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Pour son retour en Championnat du Monde Superbike, Loris a progressé régulièrement pendant trois jours sur le Circuit Angel Nieto de Jerez, découvrant avec la prestigieuse équipe Ten Kate la Yamaha YZF-R1. Il terminait la deuxième course du dimanche de 18 tours à 20 secondes du vainqueur, ce qui était très positif pour le baptême de ce nouveau trio Baz-Ten Kate-Yamaha.

Loris, comment s’est déroulée ta reprise de contact avec le Championnat du Monde Superbike ?

« Ce fut un bon moment. C’était quelque chose que j’attendais depuis longtemps, et autant le team que moi. Ça a été un bon week-end, on a été heureux d’être là-bas. Il y a eu beaucoup d’efforts de nombreuses personnes ».

« On est arrivés avec beaucoup de choses à découvrir et avec l’envie de jouer tout de suite aux avant-postes. Mais il y a malgré tout un moment où il faut être intelligent et se dire qu’il faut avoir un peu plus de patience. Il faut accepter le fait qu’il y a du retard à rattraper ».

« Il est certain qu’on arrive en voulant tout de suite avec un peu de chance viser les avant-postes mais même si c’est une moto très aboutie, il faut que le team l’apprenne, il faut que moi aussi je l’apprenne et qu’on parvienne ensemble à la façonner et à l’adapter à mon style de pilotage. On a pris notre temps et à la fin du week-end on était quand même satisfaits du travail qui a été fait ».

Tout d’abord, comment s’est passé ton impressionnante chute lors des essais libres ? As-tu été touché physiquement ? Ta moto a-t-elle beaucoup souffert ?

« C’est une chute qui évidemment n’est pas arrivée au bon moment, mais je n’ai pas fait d’erreur flagrante. Je n’ai pas fait de faute évidente, on a longuement regardé les données enregistrées et tout était très similaire avec les données précédentes ».

« J’avais peut-être tout simplement un peu trop d’envie à ce moment-là. Le début des essais libres s’était très bien passé, mais comme il y a beaucoup de nouveaux pneus dans l’allocation fournie par Pirelli, il y avait un pneu destiné à la course sprint qu’on voulait essayer. Je suis parti puis je me suis fait surprendre au premier tour d’un run qui devait durer dix tours. En fait le pneu arrière a poussé l’avant. Ça a été notre problème jusqu’à la deuxième course d’avoir un pneu un peu capricieux au lâcher de frein. La moto n’avait pas envie de tourner et j’étais obligé de mettre beaucoup d’angle ».

« Je me suis fait surprendre dans un virage très rapide. Moi je n’ai rien eu, ce qui était vraiment de la chance, alors que la moto était détruite. C’est pour ça que je m’en voulais énormément parce qu’il y avait peu de pièces dans le team. Les gars ont travaillé intensément pour construire cette moto et là il a fallu en refaire une dans la nuit, donc je m’en suis voulu. Mais ça fait aussi partie de l’apprentissage de la moto et pour nous c’était en quelque sorte un week-end « d’essais hivernaux ». C’était comme rouler au mois de novembre, sauf qu’on était sur un week-end de course, donc il faut se dépêcher un peu plus que lors de vrais essais hivernaux. On ne peut pas autant prendre notre temps. Cette chute n’est pas arrivée au bon moment, mais on a eu la chance que ça se passe bien après ».

As-tu été satisfait de ta qualification en 15e position pendant la Superpole, à 1.7 de la pole position établie par Jonathan Rea ?

« Non. Je n’ai pas été satisfait du week-end en général. Il n’y a aucune place que j’ai réalisée qui m’ait satisfait parce que j’ai envie de jouer le podium et les avant-postes ».

« Je savais que la qualification allait être le moment le plus compliqué parce que je n’avais pas passé un pneu qualif sur cette moto. J’en avais en fait passé un à Misano mais dans des conditions un peu spéciales. Donc en fait la première fois que j’en ai passé un dans des conditions normales, ça a été au moment de la qualif. Et tous les pilotes qui en ont utilisé savent qu’il faut être en totale confiance avec sa moto et comprendre où pousser un peu plus avec ce pneu qualif qui normalement fait gagner une seconde, mais là ne m’a pas fait gagner énormément. Mais je n’ai pas été surpris parce que je m’y attendais. Je savais que ça allait être le moment le plus compliqué du week-end ».

Douzième de la première course, puis un forfait technique, et neuvième de la troisième course à 20 secondes du vainqueur sur 18 tours. Pour un retour sans course pendant sept mois, cette neuvième place est plutôt bonne.

« Oui, mais plus que la place – car il y a eu pas mal de chutes devant dans cette course – c’est la progression entre la première et la deuxième manche qui a été positive, sans avoir pu participer au warmup ni à la course sprint. Donc c’est cette progression qui est vraiment satisfaisante ».

« En fait on a compris énormément de choses pendant la première manche. On a fait une grosse réunion avec les ingénieurs de Yamaha qui nous ont beaucoup aidés. Ils nous ont donné les directions à prendre. Ce n’est pas toujours facile pour les techniciens car mon gabarit implique des contraintes qui ne sont pas les mêmes que celles d’un pilote plus petit et plus léger. On a simplement trouvé une autre direction. Ils nous ont donné une idée d’une direction dans laquelle on avait envie d’aller, mais on hésitait car c’était un gros step ».

« C’est ce qu’on a fait. On aurait voulu l’essayer au warmup, mais malheureusement on a eu une panne, un problème d’arrivée d’essence, et on n’a pas pu faire un tour. Les mécaniciens ont changé toutes les pièces possibles entre le warmup et la course sprint, mais ça n’a pas été résolu, donc je n’ai pas pu faire cette course. C’était normal, on est tous en apprentissage de la moto, y compris moi ».

« Je suis parti lors de la dernière course avec une moto complètement différente, donc pendant les premiers tours à tatillon pour essayer de découvrir le nouveau comportement. Après je me suis mis dans mon rythme et j’avais plutôt de bonnes sensations. J’ai réussi à me faire beaucoup plus plaisir au guidon qu’en première manche. Et j’ai compris beaucoup de choses quand Alex (Lowes) m’a doublé, alors qu’il avait un tour de retard. C’est une moto qui semble simple à comprendre, mais il y a encore des choses à découvrir en raison de son moteur un peu atypique. Il y a des trajectoires un peu différentes à prendre. J’ai terminé à 4 secondes du groupe qui était devant moi avec Jordi Torres et Tom Sykes. Maintenant qu’on a trouvé une bonne direction, on a hâte d’être à Misano ! ».

La Yamaha est-elle compétitive ? Quelles sont ses qualités ?

« Il est certain qu’elle est compétitive, surtout après ce week-end (Ndlr : Victoire de Michael van der Mark) ! C’est la moto qui a le plus progressé depuis l’année dernière, à part la Ducati qui est une nouvelle machine. Michael, Alex, Marco et Sandro ont fait de belles choses. Son gros point fort est ce moteur qui est très doux et qui permet de faire la différence sur l’angle sans trop user les pneus. Le train avant une fois bien réglé peut être un gros point positif aussi. Il manque juste un peu de vitesse de pointe ».

Comment envisages-tu la suite de la saison ?

« Mon objectif est de me rapprocher le plus vite possible des podiums. L’important est de progresser. A Misano on connaitra déjà beaucoup mieux la moto et on va essayer de se rapprocher des hommes de tête ».

Photos : Ten Kate Racing Yamaha et @photopsp_lukasz_swiderek pour Loris Baz

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