de la vitesse. En Inde, en Argentine sous la pluie, à Assen, on a vu deux hommes engagés et appliqués. De plus, Franco Morbidelli a fini toutes les courses sans jamais chuter. Sa dynamique n’est pas dingue, mais toujours meilleure que celle de Joan Mir qui, en plus de ne pas performer, ne voit que très rarement l’arrivée.

 

Conclusion

 

Qui est le plus mauvais élève de cette saison 2023 ? Selon moi, Honda. La perte de Marc Márquez et d’Álex Rins montre que quelque chose ne va pas dans cette équipe, sans même se soucier du sportif. De plus, il suffit de lire les commentaires de Stefan Bradl et d’Iker Lecuona pour comprendre que c’est psychologiquement usant de monter la bête. Chez Yamaha, ce n’est pas beaucoup plus glorieux ; surtout car Fabio Quartararo gâche une année de son prime, sa meilleure période en carrière. Mais tout de même, parfois, la firme d’Iwata apporte des nouveautés comme au Red Bull Ring avec ce nouveau système pour contrôler la température des pneus, et même, on peut se raccrocher à des performances convaincantes, même si elles sont basées sur des idées datées.

Et vous, qui élisez-vous pire élève de cette saison 2023 entre les deux mastodontes ? Dites-le nous en commentaires !

 

Un champion du monde qui n’en a plus l’air. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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