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MotpGP

Il reste trois courses dans cette saison MotoGP où cinq pilotes réunis en 40 points peuvent mathématiquement prétendre au titre. Les nerfs sont mis à rude épreuve si bien qu’en plus de leur talent dans l’art du pilotage, les prétendants devront être dotés d’un mental à toute épreuve. Cet aspect psychique dans la carrière d’un pilote a pris de plus en plus d’ampleur non seulement sous la pression de l’événement et de l’enjeu, mais aussi parce que les protagonistes sont plus exposés à travers des réseaux sociaux qu’ils animent par ailleurs. Mais parfois, quand l’heure fatidique approche, il y a une nécessité à prendre du recul avec cet outil à double tranchant. Récemment, Fabio Quartararo l’a démontré en mettant sur pause son compte Instagram.

Le défi de la conquête d’un titre mondial révèle une conjoncture anxiogène qui rappelle que la santé d’un pilote de Grand Prix ne se limite plus à un état physique. Il faut aussi penser à un équilibre psychique. La santé mentale n’est plus un tabou au point que de nombreux pilotes reconnaissent bénéficier de l’aide de « coach ». Un domaine d’intervention que Maverick Viñales expose ainsi : « en compétition moto, la santé mentale est super importante. Parce qu’on risque gros en quelques dixièmes de seconde » signale-t-il. « Quand tu es enfant, tu n’y penses pas tellement, je pense que c’est plus un jeu. Quand tu es plus grand, tu commences à comprendre un peu plus ce que tu représentes. Vous représentez une marque, de nombreuses personnes, de nombreux fans. C’est une chose précieuse, c’est un moment très émouvant. Mais ça demande aussi beaucoup de pression » analyse l’officiel Aprilia qui, dans sa carrière, est déjà passé par tous les états…

« Vous devez être là chaque week-end, il faut beaucoup prouver » ajoute Viñales : « être stable est l’un des secrets qui fonctionne le mieux pour moi ». Pour l’Espagnol, le MotoGP offre à la fois des moments heureux et des déceptions. « C’est comme des montagnes russes. Quand tu as un bon résultat tu montes, un mauvais résultat tu descends. C’est très important d’avoir une mentalité très stable et très linéaire ». Il livre une recette pour s’accommoder de cette réalité : « il faut essayer de ne pas être trop euphorique, car cela vous prend toute l’énergie. Essayer d’être stable, je pense, est l’un des secrets que j’ai le plus appris et qui fonctionne le mieux pour moi » commente-t-il, même si, vu de l’extérieur, il ne convainc pas encore tout à fait sur l’assimilation de cette posture ainsi revendiquée.

Francesco Bagnaia, Fabio Quartararo, Liqui Moly Motorrad Grand Prix Deutschland

« Nous croyons qu’un pilote MotoGP a une vie privilégiée. Mais ce n’est pas vrai : un sportif de haut niveau souffre »

Le Top Gun a également reconnu qu’apprendre à extérioriser ses émotions n’a pas été facile. Cependant, il était reconnaissant d’avoir une aide professionnelle pour l’y aider. « Je me suis laissé accompagner par davantage de professionnels qui vous aident. Ils vous donnent le mécanisme, par exemple, pour ne pas être euphorique ou déprimé quand tout ne va pas comme vous le souhaitez », a-t-il déclaré.

Le Dr Ángel Charte a également exposé son point de vue en tant que professionnel de la santé. « Nous sommes au siècle de la santé mentale. Mais je tiens à dire que la santé mentale nous sensibilise depuis de nombreuses années » a-t- il déclaré. Arriver en MotoGP, dans l’élite mondiale, pose de sérieuses difficultés aux pilotes, également au niveau mental. « Ces gars-là sont déjà nés avec une grande pression. Le pilote qui vient ici, en MotoGP, vient pour gagner. C’est difficile à gérer. Nous croyons qu’un athlète d’élite a une vie privilégiée. Mais ce n’est pas vrai : un sportif de haut niveau souffre » assure-t-il.

La figure du « psychologue du sport » a été essentielle pour gérer ces aspects du métier de pilote de haut niveau. « Ce que fait le psychologue, c’est apprendre à connaître le pilote et développer son état mental. C’est-à-dire renforcer les parties psychologiques et surtout lui donner des solutions qu’il pourra ensuite développer et se sentir stables », a expliqué le Docteur Charte. Dans le cas de Viñales, il est sûr que le travail lui apportera de grandes récompenses. « Maverick a vécu une période difficile, compliquée. Je crois qu’il ne vit pas un doux moment, et il travaille dur sur cet aspect et ça va l’amener à des positions élevées » a-t-il conclu sur motogp.com.

Gap evolution, Francesco Bagnaia, Fabio Quartararo

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