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Entièrement nouvelle, tout nouveau concept, voire même révolutionnaire, les qualificatifs utilisés ont été nombreux pour décrire la nouvelle Honda RC213V alignée par les équipes Repsol Honda Team et LCR Honda MotoGP, mais, jusqu’à présent, les objectifs des photographes ont grosso modo seulement permis de noter une nouvelle aérodynamique, un volume utilisable sous le dosseret de selle et quelques essais de châssis…

Or, avant le Grand Prix d’Indonésie, Takeo Yokoyama, passé de Directeur technique à Manager technique du team Repsol Honda en 2018, s’est exprimé sur le sujet dans une vidéo mise en ligne la semaine dernière sur le site officiel MotoGP.com.
Celui qui influence fortement le développement des machines à l’aile d’or explique que le nouveau comportement de la MotoGP de Tokyo vient entièrement des nouvelles caractéristiques de son moteur. Et qu’il faudra bien s’y habituer !

Takeo Yokoyama : « Oui, cela a été un changement radical mais il était vraiment nécessaire de le faire. Lors des deux dernières années, Nous avons rencontré un problème d’adhérence à l’arrière et nous nous sommes concentrés sur ce point. Je pense que nous avons progressé de ce point de vue. Les deux dernières années, le développement du moteur était gelé mais il est maintenant autorisé et nous avions donc décidé de repartir à zéro, c’est-à-dire comme toujours par le moteur. Nous avons donc étudié un nouveau moteur, puis une moto tout entière. Si vous regardez la moto de l’extérieur, nous avons toujours un V4 : nous n’avons pas encore un 4 cylindres en ligne (rires). De l’extérieur, il n’est peut-être pas ainsi de comprendre à quel point de petits changements à l’intérieur du moteur peuvent avoir un effet sur les caractéristiques de la moto toute entière, mais cela l’affecte beaucoup. C’est comme si nous avions une feuille blanche devant nous et que nous devions essayer les premières lignes du moteur.
Actuellement, je dirais que les cinq jours de test n’ont pas été suffisants pour effectuer complètement la mise au point de la moto et je dirais que nous en sommes à mi-chemin, pour voir clairement la direction dans laquelle nous devons utiliser la moto.
Je pense que tout le monde, Marc, Pol, Álex, Taka et Stefan, tout le monde améliore la meilleure adhérence de l’arrière, mais probablement que Pol profite davantage que les autres de ce point. mais déjà cet hiver, il était très bien préparé, mentalement et physiquement. Donc dès le premier jour des tests hivernaux, il a piloté d’une façon très déterminée et savait exactement ce qu’il devait faire et réaliser cette année. Il s’est également adapté à la façon dont le team Repsol Honda travaille, donc tout se met en place. Mais dans le processus que nous avons enclenché cette année, nous avons perdu dans d’autres domaines. Ne me posez pas trop de questions là-dessus, mais oui, nous avons un peu perdu l’ADN de la moto. En même temps, quand les caractéristiques de la moto changent, nous avons besoin que nos pilotes changent leur façon d’utiliser l’outil, ce qui signifie qu’ils doivent modifier leur style de pilotage. Tous nos pilotes sont vraiment habitués au pilotage d’une Honda en MotoGP, donc c’est comme si on leur demandait de se lancer dans une nouvelle aventure, et je comprends que ça leur prenne du temps. Il ne faut pas les perturber pendant qu’ils s’adaptent à une nouveauté mais, en même temps, nous devons clairement identifier ce que le pilotage ne peut pas compenser. Nous sommes donc encore dans une zone grise et il faut avancer prudemment dans ce genre de situation. »

Quand ces propos ont été énoncés, le technicien japonais ne savait pas à quel point ils étaient prémonitoires…

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