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A l’occasion de son 400e Grand Prix, Valentino Rossi a accordé une longue interview au site officiel MotoGP.com en Australie.

Pour répondre aux questions de Matthew Birt, l’icône de Yamaha y aborde différentes facettes de son très long parcours, à commencer par quelques différences de sa vie de pilote, entre hier et aujourd’hui…

Valentino Rossi : « c’est un chiffre incroyable, car si vous commencez à compter de 1 jusqu’à 400, c’est énorme ! C’est un long long parcours mais je suis très fier de ma carrière car je me suis beaucoup amusé. C’est la plus grande partie de ma vie, depuis que j’ai eu 10 ou 12 ans. C’est super de faire la 400e à Phillip Island, car c’est un endroit particulier, tous les pilotes adorent cet endroit car c’est génial de piloter les motos ici, et j’essaie de rester fort et compétitif après une si longue période. »

Vous êtes dans le paddock depuis 23 ans. Comment celui-ci a-t-il évolué ?

« Malheureusement, les choses ont beaucoup changé, d’une mauvaise façon (pour moi), car au début j’appréciais beaucoup de rester dans le paddock puisque j’y ai beaucoup d’amis parmi les pilotes et les gens qui y travaillent. Tout était plus facile, tout était plus libre. Vous pouviez bouger avec le scooter, faire des wheelies, modifier votre scooter pour avoir plus de puissance. C’était comme une deuxième maison. Ces dernières années, tout est devenu plus difficile mais d’une bonne façon : les fans sont là et j’en ai beaucoup tout le temps, mais pour moi, la vie dans le paddock est terminée. Car simplement pour me déplacer de mon motorhome au box, c’est tout un travail. Maintenant, la vie dans le paddock se passe à l’intérieur : à l’intérieur du box, à l’intérieur du motorhome, etc. Donc les choses ont beaucoup changé. »

Le nombre de journalistes et les réseaux sociaux ont également changé. Comment appréhendez-vous cela ?

« Avant, l’important était de piloter la moto, et après, vous aviez un court moment pour les interviews. Maintenant, c’est presque l’opposé (rires). C’est comme si la plus grande partie de la journée était consacrée aux interviews, aux réseaux sociaux et à tout le reste, et à la fin vous pilotez la moto (rires). C’est comme ça ! Mais je pense les choses ont également changé pour les personnes normales dans la vie normale, car cette grande exposition a beaucoup changé les choses pour chacun : vous êtes toujours en live. Je pense que cela comporte aussi des points positifs car si vous êtes un fan de MotoGP, vous pouvez tout suivre à partir de jeudi après-midi, tout le paddock, et tous les endroits à partir de vendredi matin. Cela est bien pour les fans. C’est le prix à payer, mais c’est mieux. »

Comment avez-vous vécu l’évolution de votre exposition médiatique au fil de votre carrière ?

« C’est facile: vous devez changer de vie (rires) ! Je suis devenu très célèbre dès 1997, en particulier en Italie, car j’étais très jeune et j’ai gagné la première course. Je suis devenu champion du monde la deuxième année, et sincèrement cela a été une grande surprise pour tout le monde : cela a été comme une bombe en Italie. Au début, c’était difficile car il est difficile d’accepter que votre vie a changé. C’est vrai que, d’une façon générale, vous avez beaucoup, beaucoup d’avantages. Par exemple, si vous rentrez dans une boutique, vous n’avez pas à attendre, ou même ils ferment la boutique pour vous. Vous avez beaucoup d’avantages ! Mais parfois, vous ne pouvez plus avoir une vie normale. Au début, durant les quatre ou cinq premières années, j’ai eu du mal à m’adapter car ce n’était pas facile, comme par exemple pour aller au cinéma. J’étais très jeune et je bougeais aux alentours, et tout le monde m’arrêtait. Mais ensuite, peu à peu, je me suis habitué à ça et j’essaie d’avoir une vie normale, même si elle n’est pas normale (rires). De ce point de vue, rester à Tavullia est très bien car, si je reste à Tavullia ou dans la région proche, comme à Pesaro, je ne veux pas dire que c’est tout à fait normal mais les gens ne m’embêtent pas beaucoup puisqu’ils ont l’habitude de me voir. Donc je peux facilement bouger un peu et aller au restaurant. Mais si je fais 20 kilomètres, c’est différent. »

Dans votre métier de pilote proprement dit, qu’est-ce qui a également changé ?

« Vous avez selon moi deux aspects très importants. L’aspect technique de la moto, qui a vraiment beaucoup changé. Si vous pensez à 2001 et aux 500 cm³, la moto a complètement changé. Mais aussi si vous comparez la moto de 2019 la moto de 2005 : ce sont toutes les deux des MotoGP, des quatre-temps 1000cc, mais vous avez beaucoup plus d’électronique, les pneus ont changé et les freins ont changé. Avant tout, vous devez modifier votre style de pilotage pour essayer d’emmener cette moto à la limite, car celle-ci est bien plus élevée qu’en 2005, par exemple. Ceci est une chose. »

« L’autre chose, c’est l’évolution de « l’espèce » (rires). La nouvelle génération est toujours plus forte. Ils sont davantage professionnels, ils font plus d’efforts, ils ont une vie parfaite, ils mangent de la bonne manière, ils ne boivent pas et vont au lit de bonne heure, ils s’entraînent toute la journée du matin au soir. Moi, je viens d’une époque où les pilotes buvaient des bières et fumaient des cigarettes… »
« Aujourd’hui, pour piloter une MotoGP, vous devez à nouveau changer votre vie. Vous devez davantage être un athlète : aller vous coucher tôt, dormir un nombre normal d’heures, parler de votre régime avec le docteur, etc. Si vous voulez faire partie du jeu, c’est comme ça, quand le professionnalisme des pilotes s’est élevé, et ils essaient de travailler dans tous les domaines pour être forts. »
« L’autre différence, comparé à 2005, c’est que du premier au dernier tour, vous devez toujours être à fond. Avant, vous partiez doucement, vous regardiez ce qui se passait et peut-être que vous attaquiez, mais après vous attendiez : il y avait plus de stratégie, et c’était moins physique. »

Source et crédit photo: MotoGP.com

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