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Neuvième dès sa première course en Championnat du Monde Supersport à Phillip Island, Jules vient de nouveau de rentrer dans le top 10 lors de la dernière épreuve à Assen. Il est désormais treizième au général dans cette catégorie dont il découvre presque tout (motos, adversaires, équipes, pneus Pirelli, etc.).

Tout d’abord, quel est ton bilan de tes quatre premières courses de l’année ?

« Le bilan est plutôt positif parce que mon but était de reprendre confiance, de montrer que j’étais quand même compétitif après l’année dernière compliquée. Je pense que jusqu’à présent on a réussi. C’est vrai que je suis treizième actuellement mais j’ai un résultat blanc en Thaïlande alors que j’étais encore une fois dans le top 10, donc ça nous a un peu pénalisés, sinon je pense que je serais 7 ou 8 ».

« Le bilan est, pour le moment, positif. Dans l’interview qu’on avait faite avant le début de la saison, je t’avais dit que je voulais être dans le top 10. On en est au premier tiers de la saison, et maintenant il me faut franchir un autre step ».

Quelles sont les choses qui t’ont le plus surpris dans ce Championnat du Monde Superbike-Supersport ?

« Je n’ai pas été très surpris. J’ai dû m’adapter à beaucoup de choses, comme la moto et l’équipe, et je pense que ça a été plutôt réussi jusqu’à présent. Il y a une très bonne ambiance dans l’équipe, tout le monde s’entend bien ».

« C’est vrai qu’on a évolué en début de saison avec une base une peu particulière parce qu’on n’a pas eu beaucoup de tests. Petit à petit, je commence à comprendre comment je dois rouler sur cette moto ».

« En Aragón c’était un peu compliqué, mais on a retrouvé de bonnes sensations à Assen et c’est de bon augure pour la suite de la saison, même si on va arriver sur des pistes que je dois apprendre comme Imola et Donington ».

En Superbike, Ducati écrase tout, et les autres constructeurs l’accusent de vendre la Panigale V4 R à perte (39 900 euros*) pour homologuer cette moto dérivée de la MotoGP. Est-ce que ça gâche un peu l’ambiance, ou est-ce accepté, comme par exemple les 4 années de domination consécutives de Kawasaki et Johnny Rea ?

*Règlement FIM « Homologations for Superbike », article 1.2.1, a, i, page 221 : « The maximum retail price for Superbike 1000 class motorcycle is 40.000 Euro ».

« Je pense que ce que Dorna a voulu faire, c’est arrêter cette domination de Rea. Sauf qu’ils l’ont remplacée par une autre domination ! Ce n’est pas la meilleure manière de rééquilibrer le Championnat ».

« La moto que Ducati a sorti est très belle et elle rentre dans le règlement. Les constructeurs ont le droit de présenter de très belles machines comme celle-là car il y a forcément des passionnés et des fans de la marque qui veulent acheter une aussi magnifique machine ».

« Par contre je pense qu’il faut trouver une solution pour niveler le Championnat pour que tous les constructeurs puissent avoir une chance, et pas que les teams d’usine. Quand on regarde en BSB, ça fonctionne très bien. La Suzuki y a gagné, la Ducati aussi, la Yam également, la Kawa fonctionne bien… Pour moi le Championnat British Superbike est vraiment bien géré ».

« Dorna pourrait adopter un règlement identique, parce qu’au final les Superbikes sont des motos de route. Si on veut faire un vrai prototype, qu’on aille le construire en MotoGP où c’est sa place ».

« Mais c’est compliqué, car, quand Dorna veut se rapprocher du BSB, les constructeurs râlent parce qu’ils ne peuvent plus faire de développement. C’est un peu sans fin. Si quelqu’un était capable de trancher, ça ferait du bien à ce Championnat ».

« Le format des courses pose également problème : trois courses, c’est long pour un week-end. Les gens n’ont pas forcément le temps d’être trois fois devant leur poste de télé le week-end. C’est bien de rechercher le spectacle, mais encore faut-il pouvoir le regarder ».

Pour un pilote privé comme toi, quelles sont les différences majeures entre les Grands Prix Moto2 et le Championnat du Monde Supersport ? Sur la piste d’une part, dans le paddock d’autre part ?

« Le paddock est plus petit et il y a moins d’hospitalités, mais il n’y a pas forcément moins de monde puisque l’entrée est libre pour les spectateurs, ce qui est sympa. En Aragón, j’ai été surpris de voir autant de Français venus nous encourager, c’était agréable ».

« En piste, il y a peu de différences : Les pilotes de devant sont quand même rapides. Le niveau est un peu moins homogène. Les douze premiers sont vraiment rapides, ensuite il y a plus d’écart. J’ai roulé aussi vite en Supersport qu’en Moto2 à Assen, donc il y a du niveau, et c’est à moi de me rapprocher de ceux de devant ».

En moyenne cylindrée, préfères-tu les Dunlop ou les Pirelli ?

« Je me suis plutôt bien adapté aux Pirelli. J’aime leur pneu avant qui donne beaucoup de feeling sur les freins. C’est surtout là que j’ai senti la plus grosse différence avec les Dunlop. La moto a tendance à pencher plus facilement dans le virage et donner un bon feeling de l’avant ».

« Pour l’arrière, il y a un drop assez notable à partir de 6 à 7 tours, mais il n’y a qu’un seul drop du grip. Alors que le Dunlop n’offrait pas beaucoup de grip sur les 2 ou 3 premiers tours, puis ensuite le grip arrivait et il restait plutôt constant ».

« J’aime le Pirelli et j’ai été agréablement surpris car certains le critiquent, alors que je trouve que je m’en tire plutôt bien. »

Globalement, es-tu content d’être passé en Supersport ?

« Oui, très, très content. L’an dernier a été compliqué pour moi et il fallait que je sache où j’en étais. Quand j’ai fait le changement, des gens m’ont dit « faut pas rêver, ce n’est pas parce qu’on est derrière en Moto2 qu’on va être devant en Supersport ». Je ne suis pas encore devant, mais je suis déjà dans les 10. Je sais que la moto peut faire mieux, même si c’est une Honda dans un championnat dominé par Yamaha ».

« Je continue de travailler. Je sais que je peux me rapprocher des gars de devant. L’équipe travaille dur aussi et je suis sûr qu’on va y arriver ».

Photos © CIA Landlord Insurance Honda

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