Marco Bezzecchi a décroché la première victoire d’Aprilia au Championnat du Monde MotoGP 2025 à Silverstone, un succès bienvenu qui arrive à point nommé pour le constructeur italien à la veille de la prochaine échéance de ce week-end en Aragon. Cette victoire, même si elle est qualifiée de « chanceuse », représente un véritable baume pour l’âme d’une équipe confrontée à des défis inattendus cette saison.
La victoire de Marco Bezzecchi à Silverstone a fait l’effet d’un éclair dans le ciel chargé d’Aprilia. Premier succès de la saison 2025, et surtout première victoire en MotoGP pour le constructeur de Noale, elle tombe à point nommé pour une équipe malmenée depuis le début d’année.
L’hiver avait pourtant été prometteur. En recrutant Jorge Martin, champion du monde en titre, Aprilia avait frappé un grand coup, s’offrant l’un des rares pilotes capables de faire vaciller l’armada Ducati. L’objectif était clair : combler l’écart avec la firme de Bologne, voire jouer le titre.
Mais le destin en a décidé autrement. Martin n’a pas encore disputé un seul Grand Prix en forme cette saison. Trois blessures sérieuses, une récupération incertaine et une lettre ouverte annonçant son départ en fin d’année via une clause de sortie sont le bilan de ce début de collaboration. Tout laisse penser qu’il rejoindra Honda pour un pont d’or. Un coup dur pour Aprilia, qui comptait sur lui pour faire passer un cap à la RS-GP.
Davide Brivio : « il est difficile d’évaluer correctement Aprilia mais avons le potentiel pour réduire l’écart »
Dans ce contexte, le succès de Bezzecchi est un soulagement immense. Certes, les circonstances de la course à Silverstone ont été favorables, mais cela n’enlève rien à l’exploit. Avec 69 points, il est le meilleur représentant d’Aprilia au classement, en septième position, bien loin toutefois de Marc Marquez, leader avec 196 unités. Ai Ogura, rookie encore en rodage, pointe à la 12e place avec 43 points. Raul Fernandez, victime d’un début de saison compliqué, n’en compte que 19.
Davide Brivio, directeur de l’équipe TrackHouse, reste cependant confiant : « j’ai l’impression que nous nous sommes améliorés, notre moto est meilleure, nous devrions être plus compétitifs », a-t-il confié à Speedweek. « Mais avec les blessures de Martin et Fernandez en début de saison, toute la responsabilité repose sur Bezzecchi ; Ogura est encore en phase d’apprentissage. C’est pourquoi il est difficile d’évaluer correctement Aprilia. Nous avons le potentiel pour réduire l’écart. Nous sommes plus proches que par le passé. Mais il faudra attendre de voir comment la situation évolue. »
Le défi est immense. Entre un pilote vedette sur le départ, un effectif en convalescence et une RS-GP qui peine à convertir son potentiel en résultats réguliers, Aprilia joue une partie délicate. Mais Bezzecchi a montré que tout n’était pas perdu. Reste à transformer cet éclair isolé en véritable tempête.
