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La saison 2019 de MotoGP a été, parmi le clan des rookies, une campagne éprouvante. Car les valeurs jusque-là établies, à force de courses durant les années écoulées dans les catégories intermédiaires, ont été chamboulées plutôt que confirmées. Tant mieux pour un Fabio Quartararo qui a explosé sur le devant de la scène et tant pis pour ses concurrents directs qui ont subi l’effet de souffle. C’est notamment le cas d’un Pecco Bagnaia qui était logiquement le favori des nouveaux venus au vu de son statut de Champion du Monde de Moto2, s’installant avec un contrat officiel Ducati chez Pramac. La claque a été violente pour l’Italien qui jure s’être relevé de ce KO pour revenir plus fort en 2020…

En MotoGP, rien n’est décidément écrit à l’avance. Et heureusement d’ailleurs. Cela prouve que l’homme peut toujours faire la différence face au système. Fabio Quartararo en est l’exemple. Son engagement dans la catégorie reine au sein d’un team Petronas Yamaha à fort potentiel en avait laissé dubitatif plus d’un, à commencer par un Jorge Martinez qui travaillait sur le sujet pour recycler son pilote et compatriote Álvaro Bautista.

On connait la suite et se faire ainsi une place si belle induit qu’elle prend forme au détriment d’autres. Parmi les victimes, on compte un Francesco Bagnaia qui arrivait, lui, auréolé des lauriers d’une couronne prise avec la manière en Moto2. Ses tests hivernaux sur la Ducati Pramac semblaient prometteurs. Et puis, plus rien, ou pas grand-chose… L’académicien VR46 fait le point : « ce fut une année difficile mais cela m’a permis de comprendre beaucoup de choses » avoue l’équipier de Jack Miller.

Alors qu’un Joan Mir, officiel Suzuki débutant en 2019 en MotoGP, nie que Fabio Quartararo ait été un point de repère dans son parcours ou une quelconque influence dans le déroulé de sa saison, « Pecco », lui, reconnait l’effet du Français : « au début, j’ai un peu souffert de Quartararo, mais je n’ai pensé qu’à faire de mon mieux avec ce que j’avais » explique-t-il. « Mais peut-être que mon maximum n’était pas suffisant. Vous devez comprendre ce qu’il faut pour en faire plus. »

 

 

Une dernière remarque faite qui montre une leçon apprise de cette expérience : « il est normal que les gens oublient ce que vous avez fait avant, surtout lorsque vous arrivez en MotoGP. Fabio a eu une saison incroyable et a trouvé une moto avec laquelle il s’est immédiatement bien senti. Lorsque vous arrivez dans une nouvelle catégorie et que vous voyez devant vous des pilotes que vous aviez toujours dominé les années précédentes, vous essayez de trouver des explications. Le MotoGP est une catégorie à part. »

Fort de cette expérience, il définit, sur GPOne, sa feuille de route pour la saison qui arrive : « tout d’abord, nous verrons comment je vais me sentir sur la nouvelle moto. J’ai toujours cru qu’un pilote doit s’adapter à la moto, mais vous pouvez aussi venir la rencontrer en travaillant également sur le setup. Je suis conscient que je ne dois pas faire un pas vers Ducati, mais trois ou quatre. Cependant, j’ai la bonne équipe derrière moi, ils me donnent ce que je demande et me font comprendre les choses de la bonne façon. »

« Dans ces premiers tests à Sepang je verrai si toutes ces difficultés m’ont aidé. Je pense que oui, mais je ne pourrai le dire que lors de la première course au Qatar. Je n’ai rien à perdre, je donnerai 120% pour prouver que je mérite le MotoGP ». L’enjeu sera en effet de taille puisque 2020 sera aussi l’année d’un marché des transferts agité. Or Ducati lorgne autant sur Viñales que sur Quartararo pour les saisons futures…

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